François Hollande : un dialogue "apaisé" avec les principaux cultes religieux

A quelques jours de la grande manifestation contre le projet ouvrant le droit au mariage homosexuel, François Hollande et les représentants des principaux cultes religieux en France ont eu un dialogue "apaisé" et "fructueux" mardi soir.

Mais le mariage pour tous, projet de lui qui suscite une intense polémique en ce moment, n’a pas été abordé : "Il n'a pas été question de la manifestation de dimanche, a affirmé, à la sortie, le grand rabbin Gilles Bernheim. Le président en a parlé de manière allusive, mais cela n'a pas fait l'objet d'un échange, vous pouvez me croire". Même son de cloche chez les responsables musulmans et chez le Cardinal André Vingt-Trois. Ce dernier a d’ailleurs précisé : "Le sujet n'a pas été poliment éludé, nous avons parlé de choses plus importantes pour la vie de la République, comme la question du rapport Sicard (sur l'euthanasie NDLR) et de la place des religions dans la société". Il a d’ailleurs confirmé qu’il ne participerait pas à la manifestation contre le mariage pour tous, organisé dimanche 13 janvier et où l’Eglise joue un rôle décisif, même s’il envisage de venir "saluer les manifestants".

L'Élysée a confirmé que la question du mariage homosexuel avait été évoquée par François Hollande, mais pas par les religieux.

L’apaisement a aussi dirigé du côté de la "guerre scolaire", de retour depuis les propos de Vincent Peillon. "Espérer ressusciter une guerre scolaire (au sujet du mariage homosexuel) n'a aucun sens", a souligné le président de la République devant ses interlocuteurs, a indiqué l'Élysée à l'issue des voeux échangés avec les responsables religieux.

Le Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim, a quant à lui démenti l'existence d'un "front" contre le mariage pour tous, regrettant que les médias donnent l'impression "d'une coalition des religieux contre un parti politique ou contre un pouvoir politique".