Enregistrements de Sarkozy : l’ex-chef de l’Etat soupçonné d'avoir fait payer un sondage sur Dominique Strauss-Kahn par l’Elysée

Le 5 mars dernier, Atlantico publiait des extraits des conversations de Nicolas Sarkozy enregistrées à son insu par son conseiller de l’ombre, Patrick Buisson. Et un nouvel épisode du feuilleton vient de s’ouvrir, mercredi 9 avril, d’après des extraits révélés par Mediapart.

D’après ces extraits, l’ancien chef de l’Etat aurait utilisé les moyens de l'Elysée pour commander un sondage, réalisé fin février 2011, sur DSK, alors directeur général du FMI et concurrent potentiel de Nicolas Sarkozy dans la course à l’Elysée.

Dans cet enregistrement, réalisé le 26 février 2011, écrit Mediapart, Patrick Buisson parle avec Franck Louvrier, conseiller en communication de l'ancien président de la République, d’un drôle de "sondage qu’on a fait sur DSK", un sondage "qu’on a fait pour l’Élysée". Une enquête qui porte sur une interview accordée par Dominique Strauss-Kahn au journal de 20 heures de France 2, en février 2011.

"Il y a une palanquée de questions, souffle-t-il à Franck Louvrier. (Certaines) où DSK a été jugé convaincant, mais tout juste tout juste." À l’en croire, les téléspectateurs l’auraient plutôt  "jugé arrogant", "pas proche des problèmes des Français", rapporte le site. Le conseiller de l’ombre de Nicolas Sarkozy ajoute : "C’est pas bon" pour le patron du FMI, qui ne s’est pas déclaré candidat pour la présidentielle. DSK "n’existe que par les faiblesses de Nicolas. On peut pas le dire à Nicolas comme ça, mais c’est la réalité."

Ce sondage aurait été réalisé par l'institut Opinionway, et aurait coûté 11.960 euros. "Pour la justice, ces dialogues gravés dans le marbre sont très bavards. Ils démontrent que la présidence de la République a payé rubis sur l’ongle un sondage réalisé non dans l’intérêt du chef de l’État, mais du seul candidat Sarkozy, déjà en lice pour sa réélection", écrit le site.

Des enregistrements qui intéressent la justice au plus haut point, notamment les juges Serge Tournaire et Roger Le Loire chargés, tous deux, de l'enquête dite des "sondages de l'Elysée", dans laquelle l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy joue un central.