Bonnes feuilles
Une année avec les Compagnons de la Libération : Jean Dewey, Louis Fournier de la Barre, Bernard Harent et Pierre de Chevigné
Jean-Christophe Notin publie « Dans l'honneur et par la victoire, Une année avec les Compagnons de la Libération » aux éditions Calmann-Lévy. Ils étaient soldats, civils, étudiants, enseignants, agriculteurs, pêcheurs, mariés ou célibataires, croyants ou athées, français ou étrangers. Ils se sont battus partout dans le monde et dans chaque recoin de France. Extrait 1/2.
11 JUIN
Aux ambulances de tenter de briser le siège de Bir Hakeim. En tête, JEAN DEWEY, un dur, rallié à 43 ans, qui s’appelle en réalité DEVÉ, car il est breton. Comme en Angleterre on voulait le cantonner à l’arrière en raison de son âge, il a intégré la Légion et démontré en Érythrée que personne ne saurait y trouver à redire. Charger, il l’avait fait à cheval à Charleroi en août 1914! Ce 11 juin 1942, il fonce donc, droit devant, écrasant avec son blindé deux lignes ennemies. La troisième lui est fatale, mais les blessés passeront et lui en sauront gré toute leur vie.
12 JUIN
Les rescapés de Bir Hakeim rejoignent au compte-gouttes les lignes britanniques. Parmi eux, un 2e classe couvert de sang, mais qui est pourtant indemne… C’est que ce rallié de juin 1940 a passé la nuit à parcourir le champ de bataille pour récupérer les blessés coincés dans les ambulances prises pour cibles par l’ennemi. Ce matin du 12 juin 1942, trente hommes doivent la vie à LOUIS FOURNIER DE LA BARRE, 21 ans
13 JUIN
27 ans et déjà tant de services rendus à la France! Un des premiers à avoir repris le combat, dès septembre 1940, dans le désert égypto-libyen. Un des premiers SAS français à s’être aventurés en 1942 très loin derrière les lignes ennemies, aux côtés de la légende David Stirling. Le 10 juin 1944, c’est enfin le parachutage en Bretagne. La Libération. Et la mort. En tentant de déloger d’un café un groupe d’irréductibles ennemis, BERNARD HARENT est tué le 13, à Plumelec
14 JUIN
14 juin 1944. Bayeux. De Gaulle vient de passer sa première journée en France depuis quatre ans et s’apprête à repartir à Londres. PIERRE DE CHEVIGNÉ, lui, reste. Il est chargé de reprendre possession des institutions françaises dans les zones à peine libérées par les Alliés. Une tâche qui lui paraît disproportionnée vu le maigre détachement à sa disposition. – Mais enfin, que dois-je faire? dit-il à de Gaulle. – Vous verrez les fesses du dernier Allemand! – Mais mon général… vous n’avez rien d’autre à me conseiller? – Vous direz: « Je suis la France! »
Crédit photo : Musée de l’Ordre de la Libération
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