Violeur barbare de Cherbourg : qui est responsable de quoi dans la dérive d’un jeune homme que personne n’a su arrêter ? <!-- --> | Atlantico.fr
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©JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

Responsabilités en chaîne

Déjà connu de la justice, le jeune homme terrorisait son quartier sans être inquiété. A qui - ou quels éléments juridiques ou administratifs - la faute ?

Gérald Pandelon

Avocat à la Cour d'appel de Paris et à la Cour Pénale Internationale de la Haye, Gérald Pandelon est docteur en droit pénal et docteur en sciences politiques, discipline qu'il a enseignée pendant 15 ans. Gérald Pandelon est Président de l'Association française des professionnels de la justice et du droit (AJPD). Diplômé de Sciences-Po, il est également chargé d'enseignement. Il est l'auteur de L'aveu en matière pénale ; publié aux éditions Valensin (2015), La face cachée de la justice (Editions Valensin, 2016), Que sais-je sur le métier d'avocat en France (PUF, 2017) et La France des caïds (Max Milo, 2020). 

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Pierre-Marie Sève

Pierre-Marie Sève

Pierre-Marie Sève est délégué général de l'Institut pour la Justice. 

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Atlantico : Le profil d’Oumar N., suspecté du viol barbare de Cherbourg fait réagir. Ce jeune homme de 18 ans, déjà condamné cinq fois par la justice, était connu dans son quartier pour ses nombreuses incivilités et des violences envers sa mère. Qui est responsable de quoi dans la dérive d’un jeune homme que personne n’a su arrêter ?
Gérald Pandelon : Nos politiques au sens large : les parlementaires et nos gouvernants. En démocratie, ce sont eux qui inspirent les textes de lois qui constituent le droit en vigueur. Ce sont donc eux qui depuis des lustres auraient dû proposer non seulement un arsenal juridique particulièrement sévère pour les Caïds des cités, c'est dire un narcobanditisme particulièrement barbare, mais également une loi draconienne contre l'immigration extra-communautaire, qui est la cause de la plupart de nos maux. En effet, les juges et policiers ne font qu'appliquer les textes qui sont votés. La source du mal c'est le politique car il demeure un allié objectif du lobby immigrationniste. Un lobby très puissant car en-dehors du RN et de Reconquête, tous les autres partis y participent en préférant systématiquement l'altérité ("l'Autre") à l'identité ("Nous"). A telle enseigne que pour ces politicards c'est l'altérité qui serait la seule constitutive du Sujet... Il faudrait en outre insister sur un autre point : la société française n'a jamais été aussi violente qu'aujourd'hui, exceptions faites des guerres mondiales qui ont touché au XX ème siècle le continent européen. Le barbare Oumar N. fait partie de ces monstres froids dont le seul projet personnel était de consommer du cannabis et de violenter sa pauvre mère qui, par ailleurs, le nourrissait puisque cet assassin préférait exercer des violences que d'aller gagner sa vie honnêtement. De la même manière, il conviendrait également de cesser avec un discours erroné, désuet et abject prononcé par nos acteurs politiques, qui consiste à nous expliquer, sans doute pour masquer leur impuissance, que la cause de cette recrudescence de la violence serait la pauvreté. En réalité, les cités sensibles sont gorgées d'argent public, le problème est donc évidemment ailleurs : c'est l'immigration incontrôlée extra-communautaire qui en constitue la raison essentielle. Nous avons affaire à plusieurs aspects cumulatifs qui rendent ce type d'immigration très criminogène. D'abord, une absence absolue d'identification au pays d'accueil, la France ne produisant aucun sens pour eux. Et, lorsque notre nation revêt une signification, c'est non pour l'aimer en la remerciant tous les jours de les avoir accueillis sur son sol, eux qui fuyaient un pays attentatoire à leur liberté, mais pour la combattre, par des actes terroristes et autres infractions de droit commun ou au nom d'un prétendu racisme de l'Etat colonial français. C'est lorsque l'on entend les propos abscons de certains représentants politiques d'extrême-gauche qu'on a une plus  juste idée de l'infini... Il faudrait admettre une idée fort peu politiquement correcte : à bien des égards, l'immigration tire aujourd'hui la France par le bas et ce, pas uniquement en raison du lien évident entre délinquance et immigration excessive. Ensuite, bien souvent l'Islam demeure trop silencieux face à ces assassinats à répétition perpétrés essentiellement par des musulmans. Le prétexte de ce silence assourdissant serait de répéter, de la France Insoumise à certains Imams, que l'Islam n'aurait aucun rapport avec ces exactions. Or, bien souvent, les crimes sont perpétrés au nom de l'Islam, il suffit pour s'en convaincre de constater les attentats terroristes en France depuis 2015 ; mais également, ce n'est jamais au nom du Dalaï-lama que ces meurtres sont commis. Enfin, si les jeunes barbares de nos cités rejettent en bloc la France qui les accueille et subventionne, l'Islam en revanche produit pour les mêmes individus un réel sens. Nos politiques voudraient moderniser l'Islam alors que les principaux Imams entendent islamiser la modernité. Pire encore, ce sont souvent les plus pieux qui s'avèrent être les plus dangereux. Qu'on l'accepte ou le déplore, la cause de la plupart de nos maux est cette immigration galopante qui progressivement détruit notre unité. 

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Juges, Police, législateurs, services sociaux ou encore état de la psychiatrie. A qui -ou quels éléments juridiques ou administratifs- la faute dans ces situations ? Quelle est la responsabilité de chacun des acteurs ?
Gérald Pandelon : Les professions que vous citez n'ont pas de responsabilité directe dans le phénomène délinquantiel. Les policiers luttent au quotidien contre les infractions à répétition, perpétrés toujours par les mêmes populations ; les services sociaux interviennent de façon efficace pour aider les plus démunis ; les magistrats exercent leur métier dans un contexte très difficile, marqué par le manque de moyens, en dépit des efforts fournis par les Gardes des Sceaux successifs, outre le fait que les magistrats, qui sont très inter-contrôlés, ne font qu'appliquer les lois adoptées au Parlement. Toutefois, deux observations. D'abord, certains magistrats ont envoyé récemment un signal particulièrement négatif en incarcérant à titre provisoire deux fonctionnaires de police. Personne ne peut imaginer à quel point ces décisions ont pu provoquer l'hilarité chez certains voyoux de cités qui ont constaté que les seules personnes qui les combattaient efficacement sur le terrain étaient incarcérés alors qu'eux-mêmes pouvaient assassiner régulièrement sans encourir les foudres de la justice pénale. Par ces décisions, la magistrature a perdu de sa crédibilité. Ensuite, les fonctionnaires de police n’attendent aujourd'hui qu’une chose simple :  les bons ordres d’une hiérarchie qui ne les donne pas car elle est devenue trop politisée et démagogue. Autrement dit, il ne manque que de vrais chefs à ces représentants des forces de l'ordre tout comme des magistrats qui les soutiennent, ce qui au surplus servirait les intérêts de la France. 
Pierre-Marie Sève : Tous, mais en particulier le législateur. Le législateur, parce que les questions de Justice ne rapportent pas assez électoralement, a refusé de mettre les moyens nécessaires à un parc carcéral suffisant. À la place, il a instauré des mesures de contournement du problème : l'exemple par excellence étant l'aménagement ab initio, cad dès le prononcé de la peine. Le législateur est également responsable du tsunami de l'immigration qui a une très large responsabilité dans l'augmentation de la délinquance et de la criminalité. Le législateur enfin, n'a pas eu le courage d'alourdir les sanctions contre les mineurs délinquants. Le législateur n'a donc pas pris les mesures pour éviter ce drame car le principal suspect avait déjà fait l'objet de très nombreuses procédures et il était issu de l'immigration.

Mais il y a pire, même après cette accumulation d'errements, le législateur va continuer sur sa lancée puisque l'auteur du crime de Cherbourg, quel qu'il soit, encourt la prison à perpétuité. Mais cette perpétuité n'existe pas ou presque dans le droit français. Ce qui veut dire que l'auteur du viol avec actes de barbarie, même s'il était condamné à la prison à vie, va ressortir un jour. C'est la faute finale du législateur qui devrait se remettre en cause profondément après un drame aussi sordide. 

Bien entendu, je n'exonère pas les magistrats dont une partie est idéologue et ne prend pas les mesures nécessaires pour protéger la société, et ce au nom de la réinsertion, de la seconde chance. Il me semble au contraire qu'à choisir entre la sécurité du public, celui qui n'a pas commis de crime ou de délit, et la réinsertion du délinquant, qui lui a fauté, c'est toujours la première qui devrait prévaloir. Et aucun délinquant ou criminel ne devrait ressortir de prison tant qu'il constitue un danger pour le public, surtout s'il n'a même pas encore purgé sa peine initiale ! 

A quel point y a-t-il une chaîne de responsabilités qui s’auto-entretiennent ?
Gérald Pandelon : La raison essentielle en est l'idéologie. Pour des motifs particulièrement difficiles à décrypter, qui supposerait que nous nous livrions à une sociogénèse approfondie de l'Etat en France, les magistrats éprouvent des réticences intellectuelles à soutenir ouvertement les policiers. Et lorsqu'un magistrat est trop "pro-flic", j'ai pu constater au cours de ma carrière que ces magistrats n'étaient pas considérés par leurs collègues comme faisant réellement partie du sérail, il s'agissait d'ailleurs assez fréquemment de juges ayant exercé le métier d'avocat auparavant, outre le fait que certains de ces magistrats écoeurés par un certain nombre de dérives, décidaient tout simplement de quitter la profession. Autrement dit, la plupart des magistrats rechignent à prendre des décisions trop sévères même à l'encontre de délinquants multirédivistes car ils seraient trop "marqués à droite"et seraient sans doute également passibles tôt ou tard du "Mur des cons". En.clair, leurs carrières seraient définitivement compromises. En revanche, ces mêmes magistrats pourront curieusement faire montre d'une particulière sévérité à l'encontre de parfaits citoyens, disposant d'un statut prestigieux, à la moindre incartade, même si les faits reprochés s'avèreront ultérieurement non répréhensibles. Mais le mal aura été fait. C'est par conséquent l'idéologie ambiante qui est la source du problème. 
Comment répondre à ces dysfonctionnements à tous les niveaux afin d’empêcher ce genre d’événements de se reproduire ? 
Gérald Pandelon : Comme indiqué, il conviendrait de réarmer moralement les fonctionnaires de police en leur donnant des instructions claires d'intervenir immédiatement dans les cités pour lutter contre les trafics. Immédiatement et surtout durablement. L'épisode d'une intervention pendant une semaine de la police d'élite parisienne dite CRS 8 au sein des quartiers Nord de Marseille puis de Nîmes, serait risible s'il n'était pas dramatique. Comment penser une fraction de seconde que cette unité pourra résoudre quoi que ce soit en si peu de temps ? C'est en outre prendre les français en général, les phocéens en particulier, pour ce qu'ils ne sont pas, des imbéciles. Mais quel manque de respect pour les Marseillais qui savent infiniment plus que nos gouvernants, car ils le vivent parfois au quotiidien, à quel point ces "coups de com" constituent une farce obscène J'y vois beaucoup de manipulation du pouvoir, dont il n'est pas innocent de penser que l'actuel ministre de l'intérieur souhaiterait être candidat aux prochaines élections présidentielles. Il est d'ailleurs également soutenu manifestement par M. Sarkozy. Décidément, le vers est dans le fruit. 

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