L’isolation thermique, une illusion face à la crise climatique : petits éléments de preuve venus d’Outre-Manche<!-- --> | Atlantico.fr
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Une nouvelle étude britannique sur plus de 55.000 ménages en Angleterre et au Pays de Galles, entre 2005 et 2017, souligne le faible impact sur la réduction de la consommation de gaz de la rénovation énergétique des logements.
Une nouvelle étude britannique sur plus de 55.000 ménages en Angleterre et au Pays de Galles, entre 2005 et 2017, souligne le faible impact sur la réduction de la consommation de gaz de la rénovation énergétique des logements.
©M. Rakusen /Cultura Creative / AFP

Consommation d'énergie

L’isolation des passoires thermiques est inefficace, après deux ans, selon une nouvelle étude britannique.

Une étude britannique s’intéressant à l'effet de l'isolation des logements révèle que la baisse de la consommation d’énergie par ménage est faible. En Grande-Bretagne, les économies d'énergie ne sont plus visibles entre deux et quatre ans après une rénovation.

D’après les enseignements de cette nouvelle étude, l'isolation des combles et des murs creux du parc de logements existant au Royaume-Uni ne réduit la consommation de gaz que pendant la première ou la deuxième année. Toutes les économies d'énergie disparaissent la quatrième année après une rénovation. Cette étude a été menée par des chercheuses en politiques publiques et environnement de l'Université de Cambridge. L’étude vient d’être publiée en ce mois de janvier 2023.

En Grande-Bretagne, en France, ainsi que dans la plupart des pays européens, les gouvernements incitent à la rénovation énergétique des logements des particuliers. Le ministère du budget britannique a récemment annoncé un financement d'environ 6 milliards de livres sterling pour réduire la consommation d'énergie des bâtiments et de l'industrie au cours des huit prochaines années. Selon des estimations récentes citées dans l'étude, 12 millions de logements britanniques devront être modernisés via des améliorations techniques d'efficacité énergétique comme l'isolation au cours des trente prochaines années.

Cette étude britannique a suivi en détail les données de consommation de gaz de 55.000 ménages en Angleterre et au Pays de Galles entre 2005 et 2017 et pendant au moins cinq ans avant et après l'installation de l'isolation.

Les chercheuses ont découvert que l'isolation des murs creux entraînait une baisse moyenne de 7 % de la consommation de gaz au cours de la première année.

Mais le chiffre tombait à 2,7 % la deuxième année. La quatrième année, les économies d'énergie devenaient négligeables. L'isolation des combles qui permet de baisser la consommation de gaz à 1,8 % au bout d'un an devient insignifiante dès la deuxième année.

Selon les résultats de l’étude, les consommateurs changent très vite de comportement. L’économie réalisée grâce à la rénovation est donc rapidement annulée par une augmentation de la consommation d'énergie.

L'installation d'une isolation s’accompagne souvent parallèlement d'extensions des maisons, d’ajouts de nouvelles pièces, d'une nouvelle salle de bains ou de constructions de vérandas. Ces éléments consomment de l'énergie supplémentaire.

Les extensions ont aussi tendance à être associées à l'acquisition de nouveaux appareils qui peuvent contribuer à une augmentation de la consommation à la fois de gaz et d'électricité. 

Après deux, trois ou quatre ans, les ménages anglais ont moins fait attention à limiter leur chauffage car ils estimaient avoir rentabilisé leurs travaux.

L’étude démontre également que certains professionnels du BTP ne travaillent pas avec la rigueur nécessaire.

L'effet des matières isolantes peut également s'amoindrir avec le temps.

Pour les ménages des quartiers défavorisés en particulier, la mise en place des rénovations n'apporte aucune économie d'énergie. Ces ménages limitaient déjà leur consommation auparavant pour des raisons financières. Lorsque la rénovation a été effectuée, les 20% les plus pauvres auront tendance à davantage consommer pour profiter d’une maison plus chaude, plus agréable.

Science Direct

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