Stupéfiants légalisés : "miracle portugais" ou… identique désastre ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Des plants de cannabis.
Des plants de cannabis.
©GUILLEM SARTORIO / AFP

Echec cuisant ?

Le Portugal a mis en place depuis plusieurs années une ambitieuse stratégie de décriminalisation de toutes les drogues pour usage personnel. Le trafic reste interdit, mais les consommateurs de drogues sont désormais considérés comme des malades plutôt que des criminels.

Xavier Raufer

Xavier Raufer

Xavier Raufer est un criminologue français, directeur des études au Département de recherches sur les menaces criminelles contemporaines à l'Université Paris II, et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet. Dernier en date:  La criminalité organisée dans le chaos mondial : mafias, triades, cartels, clans. Il est directeur d'études, pôle sécurité-défense-criminologie du Conservatoire National des Arts et Métiers. 

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L'essentiel de l'information des Français dépend de trois individus : M Macron (Télés et ra­dios d'État) et deux milliardaires devant leur fortune à M. Hollande et au précité Macron. Au-delà, les journaux "progressistes" sont inondés d'argent public : 30 millions d'euros en 2021. La presse de droite ? 50 000 euros la même année. Tous ces médias "d'information" évoluent en banc de poisson, disent pareil au même moment, tournent et virent selon les ordres du sommet. Propageant leur propagande libertaire, leurs rédactions suivent "la ligne du parti" sur quelques dossiers cruciaux pour M. Macron & co. : cibler la seule droite natio­nale ; bien sûr aussi, censurer ce qui contredit la propagande officielle.

Exemple, la libéralisation des stupéfiants, point majeur de l'idéologie progressiste-liber­taire. En décembre 2022, l'auteur révélait dans ATLANTICO ("Du récréatif au chaotique, le désastre californien") l'absolue catastrophe de la libéralisation du cannabis en Californie, dans toutes ses dimensions : banditisme, toxicomanie, écologie, droits des femmes et des minorités, sécurité publique. Neuf pages grand format détaillaient le désastre dans le fort progressiste Los Angeles Times - rien, pas un mot en France, dans les précités médias asser­vis. Silence-radio, le réel-criminel n'existe pas, un point c'est tout.

Pareil en juillet 2023, sur la seule "réussite" des libertaires et de la gauche-Soros : le Portu­gal. Qui dans la médiasphère doutait du succès de la libéralisation des stupéfiants, recevait illico la réplique du journaliste-aux-ordres "Mais si ! Ça marche, et bien, encore : regardez le Por­tugal ! Sa tolérance - peut-être, l'aube d'un nouveau siècle des lumières" !

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Foutaises ! Ni Paradis, ni miracle, portugais : aujourd'hui, Porto vit la même descente aux enfers que San Francisco - peut-être faudrait-il songer à un mortifère jumelage. La aussi, le désastre est révélé par le bien à gauche Washington Post. Début juillet passé, y figure une longue enquête intitulée "Once hailed for decriminalizing drugs, Portugal is now having doubts". Des doutes ? L'enquête révèle bien plutôt un drame ; d'ail­leurs, toujours le même.

Des quartiers de Porto devenus de pestilentiels campements jonchés d'ordures, d'excré­ments - ou de flaques de sang. Entre deux pipes de crack ou piqures d'héroïne, des zombies y titubent ou gisent au sol. Probable idéal humain de MM. Soros & co., une sous-humanité y attend sa prochaine dose - ou la mort. À Porto ou ailleurs, dans ces quartiers toujours plus proches des centres-villes, la criminalité des rues explose. Les services de psy­chiatrie des hôpitaux portugais, subissent, eux, lautre explosion des psychoses ou schizophrénies, provoquées par l'usage du cannabis ("drogue douce" ?).

Comment en est-on venu là ? Le Portugal a commencé par négliger les lois réprimant la toxicomanie. En théorie, ces lois justement répressives ("La drogue n'est pas dangereuse car interdite ; elle est interdite car dangereuse") existaient toujours, mais une coalition de politiciens et de magistrats de gauche décidait - sans nullement en informer l'opinion pu­blique - de ne plus les appliquer.

Notons en passant que sous MM. Macron et Dupond-Moretti, la France, en est précisé­ment à ce stade, malgré, le factice tintamarre anti-drogue de M. Darmanin.

À leur façon, les libertaires-progressistes à l'origine de tels désastres sont drôles : vo­mis­sant d'usage l'État, son appareil lourdingue et inefficace, ils lui trouvent tout à coup l'usage bien commode de coupable d'impéritie. Les lubies idéologiques-bobos n'ont rien à voir avec les catastrophes de San Francisco, Porto (et tant d'autres...) ; le coupable est l'État, qui n'a pas assez agi et investi dans ces politiques ineptes. Bien sûr, émerge ici le notoire schéma totalitaire de l'agriculture soviétique : un peu de collectivisation l'a ruinée ; plus de collectivisation encore résoudra vite ce léger souci...

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