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Tempête sur des commentaires sur les migrants : quand le service public pratique un journalisme exhibitionniste et haineux...
©Reuters

Télé-réalités

La chaîne a eu la "nausée" face à certaines des réactions de ses téléspectateurs concernant les migrants. Et, la pauvre, elle se soigne comme elle peut.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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L'information a été abondamment relayée par France Info. Une radio du service public se doit de voler au secours d'une chaîne du service public. Ainsi l'attitude de France 3 Midi-Pyrénées a été saluée par la radio citée plus haut : "il y a des moments où les choses doivent être dites". Curieux, nous sommes allés voir de quoi il s'agissait. Et ce qui valait à la chaîne cet hommage rendu à son courage.

Et nous avons découvert que la  pureté virginale de France 3 Midi-Pyrénées avait été souillée par une odieuse et inqualifiable agression dévoilée par le titre vengeur du communiqué de la chaîne : "Certains de vos commentaires sur Facebook sur l'arrivée des migrants sont insupportables". Et pas seulement "insupportables", mais aussi "nauséeux" (ce qui représente une belle innovation par rapport à l'habituel et monotone "nauséabond"). En un mot, et il est lâché dans le texte de la chaîne, des "immondices".

France 3 Midi-Pyrénées explique qu'elle avait posté sur sa page Facebook une vidéo montrant l'arrivée de migrants à Toulouse. Et c'est ce qui a déclenché ce qu'elle qualifie de "flot de haine". Un exemple parmi d'autres avec la capture d'écran d'un post d'une nommée Katia Thomas. Où sont les femmes et les enfants ????? L'Etat a toujours pas compris qu'on ne voulait pas d'eux.Les hommes de ces pays ont été élevés avec leurs coutumes. Dont une des principales est le rabaissement de la femme. Aucun respect pour elles. Nos enfants, nos filles, on leur doit la protection. Et ce n'est pas en acceptant ces gens-là qu'on va leur apporter.

Et la chaîne s'étrangle : "Il est insupportable d'accuser ces hommes d'être des violeurs en puissance, des agresseurs d'enfants". A notre avis, Katia Thomas a sûrement été influencée par les scènes répugnantes qui se sont déroulées à Cologne la nuit de la Saint-Sylvestre. Gageons que la très pudique rédaction de France 3 Midi-Pyrénées n'a rien fait sur ces événements. Ou que si elle l'a fait, c'était pour expliquer que les jeunes migrants ont été provoqués, aguichés, par ces salopes d'Allemandes…

Le texte de France 3 Midi-Pyrénées est un monument d'hypocrisie. Il dit "cachez ces posts que nous ne saurions voir…" Et en même temps, il les publie pour les montrer. Ça s'appelle de l'exhibitionnisme. La rédaction de l'antenne toulousaine de France 3 aurait pu, comme cela se fait partout, modérer les commentaires, les supprimer. Ou même fermer l'accès aux commentaires sous cette vidéo. Eh bien non. Car il fallait bien les exhiber pour montrer le méritant combat de France 3 Midi-Pyrénées contre l'invasion xénophobe. On résiste à la haine raciste, donc nous sommes…

La haine, la vraie, est toute entière contenue dans le texte de la chaîne. Du haut de son Olympe bien-pensante, la rédaction-en-chef de France 3 Midi-Pyrénées écrase ceux qui ne pensent comme elle. "Nauséeux", "immondes", "haineux" ! Si ce ne sont pas des insultes, ça y ressemble beaucoup. Faut-il rappeler que l'antenne locale de France 3 fait partie du service public, pour lequel nous tous, pro ou anti-migrants, payons une redevance ? En bonne logique – et puisque les primaires sont d'actualité – on devrait au moment de payer, signer une charte indiquant que nous nous reconnaissons dans les valeurs véhiculées par France 3.

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