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Blocus des agriculteurs à Paris : fin des actions sur plusieurs axes, un mort dans un accident
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À l'assaut de la capitale

Ils protestaient notamment contre la redistribution des aides européennes entre céréaliers et éleveurs (au profit de ces derniers).

Il était compliqué de se rendre en voiture à Paris ce jeudi. En cause : la mobilisation dès l'aube des agriculteurs d'Ile-de-France, décidés à bloquer des axes routiers majeurs pour faire entendre leur colère. La Préfecture de police a prévenu : "les secteurs sud et ouest franciliens peuvent être fortement impactés", notamment les autoroutes A6, A10, A12, A13 et A15, et les routes nationales N12, N20 et N118. Elle a eu raison.

>>>> Sur le même sujet : L'ordre républicain à la tête du client ? Agriculteurs, banlieues, régions... Qui a le droit de faire quoi (quasi) impunément en France

Dès 5h30, des tracteurs se sont rassemblés sur un rond-point à Monfort-l'Amauray (Yvelines), à 40 km de la capital, avec l'intention d'emprunter la N12 vers Paris. A 6h15, les agriculteurs ont bloqué une voie de la N20 à hauteur d'Etampes, dans le sud de l'Essonnerapporte Le ParisienA 7h, ils ont installé un barrage filtrant autour du rond-point d'Ableiges, à 5 km de Cergy (Val d'Oise).

A la base très remontés contre la "surfiscalité" et l'excès de réglementations, les agriculteurs ont recentré leur mot d'ordre autour de la redistribution des aides européennes entre céréaliers et éleveurs (au profit de ces derniers). "J'assume le rééquilibrage qui a été fait", a indiqué Stéphane Le Foll dans un entretien au Figaro publié jeudi.

"En tant que ministre de l'Agriculture, je dois prendre en compte toute l'agriculture française, pas simplement celle des céréaliers d'Ile-de-France." Stéphane Le Foll "ne croit pas que ce soit la bonne méthode de manifester comme cela ni de lancer des ultimatums". Et de préciser : "nous sommes toujours ouverts au dialogue."

Par ailleurs en marge d'un barrage, un pompier s'est tué ce matin dans le Val d'Oise. Le jeune conducteur de 28 ans est arrivé à vive allure et a percuté des tracteurs. Le véhicule a fait des tonneaux. Les agriculteurs, très choqués, ont décidé de lever ce barrage. Un second accident entre un tracteur et un car de CRS a fait six blessés légers.

Selon le Figaro, la Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles (FDSEA) estime qu'il n'y avait pas assez de forces de l'ordre sur place et qu'elle n'est pas responsable de cet accident mortel. 

Les réactions des personnalités politiques

Jean Glavany a condamné le blocus des agriculteurs, ce jeudi sur Europe 1. "Autant on a le droit de manifester, de protester, de faire grève, autant on n’a pas le droit de porter atteinte à la liberté de circulation des citoyens. C’est inacceptable, surtout de la part de ces agriculteurs qui sont parmi les plus favorisés de France. Ils touchent des primes de la PAC, qui sont calculées à l’hectare et à la production. Ils sont les plus subventionnés, 80% des primes vont à 20% des plus gros agriculteurs. Aujourd’hui, alors que nous avons besoin de solidarité à l’égard des plus défavorisés, des éleveurs, des petits paysans qui ne touchent pas un euro de primes PAC, que ceux qui touchent le plus bloquent les routes, c’est un vrai scandale du point de vue de la République. (...) Il faut tenir bon quand on fait de la justice et de la solidarité, il faut être fort sur ses convictions" a expliqué le député socialiste.

Hervé Gaymard, ex-ministre de l'Agriculture a quant à lui soutenu le mouvement des agriculteurs. "L'élevage français a de gros problèmes qui ne sont pas seulement liés à ce qu'on appelle les aides européennes, qui sont liés à des réglementations plus élevées que dans les autres pays européens, à un coût du travail plus élevé (...) Ce que je souhaiterais, c'est qu'on ait un rapport sur les politiques de l'élevage dans tous les pays de l'Union et qu'en France on balaie devant notre porte avant de critiquer systématiquement Bruxelles" a-t-il dit.

Lu sur Le Parisien

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