Bonnes feuilles
Une année avec les Compagnons de la Libération : Jacques Rouleau, Paul Tripier, Jacques Tartière et Jacques Hazard
Jean-Christophe Notin publie « Dans l'honneur et par la victoire, Une année avec les Compagnons de la Libération » aux éditions Calmann-Lévy. Ils étaient soldats, civils, étudiants, enseignants, agriculteurs, pêcheurs, mariés ou célibataires, croyants ou athées, français ou étrangers. Ils se sont battus partout dans le monde et dans chaque recoin de France. Extrait 2/2.
18 JUIN
Avoir 18 ans le 18 juin 1940… Pour la plupart des Français concernés, rien de vraiment significatif. Pour JACQUES ROULEAU, à Périgueux, c’est l’appel, celui du combat. Après avoir obtenu l’accord de ses parents, il les embrasse et quitte la France sans savoir s’il la reverra jamais, y revient quatre ans plus tard et perd un bras en la libérant, le 10 avril 1945, dans le massif de l’Authion.
19 JUIN
« On peut encore avoir besoin de moi. » Ainsi PAUL TRIPIER, 18 ans, présente-t-il aux siens son départ en juin 1940. Lui qui se destinait à passer le concours de Saint-Cyr refuse en Angleterre les cours d’officier afin de rejoindre l’Afrique au plus vite. Trois ans plus tard, quand la 2e DB est promise à l’Europe avec ses chars, mais sans ses combattants africains, lui ne veut pas quitter ces tirailleurs qu’il a menés au feu et qu’il a admirés dans le Fezzan et en Tunisie. Pour lui et pour eux, ce ne sera donc pas la Normandie, mais l’Italie, où il est tué le 19 juin 1944.
20 JUIN
Acteur, JACQUES TARTIÈRE était prédestiné à le devenir avec Georges Feydeau pour grand-père. Et de fait, on peut l’admirer au cinéma avant-guerre aux côtés de Michèle Morgan et Charles Vanel. Il l’est encore en avril 1940 quand il ment effrontément en disant parler le norvégien afin d’aller se battre avec la Légion à Narvik. Mais la fin du scénario est tragique: le 18 juin 1941, en Syrie, il est abattu malgré le drapeau blanc qu’il agite. Il meurt le 20. À 25 ans.
21 JUIN
À 16 ans, enthousiasmé par les exploits de l’Aéropostale, JACQUES HAZARD a appris à piloter grâce à l’aviation populaire. À 18 ans, osant s’y reprendre à quatre fois pour finalement fuir l’Afrique du Nord dans la nuit du 1er au 2 juillet 1940, il a retrouvé l’espoir grâce à de Gaulle. Depuis, il pilote sans escorte son hydravion au-dessus de l’océan Atlantique, réussissant une fois à ramener à la base son équipage mitraillé par l’ennemi. Fatalité, c’est en cherchant des camarades disparus en mer qu’il disparaît lui-même, le 21 juin 1942. À 21 ans.
Crédit photo : Musée de l’Ordre de la Libération
En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.
Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !