Transgenre : La dangereuse démagogie de la circulaire Blanquer <!-- --> | Atlantico.fr
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Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, donne une conférence de presse sur la rentrée scolaire, le 26 août 2021.
Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, donne une conférence de presse sur la rentrée scolaire, le 26 août 2021.
©Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Ministre de l'Education

La circulaire Blanquer, publiée dans le Bulletin officiel du 30 septembre, présente aux personnels de l’Éducation nationale un certain nombre de lignes directrices pour penser leurs rôles et responsabilités dans l’accompagnement des élèves transgenres ou en exploration de leur identité de genre.

Jean-Pierre Marongiu

Jean-Pierre Marongiu

Jean-Pierre Marongiu est écrivain, conférencier, ingénieur, expert en Management et Directeur général et fondateur du thinktank GRES : Groupe de Réflexions sur les Enjeux Sociétaux.Perpetuel voyageur professionnel, il a parcouru la planète avant de devenir entrepreneur au Qatar où il a été injustement emprisonné près de 6 ans, sans procès. Il a publié plusieurs romans et témoignages dont : Le Châtiment des Elites, Qaptif, InQarcéré, Même à terre, restez debout ! Aujourd'hui conférencier et analyste societal, il met son expérience géopolitique au service d'une approche libérale-souverainiste de la démocratie.

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« Tout attendre de l'école est le plus sûr moyen de ne rien obtenir d'elle. » Jacques Chirac

Le ministre de l’Éducation vient de publier dans une urgence qu’il est le seul à appréhender une circulaire encourageant les directeurs d’école à mieux accompagner les élèves transgenres et clarifier le rôle et les procédures que doit tenir l’institution face aux transitions de genres.

Quoiqu’en disent les observateurs politiques empêtrés dans leurs certitudes la campagne présidentielle a bel et bien débuté. Cette circulaire contribue à la stratégie macronesque de faire lancer par des subalternes des ballons d’essai afin de jauger l’opinion sans apparaitre comme étant l’initiateur. Le malheureux Jean Castex en fait mille fois les frais, c’est au tour de Jean-Michel Blanquer de s’y coller.

Ceux qui parmi les conservateurs s’inquiètent de la perte des valeurs d’une société soumise à la dictature des minorités vont trouver là du grain à moudre, détournant leur regard pour un temps des problématiques du pouvoir d’achat, de l’insécurité et de l’immigration.

Il s'agit d'un double bénéfice pour Emmanuel Macron : s’attirer les sympathies des mouvements LGBT, Woke et divers progressistes et éloigner l’opinion de sujet sur lesquels il n’a pas de réponses.

Car concernant le mal-être des transgenres à l’école, il faut rappeler que les statistiques évaluent entre 0,3 % à 0,6 % les élèves concernés. Bien loin des 1,6 % des chiffres avancés par les associations militantes. De surcroit, il s’agit d’enfant de 6 à 13 ans.

Que nous dit notre société quand un enfant de 12 ans assène à ses parents et à l’institution éducative son choix de changer de genre et qu’un ministre de l’Éducation se sente tenu d’émettre une circulaire ?

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La puberté est la période charnière entre l’enfant et l’adulte où l’individu s’interroge sur son identité de genre, c’est un processus normal. La puberté est un deuil, le deuil du moi idéal, le deuil de la toute-puissance, le deuil de l’androgynie de l’enfance, et le rôle de l’adulte c’est d’accompagner les doutes de l’individu en devenir dans ce processus de deuil pour qu’il aime ce qu’il est, pour qu’il trouve ses repères dans son genre. On est garçon ou on est fille, on va devenir homme ou femme à la fin de la puberté et tous les bouleversements psychiques. Le rôle de l’adulte et de la société, ce n’est pas de fixer la difficulté et passer à l’acte transgenre, mais de chercher comment faire aimer le genre dévolu par la nature.

Il existe une différence sociétale majeure entre écouter et adhérer.

Un vent progressiste aux USA est parvenu à obtenir qu’à partir de 4 ans on puisse décider de changer de sexe. Comme toujours, ce vent parvient en Europe avec un décalage de quelques années, quand il s’agissait de rock’n’roll ou de chewing-gum cela affectait peu notre mode de vie. Il en est tout autre concernant les idéologies Woke, LGBT, racialiste, décoloniale…

Il devient criminel de manger un steak, mais on admet au nom des mêmes valeurs de foncer dans un mur psychotique et de dénaturer les genres.

Par nature, l’être humain inscrit sa liberté dans les coordonnées du temps, de l’espace, de la différence des sexes et la différence des générations. À partir du moment où l’on nie la différence des générations, quand la mère s’habille de la même façon que la fille, il existe un problème, de même quand on nie la différence des sexes on rencontre un blocage psychologique.

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L’ordre naturel impose un principe masculin et un principe féminin pour procréer, quels que soient les contournements technologiques.

Pourquoi le bon sens des générations précédentes devient-il soudainement un écueil sociétal insurmontable ? Nous sommes entrés de plain-pied dans l’époque du transhumanisme où nous refusons de comprendre que la liberté humaine n’est pas l’absence de contrainte, mais la conséquence de ces contraintes nécessaires et ce que nous en faisons. Comment s’inscrire dans le réel et non dans le fantasme libertaire ? Il n'est question que d’atomiser la réalité biologique pour autant, celle-ci existe.

« L’anatomie c’est le destin. »Freud

L’anatomie c’est le socle sur lequel l’être humain va naitre, vivre et mourir.

Aujourd’hui, le vent progressiste et la propagande médiatique tendent à déconstruire l’hétérosexualité.

Les adolescents sont poreux, ils cherchent de nouveaux modèles pour exister différemment de leurs parents. C’est un besoin. Si on les immerge dans un discours systématique de déconstruction des lois biologiques, on génère un mal-être pouvant atteindre des limites irrémédiables.

Le phénomène transgenre a toujours existé, dans toutes les sociétés, à toutes les époques. Les transgenres peuvent et doivent avoir une place sociétale, mais certainement pas à l'école dont la fonction est de préparer les jeunes esprits à la réalité. Il existe une différence fondamentale entre donner une place à la différence et vouloir déconstruire la réalité biologique et ses fondamentaux.

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Apparemment, le choix du ministre de l’Éducation est d’enfermer des enfants prépubères dans un mal-être qu’aucun traitement ou opération chirurgicale ne soulagera.

L’école doit être un sanctuaire du conservatisme et de la mémoire. Les fondations d’un édifice qu’il appartient à chacun de nous de construire. Il n’appartient pas aux éducateurs d’orienter les élèves dans une direction ou une autre.

La seule responsabilité d’un enseignant est d’apprendre à apprendre, de donner à leurs élèves les outils éducatifs pour progresser en fonction du libre arbitre de chacun.

Qu’il faille protéger les élèves en mal-être est une évidence, apprendre aux autres à accepter les différences est certes la fonction de l’école, mais pas d'imposer ces différences comme une norme.

Que dit cette circulaire concrètement ?

– Reconnaître un « prénom d’usage » différent du prénom officiel. L’élève est en droit de choisir librement un nouveau prénom et l’administration et le corps enseignant doivent prendre en compte ce désir. Sauf pour les examens nationaux où l’état civil est seul reconnu. La modification de l’État civil fera sans doute l’objet d’une prochaine bataille, car il n’échappe à personne que cette circulaire ne constitue qu’une étape.

– Respecter le changement de pronoms. Lorsqu’un(e) élève de sexe masculin souhaite se faire appeler « elle » ou qu’une fille décide de ne répondre qu’au pronom « lui ».

– Veiller au « respect des choix liés à l’habillement et à l’apparence », « sans consignes différenciées selon le genre ». Pas de raison de stigmatiser le maquillage, les jupes et les talons pour les élèves transgenres si on les accepte pour les filles « cisgenres » (orientation sexuelle conforme à son sexe).

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– Mettre à disposition des toilettes mixtes. Éventuellement, les créer ou réserver des toilettes spéciales pour les élèves en questionnement d’identité ou trans. Il existera désormais, dans les écoles, des toilettes Homme, Femme et Transgenre.

On imagine des difficultés que vont rencontrer les enseignants déjà en souffrance avec l'avènement de la cancel-culture et l’islamisation des classes.

La circulaire Blanquer vient de rajouter une ligne à la définition de fonction de l’enseignant : l’accompagnement des élèves transgenres.

Accompagnement dont les contours sont mal définis, il ne s’agit pas d’aider l’adolescent à aimer et accepter ce qu’il est, mais de le conforter dans son choix, sous peine d’être accusé par l’Esprit saint médiatico-progressiste de transphobie.

D’autant que la circulaire précise que ces mesures s’appliqueront uniquement si l’élève a le consentement de ses deux parents. Dans le cas d’opposition des parents, l’enseignant doit se comporter en médiateur pour tenter d’obtenir la résolution du conflit en persuadant les parents du bien-fondé, voire de la normalité, du changement de genre de leur enfant.

Ce que la circulaire ne dit pas, c’est ce qu’il adviendra des jeunes enfants à l’aise dans leurs genres auxquels on va soumettre à l’école un modèle hors nomes comme une évidence, et bientôt comme une obligation.

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