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Voulez-vous savoir pourquoi Macron n’est pas devenu écrivain ?
©GONZALO FUENTES / POOL / AFP

Il n’a pas osé !

Sa modestie nous a privés d’une grande plume …

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Quand un homme politique se confie à une revue lue par les chasseurs, il dit qu’il aime tuer les sangliers et les faisans. Quand il s’adresse à un magazine lié à la pêche, il explique qu’il aime taquiner la truite. Quand il décide de parler à un journal consacré au bâtiment, il écrit qu’il affectionne les maçons. Quand il se livre à 30 millions d’amis, il déclare qu’il aime Nemo. Et quand il se fait interviewer par une revue consacrée à la pensée et à la littérature, il déclame sa passion pour les livres. 

La règle du jeu, de Bernard Henri-Lévy est une revue consacrée à la pensée et à la littérature. Elle s’apprête à publier les confidences du président de la République . Quelques bribes nous en sont parvenues. 

Macron explique qu’un mauvais livre est « un livre qui n’est pas nécessaire ». Et il ajoute : « c’est sans doute aussi pour cette raison que j’ai si peu osé rendre public ce que je pouvais écrire. S’il n’y a pas de nécessité, mieux vaut se taire ». 

De Macron, nous ne connaissons qu’un seul livre : « Révolution », son programme pour la campagne électorale de 2017. Nous ne l’avons pas lu. Mais, pour reprendre la terminologie du chef de l’État, il était absolument nécessaire et donc éminemment superbe. 

Or Macron, de son propre aveu, écrit tous les jours. À l’âge de 16 ans, il a écrit un roman (« osé » de l’aveu des quelques personnes qui ont pu en prendre connaissance). Puis à 17 ans un récit picaresque ayant pour théâtre l’Amérique précolombienne. Il s’est perdu depuis. 

L’homme n’est pas fait que d’une seule pièce. Il est fréquemment partagé entre plusieurs aspects de sa personnalité. Macron était déchiré entre son envie d’être écrivain et son désir d’embrasser la profession de banquier. C’est, hélas, le désir d’être banquier qui l’a emporté. Ainsi nous avons été privés d’un auteur qui aurait siégé à l’Académie française et qui serait entré de son vivant dans la prestigieuse collection de la Pléiade. 

En lisant les considérations plates et convenues de Macron sur les livres, une phrase célèbre nous revient. Elle date de la fin du 19ème siècle. Son auteur : un écrivaillon qui avait commis quelques romans à l’eau de rose. On lui demandait où en était la littérature. Sa réponse fut superbe : « Victor Hugo est mort et moi-même je ne me sens pas très bien ».

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