Free, J+ 9 et je n'ai toujours pas de ligne...

J’avais tout compris ! Je les avais bien vus venir ces derniers mois, les commerciaux de chez Orange chez qui j’étais client depuis des années, lorsqu’ils se sont mis à me harceler pour « m’offrir » un téléphone tout neuf en échange d’un réengagement de ma part. Mais pas question de rempiler pour deux ans à des tarifs prohibitifs, alors que le nouveau messie de la téléphonie mobile, Xavier Niel, promettait qu’on allait voir ce qu’on allait voir dès son arrivée sur le marché, aux alentours du 25 décembre comme tout bon messie qui se respecte.

Les yeux pleins d’étoiles et le cœur gonflé d’espoir, je m’empresse donc de souscrire à l’offre à 15,99 euros dès le 11 janvier, lendemain de l’annonce des nouveaux tarifs de Free Mobile. Bientôt, mes 118 euros TTC d’abonnement mensuels ne seront plus qu’un douloureux souvenir !

Deux jours plus tard, Orange m’envoie un sms m’indiquant que ma ligne sera transférée dès le lundi 16 janvier. Je ne m’inquiète pas trop : mon interface Free Mobile m’indique que ma nouvelle carte Free « a été expédiée ».

Le lundi matin, lorsque ma ligne de téléphone portable est coupée par Orange et qu’aucun courrier de la part de Free ne m’attend dans la boîte aux lettres, je commence malgré tout à me demander si j’ai vraiment tout compris et si je ne me suis pas un peu emballé plutôt que d’attendre que d’autres essuient les plâtres à ma place.

Mes inquiétudes se confirment lorsque je redécouvre les joies de la ligne fixe avec un vieil appareil téléphonique récupéré au grenier et constate qu’il est absolument impossible de joindre un interlocuteur de chez Free. C’est dans la presse que j’apprends de la bouche de Xavier Niel que certains clients pourront être livrés « avec quelques jours de retard ».

Quelques jours passent… et, sans ligne de téléphone mobile, je reste, pour mes proches, aussi injoignable que ne le sont pour moi les interlocuteurs de Free. Au bout de quatre longues journées, mes amis, ma famille et mes collaborateurs commencent à s’habituer à utiliser exclusivement  emails, Facebook, signaux de fumée ou rythmes de tam-tam pour communiquer avec moi.

Le vendredi 20 janvier, je succombe à une certaine lassitude lorsque pour la énième fois (N'étant supérieur à 50), je retombe sur le message « En raison d'un grand nombre d'appels, nous vous invitons à rappeler ultérieurement. » Mais je suis malin !! (la preuve, je suis chez Free). Puisque le site internet de Free indique que l'assistance téléphonique fonctionne 7j/7 et 24h/24, je suppose qu'en téléphonant au beau milieu de la nuit, j'ai quelques chances que le flot ininterrompu de doléances des clients se soit tari un peu et donc d'avoir ENFIN quelqu’un en ligne !

Je programme donc mon réveil à deux heures du matin et c'est avec les yeux tout collés et la langue pâteuse que j'appelle Free en pleine nuit pour entendre… que le service ne fonctionne que de six heures du matin à vingt-trois heures. Rajoutez à ça qu'à nos âges, on ne se rendort pas comme lorsque nous avions 20 ans. Moralité : Je n’ai toujours pas récupéré ma ligne de téléphone portable, mais, à la place, j'ai des valises sous les yeux.

Je n’apprends que le samedi 21 janvier que tout est la faute d’un bug informatique qui a frappé les clients de Free dont l’adresse postale comporte un « zéro ». Lors de l’impression des adresses sur les enveloppes, le numéro trente où j’habite dans ma rue est devenu le numéro trois et ma carte SIM, comme celle d’environ 10% des clients si je ne suis pas trop mauvais en calcul, s’est perdue en chemin. Mais Free promet de renvoyer une nouvelle carte SIM à ces clients malchanceux.

Depuis le 21 janvier, une nouvelle carte SIM m’a été expédiée, affirme Free qui m’explique que le délai de livraison sera compris entre un et… quinze jours ! Sûr ! J’ai tout compris !

Pierre Guyot et Xavier Niel sont des actionnaires d'Atlantico