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« Je vous le dis, j’ai eu peur » : Un sénateur a passé le 1er Mai avec une brigade de la BRAV
« Je vous le dis, j’ai eu peur » : Un sénateur a passé le 1er Mai avec une brigade de la BRAV
©ALAIN JOCARD / AFP

Expérience de terrain

Jérôme Durain, sénateur socialiste, a suivi une brigade de la Brav lors de la manifestation du 1er Mai à Paris pour « comprendre comment le maintien de l’ordre s’organise ». Il raconte.

Après les événements qualifiées de violences policières par la gauche à Sainte-Soline, Gérald Darmanin avait mis au défi les sénateurs d’aller voir les policiers sur le terrain. Jérôme Durain, sénateur (PS) de Saône-et-Loire, a profité des manifestations du 1er Mai à Paris pour le prendre au mot. Ce lundi, le sénateur n’a « pas vu beaucoup de manifestants » car il accompagnait une compagnie dont la mission était avant tout « d’éviter les dégâts, à la périphérie du cortège », pacifique. Loin des organisation syndicales classiques, Jérôme Durain se situait donc en tête du défilé, lieu de concentration de « l’essentiel des casseurs ».

En équipement de policier de la Brav, le sénateur dit avoir « fait un travail parlementaire de fond », notamment en filmant. Le cas de Sainte-Soline l'ayant frappé, il voulait avant tout « comprendre comment le maintien de l’ordre s’organise », et ce malgré son opposition à la réforme des retraites qui le plaçait, d’ordinaire « du côté des casseroles ». Il désirait être « aussi de ce côté-là pour voir les techniques employées », se justifie-t-il.

Interrogé sur son expérience par franceinfo, le sénateur socialiste a affirmé avoir assisté à « beaucoup de violences » : « J’ai vu que tout pouvait voler, le nombre de projectiles était assez hallucinant. C’est éprouvant. » Sur les réseaux sociaux, une photo de lui, un marteau ramassé en main, a beaucoup tourné. Mais les outils de bricolages n'étaient pas seuls : « Après on a reçu un pommeau avec une tige filetée. » Des pierres, des bouts de métal aussi. Globalement, la journée n'a pas été de tout repos, ni très séreine, confiait-il : « Moi je vous le dis, j’ai eu peur. C’est très violent, ça tape très fort de tous les côtés. »

A contrario de ce que son parti affirme souvent, le sénateur met en avant « une forme de retenue dans le dispositif policier. Pas dans la façon d’intervenir mais dans le positionnement. J’ai le sentiment qu’on en a fini avec la nasse, c’est une bonne chose. » Signe d'une évolution due à l'époque et à de nouvelles manières de communiquer, Jérôme Durain a été étonné de découvrir que « tout le monde se filme. La police filme pour attester de son comportement, en face tout le monde sort les portables pour témoigner de ce qu’il se passe. » A-t-il été en danger personnellement ? Le sénateur le nie, affirmant que l’unité qu’il accompagnait était « en retrait, de façon à n’intervenir uniquement lorsque c’était utile. Ils n’allaient pas au contact gratuitement ».

De quoi transformer son discours sur les forces de l'ordre ? « Ce qui a changé, c’est que je comprends bien les contraintes qui sont faites aux policiers qui effectuent le maintien de l’ordre et le niveau de violence auquel ils ont à faire face, reconnaît le sénateur socialiste. Quand on est derrière les policiers, on voit les pavés arriver. »

Le Parisien

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