Il était partout. Et il n'y en avait que pour lui. Radios et télévisions se le disputaient car il faisait de l'audience. Et l'audimat, c'est très bon pour la pub. D'une librairie à l'autre, on s'arrachait son livre.
Il progressait dans les sondages et on le voyait affronter Macron au deuxième tour de la présidentielle. Mais Marine Le Pen restait stoïque, laissant à ses lieutenants le soin de le flinguer.
Vous connaissez la fable sur la grenouille et le boeuf ? Vous devinerez sans mal qui est la grenouille et qui est le boeuf ! Puis on s'est lassé d'attendre qu'il se déclare candidat. "Je le serai sans doute, certainement, mais pas tout de suite...". C'était d'un monotone. L'amant putatif était devant la maison de la belle convoitée mais, victime d'une panne, il ne montait pas.
A ce désamour, sont venus s'ajouter des outrances qui en ont dégouté plus d'un. Ses pétainitudes, sa mise en cause de l'innocence de Dreyfus, sa prestation scandaleuse devant le Bataclan, sa charge contre les prénoms Mohammed, Idriss et Yacine.
Nombreux étaient ceux qui l'attendaient pour qu'il vienne éteindre le feu qui brûle en France. Au lieu de quoi, avec son tisonnier, il a attisé les flammes. Il murmurait à l'oreille des Français ce que les Français voulaient entendre. Ensuite, il s'est mis à crier, à crier de plus en plus fort et il est devenu inaudible.
La sanction était logique et inévitable. Zemmour a chuté dans les enquêtes d'opinion. Un institut de sondage a même parlé "d'effondrement". Le financier Charles Gave lui a retiré son soutien. Et Robert Ménard, son ami pourtant, s'est détourné de lui. Autre défection : celle de Philippe de Villiers. Le vicomte a peur "pour la réputation du Puy du Fou".
Ainsi Marine Le Pen a repris des couleurs et est repassée en tête des rivaux d'Emmanuel Macron. Zemmour a été le pire des ennemis de lui-même. Il n'aurait donc servi à rien ? Pas sûr. Il a obligé les Républicains à regarder en face l'immigration et la délinquance. Pour ça - et rien que pour ça - qu'il en soit remercié.
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