Guerre en Ukraine : François Hollande a été piégé par les humoristes russes Vovan et Lexus

L'ex-chef de l'Etat François Hollande a été piégé, au début du mois février, par un duo d'humoristes et d’imitateurs russes Vovan et Lexus. Ils se sont fait passer pour l'ancien président ukrainien, Petro Porochenko. Cette farce a été relayée par certains médias et sur les réseaux sociaux depuis le jeudi 6 avril.

Cet enregistrement, d'une quinzaine de minutes, est un entretien en visioconférence sur la situation en Ukraine. Les humoristes ont réalisé leur canular à l'aide d'un « deepfake ».

François Hollande s’est confié à Libération auprès de CheckNews :

« Je ne savais pas du tout que c'était une manipulation. [La prise de contact] est passée par une personne qui s'est présentée comme le directeur de cabinet de Porochenko. On a vérifié que c'était bien lui, on n'avait pas de raison de se douter de quoi que ce soit ».

Durant cette vidéo, le faux Petro Porochenko évoque à trois reprises les accords de Minsk, signés en 2015. Selon les commentaires relayés sur Internet, François Hollande admettrait que les accords de Minsk étaient une stratégie de l'Otan pour militariser l'Ukraine.

« François Hollande avoue que les accords de Minsk étaient faits non pas pour être respectés, mais pour préparer l'Ukraine à l'offensive ! », a ainsi tweeté Florian Philippot.

Elon Musk a demandé dans un tweet si ces propos étaient « vrais ».

François Hollande a tenu à clarifier la situation et à démentir ces accusations auprès de CheckNews pour Libération :

« Dans aucun de mes propos, parce que c'est sur ça qu'ils essayent de mettre l'accent, je n'ai laissé penser que nous aurions signé les accords de Minsk pour permettre aux Ukrainiens de préparer la guerre ».

L’ancien chef de l’Etat français assure qu’il a défendu une position qu'il tient « dans toutes les interviews, sur les accords de Minsk et sur la responsabilité russe ».

En novembre 2022, les deux humoristes russes Vovan et Lexus avaient appelé le président polonais, Andrzej Duda, en se faisant passer pour Emmanuel Macron. La conversation de sept minutes avait eu lieu le jour où un projectile militaire a tué deux personnes sur le territoire polonais.