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Brésil : l'enquête anticorruption Lava Jato visait à empêcher le retour de Lula, selon The Intercept
©Miguel SCHINCARIOL / AFP

Révélations

Selon des informations de la rédaction de The Intercept, les responsables de l'enquête anticorruption "Lava Jato" (lavage express) au Brésil auraient agi et conspiré afin d'empêcher le retour de l'ancien président de gauche Lula au pouvoir en 2018.

La rédaction de The Intercept vient de dévoiler des éléments accablants sur le plus grand scandale de corruption de l'histoire du Brésil. Les responsables de l'enquête anticorruption ont manœuvré pour empêcher le retour de l'ancien président Lula.  

Le site d'investigation dit avoir accédé à de nombreux messages privés entre les procureurs anticorruption brésiliens et l'ancien juge Sergio Moro. Depuis, il est devenu ministre de la justice du président Jair Bolsonaro. 

Ces messages provenaient de l'application Telegram. Ils ont été obtenus par "une source anonyme"

La rédaction de The Intercept vient de faire ces révélations : 

"Alors qu’ils ont assuré longtemps qu’ils étaient apolitiques et motivés par la seule lutte anticorruption, les procureurs de "Lava Jato" ont en fait comploté entre eux sur les moyens d’empêcher le retour au pouvoir de Lula et de son Parti des travailleurs".

Certains messages soulignaient également que les procureurs avaient "de sérieux doutes sur l'existence de preuves suffisantes de la culpabilité de Lula" dans l'affaire de l'acquisition d'un triplex en pot-de-vin. Cette affaire a conduit Lula en prison pour un total de huit ans et dix mois, suite à une révision récente de peine.  

Suite à cette condamnation, Lula n'a pas pu se représenter à l'élection présidentielle de 2018. Lula avait indiqué être victime d'une machination politique.

Si ces échanges étaient avérés, l'impartialité supposée de Sergio Moro serait remise en cause. Cet homme aurait fourni des indications et des conseils aux procureurs contre l'ancien président Lula. Il l'avait condamné en première instance en 2017. 

L’ex juge Moro a "déploré la non-identification de la source […] responsable du piratage criminel des portables des procureurs" ainsi que le fait que le site "ne soit pas entré en contact [avec lui] avant la publication, ce qui est contraire aux règles de base du journalisme". Les messages illégalement obtenus ont été "sortis de leur contexte", selon lui.

Il dément toute irrégularité dans son comportement lors de l’enquête ayant permis d'arrêter et d'emprisonner des centaines de responsables politiques et économiques en cinq ans, en relation avec un gigantesque réseau de pots-de-vin autour des marchés publics du groupe Petrobras.

Le cofondateur de The Intercept, Glenn Greenwald, a publié un message suite à leurs révélations : 

"Les archives obtenues par notre site sur le Brésil sont parmi les plus importantes de l’histoire du journalisme. Elles contiennent des secrets explosifs sous la forme de chats, d’audios, de vidéos, de photos et d’autres documents" concernant le procureur de "Lava Jato", Deltan Dallagnol, Sergio Moro et "un grand nombre de responsables qui continuent d’exercer une importante influence politique et économique au Brésil et dans d’autres pays. Nos reportages ne font que commencer". 

Le Monde

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