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Toujours en campagne de "séduction" même après la présidentielle : Emmanuel Macron, cet "enfant de la télé" qui ne laisse rien au hasard
©LUDOVIC MARIN / AFP

Bonnes feuilles

Tout oppose Emmanuel Macron et Donald Trump : leur parcours, leur personnalité, leur idéologie. Pourtant, ils ont tous deux réussi à remporter leur élection, déjouant les augures qui leur prédisaient une victoire impossible. Ils sont les transgressifs par excellence. Extrait du livre "Les transgressifs au pouvoir" d'Olivier Piton, aux éditions Plon (2/2).

Olivier Piton

Olivier Piton

Olivier Piton est avocat spécialisé en droit public français, européen et américain. Il a collaboré auprès de trois ambassadeurs de France aux Etats-Unis sur les questions liées aux affaires publiques et aux relations gouvernementales. Il a créé et dirigé la cellule de stratégie d’influence de l’ambassade de France à Washington DC de 2005 à 2010. Il est le président de la Commission des Lois à l’Assemblée des Français de l’Etranger. Il est l'auteur de La nouvelle révolution américaine : la présidentielle américaine à la lumière de l'histoire (Plon, mai 2016).

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Signe des temps, pour son premier grand déplacement culturel, le 19  juillet 2017, Emmanuel Macron a choisi Arles, dont les Rencontres, depuis presque un demi-siècle, remplissent chaque été la ville de dizaines de milliers de visiteurs. Dans la vieille ville, les rencontres d’Emmanuel Macron donnent lieu à des séries de selfies et de photos en compagnie de ces Français venus en masse le voir et le toucher. Il adore ce contact et, comme une star du rock, comme ces Rolling Stones dont, plus tôt, il  admirait les clichés par Annie Leibovitz à la fondation Luma, il se prête à l’exercice avec un plaisir non dissimulé.

Enfant de la télé, Emmanuel Macron l’est assurément. Tout simplement parce que c’est un homme de son temps. En compagnie de Sam Stourdzé, l’infatigable directeur des Rencontres et guide du président de la République qui déambule à travers les rues de la ville, Emmanuel Macron ne laisse rien au hasard. Ses équipes de communicants veillent à lui faire prendre le parcours le plus photogénique, surveillent que le bon profil soit toujours choisi par les caméras et surtout qu’aucune image, aucun cliché ne vienne ruiner la campagne de séduction médiatique qu’il poursuit assidûment, y compris après sa victoire présidentielle.

À l’occasion de l’une de ses premières sorties, ayant revêtu la combinaison adéquate, il se faisait hélitreuiller en hélicoptère sur le sous-marin nucléaire lanceur d’engins (SNLE) Le Terrible. Quelques jours après, le 24 juin, il se muait en boxeur pour soutenir la candidature de Paris aux jeux Olympiques de 2024. Au mois de juillet, pour contrebalancer les effets de l’affaire de Villiers, on le retrouvait en Top Gun sur la base aérienne d’Istres.

Le président se déguise. Adopter le costume qui sied à l’événement est une vieille tradition dont Louis  XIV était friand. Mais Emmanuel Macron enfile des costumes qui sont des uniformes professionnels. «Il s’habille comme il veut car il est le chef», s’amusent Dominique et François Gaulme, cités par Paris Match qui suit le Président lors de ce déplacement et auteurs du livre Les Habits du pouvoir. Une histoire politique du vêtement masculin1 .

Quant à la campagne présidentielle française, elle aura définitivement installé le format vidéo comme le média privilégié. Des capsules courtes, efficaces et permettant de réagir rapidement à l’actualité. Les vidéos aux couleurs pop et au rythme saccadé de La République En Marche! en sont un bon exemple. On y retrouve la volonté d’être moderne, de jouer la carte du renouvellement générationnel dans la maîtrise des outils numériques.

Et le président élu ne lésine pas sur les Facebook Live, un outil lancé en 2016 permettant de filmer des événements en direct. Une communication horizontale vient contrebalancer la communication traditionnelle très verticale et moins malléable. Désormais, on ne se limite plus à tenter de contrôler l’information. On la crée directement, et ce sont les médias traditionnels qui s’échinent à la suivre, ou du moins à en maîtriser le flux. À cette aune, le nombre de vues représente un enjeu aussi important que le nombre de participants à une manifestation pour ses organisateurs.

Extrait du livre "Les transgressifs au pouvoir" d'Olivier Piton, aux éditions Plon

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