Valéry Giscard d’Estaing, le plus grand président de la Ve République après De Gaulle<!-- --> | Atlantico.fr
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Valéry Giscard d'Estaing VGE
Valéry Giscard d'Estaing VGE
©PHILIPPE WOJAZER / AFP

Mort de l'ancien chef de l'Etat

Plus jeune président de la Vème République lors de son élection en 1974, Valéry Giscard d'Estaing est décédé mercredi à l'âge de 94 ans. Anita Hausser revient sur le mandat et l'action de Valéry Giscard d'Estaing.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Voici, qu’à l’occasion de son décès, on redécouvre l’oeuvre de Giscard. Et elle est considérable. Si de Gaulle et Pompidou ont reconstruit le pays, c’est lui, « le premier président de moins de cinquante ans depuis Napoléon», comme il aimait se présenter  pendant sa campagne de 1974, qui l’a dépoussiéré, modernisé, transformé, pour reprendre un terme cher à la Macronie. Et pourtant, il n’a pas su installer ce lien ténu qui n’est ni de l’affect, ni de la familiarité, cette alchimie qui fait que l’électeur se sent en phase avec l’homme qui est aux commandes de la Nation. Ce qui l’avait rendu sympathique aux yeux des Français, sa manière décontractée de jouer de l’accordéon, son envie de « regarder la France au fond des yeux », ses vacances de ski en famille, s’est au fil du temps transformé en incompréhension, irritation, voire en détestation, avec ce qu’on a appelé les gadgets présidentiels, comme les diners chez les Français ou encore le petit déjeuner avec des éboueurs à l’Elysée, et des diners guindés à l’Elysée. Dans cette sorte de prison qu’est le palais présidentiel, il s’est coupé de ces Français qu’il connaissait mal au fond, gagné par une forme d’hubris, d’arrogance, diront ses  détracteurs.

Il donnera le sentiment de dédaigner le Parlement, dominé par le RPR, alors qu’il a été le premier chef d’Etat qui a reçu les leaders de l’opposition au nom de la « décrispation». Mais sa rivalité avec le RPR, qui se transformera en guerre ouverte avec le parti de Jacques Chirac le conduira à sa chute en 1981. Battu par François Mitterrand, Valéry Giscard d’Estaing n’a pas quitté le champ politique après son échec, et c’est peut-être ce qui empêché que l’on dresse le bilan de ses réformes, car il est «  resté dans le paysage ». Au fil des ans il retrouvera  la faveur des Auvergnats qui le rééliront au Conseil Général du Puy de Dôme, à l’Assemblée Nationale,  à la tête de la région Auvergne. D’une manière plus lointaine les Français salueront son engagement européen et c’est au Parlement Européen qu’il retrouvera une forme d’épanouissement. Il reviendra sur le devant de la scène avec la rédaction de cette Constitution Européenne dont les Français, avec d’autres peuples européens n’ont pas voulu en 2005. Il aura tout de même eu la satisfaction de voir naitre l’Euro, qu’il a initialisé avec son homologue allemand, le chancelier Helmut Schmidt à l’occasion d’une rencontre informelle à Hambourg, un soir de 1979. Il fut aussi l’initiateur de la rencontre annuelle des pays industrialisés, devenu e le G7, puis le G8, avant de redevenir le G7, après les tensions avec la Russie.

S’il se définissait comme un libéral avancé, Valéry Giscard d’Estaing n’est pas allé jusqu’à libéraliser l’audiovisuel. Il a toutefois fait éclater ce mastodonte qu’était l’ORTF. Et il a développé l’industrie nucléaire, ce dont on se souviendra sans aucun doute cet hiver si la France vient à manquer de courant, car c’est à lui que l’on devait l’électricité la moins chère d’Europe. Aujourd’hui voici venu le temps des hommages.

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