Vous voulez savoir ce que "tchiper" signifie ? Christiane Taubira peut vous renseigner<!-- --> | Atlantico.fr
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Le "tchip" vient d'être interdit dans un lycée de l'Essonne comme il l'est déjà dans d'autres établissements scolaires.
Le "tchip" vient d'être interdit dans un lycée de l'Essonne comme il l'est déjà dans d'autres établissements scolaires.
©Reuters

Petits bruits

Cette onomatopée fait fureur dans de nombreuses écoles de la région parisienne. Il paraît que ça veut dire beaucoup de choses.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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"Tchip" se fait avec la langue et les lèvres dans un mouvement très précis de succion. Le "tchip" vient d'être interdit dans un lycée de l'Essonne comme il l'est déjà dans d'autres établissements scolaires."Tchip" c'est noir, black, africain, créole.

Pour ceux que ça intéresse. Christiane Taubira en une a fait une démonstration à la télévision. N'étant pas connaisseur mais vouant un immense respect à la Garde des Sceaux je suppose que c'est très réussi. Mme Taubira a expliqué que ce charmant petit bruit était d'origine créole. Et elle a ajouté qu'il signifiait un "concentré de dédain". Après quoi elle a "tchipé" le Front national… Les profs donc, n'aiment pas qu'on les "tchipe", c'est-à-dire qu'on leur crache à la gueule. C'est pourquoi ils l'interdisent. La carte du "tchip" montre sans ambigüité aucune que l'onomatopée prospère dans les collèges et lycées qui sont un concentré non pas de dédain mais d'élèves d'origine africaine. Pour autant, il ne faut, bien sûr, pas les stigmatiser.

La meilleure spécialiste du "tchip" en France, s'appelle Yaotcha D'Almeida. Sur son blog il n'est pas précisé si elle est docteur ou agrégée dans cette matière qui mérite à être connue puisqu'une ministre du gouvernement, et pas des moindres, y a recours. La "tchipeuse", Yaotcha D'Almeida est admirablement renseignée sur la question. C'est pourquoi elle nuance et enrichit la définition de Mme Taubira. Le "tchip", explique-t-elle, vient d'Amérique du Nord, d'Amérique du Sud, des Caraïbes et de l'Océan Indien. En somme – la précision s'imposait – "des espaces qui ont connu la traité négrière et l'esclavage des Noirs" ! Les esclavagistes blancs y sont peut être pour quelque chose…

Le "tchip" est bien plus riche, nous explique encore Yaotcha D'Almeida que ce qu'en dit Mme Taubira. "Il peut signifier la taquinerie, l'agacement, le désaccord, la réprobation, le mépris, voire être irrespectueux, mais aussi la coquetterie en s'introduisant dans le badinage amoureux. En effet, une femme courtisée pourrait "tchiper" d'une façon coquine et coquète son compagnon". Vu le mouvement qui donne le "tchip", on comprend assez bien ce que veut dire Mlle Yaotcha D'Almeida.

Même si elle a défini de façon très claire et très ethnique l'origine du "tchip" la spécialiste s'insurge contre toute tentative de stigmatiser les élèves noir(es). La preuve selon elle : même des élèves blancs s'y mettent. Alors dans ce cas il nous faut faire preuve d'ouverture d'esprit. Si vous êtes de gauche, "tchipez" Nicolas Sarkozy. Si vous êtes de droite, "tchipez" François Hollande. Si vous êtes Noir, "tchipez" les Blancs, les faces de craies, les colonialistes et les esclavagistes. Si vous êtes blanc, abstenez-vous en revanche de "tchiper" les Noirs : ce sera condamné et réprouvé unanimement. Laissez ce "tchip" là à Eric Zemmour et à Marine Le Pen. S'ils ne savent pas le faire, ils peuvent s'entrainer en visionnant et revisionnant le "tchip" taubiresque. Mais il y a mieux. Et c'est moi qui l'ai trouvé ! Dans le souci de favoriser le mélange des cultures et de prévenir tout affrontement inter ethniques dans les banlieues je propose "tchip-ta-mère" !

Et n'oubliez pas : le A-book de Benoît Rayski, Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme, est toujours disponible à la vente sur Atlantico éditions : 

Le gauchisme, cette maladie sénile du communisme

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