Société Générale : la revanche de Frédéric Oudea<!-- --> | Atlantico.fr
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Frédéric Oudea.
Frédéric Oudea.
©Reuters

L'Edito de Jean-Marc Sylvestre

La Société Générale a encore progressé de 7,5% hier après avoir gagné près de 40% depuis le début de l’année. La Société Générale tire désormais l'ensemble des valeurs françaises et particulièrement les autres valeurs bancaires française.

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre

Jean-Marc Sylvestre a été en charge de l'information économique sur TF1 et LCI jusqu'en 2010 puis sur i>TÉLÉ.

Aujourd'hui éditorialiste sur Atlantico.fr, il présente également une émission sur la chaîne BFM Business.

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La plupart des banques françaises n'ont pas fait un mauvais premier semestre, puisque BNP a progressé de 22%, le Crédit Agricole et Natixis de 21% chacun… mais c’est la Société Générale qui a imposé à tout le monde un train d’enfer. Quelle revanche pour Frédéric Oudea, que l’on disait l’année dernière épuisé par la gestion de l’affaire Kerviel.

Cette affaire Kerviel qui a empoisonné la vie de la banque pendant presque dix ans, qui a abimé son image par une gestion calamiteuse de la direction générale, tellement maladroite que les dirigeants de la Société Générale ont réussi à faire de Jérôme Kerviel un héros des temps modernes dominé par l’argent de la spéculation. 

Les chiffres qui sortent depuis six mois montrent bien que cette affaire est terminée, qu'on a sans doute tiré toutes les leçons de ce spectaculaire disfonctionnement et que la page est tournée. Enfin !

L’affaire Kerviel, du nom de ce trader qui avait engagé plus de 50 milliards d’euros et fait perdre à la banque plus de 5 milliards a illustré la folie des années 2000 pendant lesquelles tout était possible, y compris de mettre sur le marché des produits financiers hyper-sophistiqués dont on ne comprenait pas toujours les risques et pas même le fonctionnement. Seul le rendement importait. Pendant cette époque, la Société Générale a un peu fonctionné comme une voiture de formule 1 lancée sur les circuits de grands prix. Cela roule bien et ça gagne beaucoup, une fois, deux fois, dix fois, vingt fois... Puis un jour, la formule 1 dérape et se retrouve dans le mur. Ce jour-là,  le champion du trading, le bolide de formule 1 s’appelait Jérôme Kerviel…

La page est donc tournée. La banque a retrouvé des résultats qui permettent de préparer l'avenir, et ces résultats n’ont plus rien à voir avec ceux d’autrefois qui s’apparentaient à ceux du casino.

1/ La Société Générale profite du redressement de la conjoncture. Un peu plus d’opérations et beaucoup moins de risques et de mauvais dossiers. Mais toutes les banques de la place ont respiré le même oxygène.

2/ La Société Générale a fait gagner tous les métiers de la finances, à commencer par la banque de détail – le nerf de la guerre. A continuer avec la banque d’affaires et d’investissement et la banque de marche. Toutes les opérations à risques, en Grèce et en Russie surtout ont été amorties.

3/ C’est le point principal, la banque a poursuivi ses plans d'assainissent. Le management a priorisé l’effort sur la maîtrise des coûts de fonctionnement et des contrôles. Cette maîtrise a payé.

4/ Il a aussi fallu se mettre en conformité avec les nouvelles règles prudentielles. Les ratios de solvabilité sont parmi les meilleurs alors que les conditions d’exploitation n'ont pas été détériorées.

5/ La société générale a préparé la banque de demain, celle qui travaillera plus souvent en relation digitale que dans le secret d'un cabinet. On ne supprimera jamais le contact direct et les services. Les concurrents des banques dans un univers mondialisé sont à chercher dans les réseaux sociaux Google et Facebook, qui sont parfaitement en mesure techniquement de faire de la banque, mais la banque qui ne se badine pas à ces échanges. La banque a pour mission d’offrir une kyrielle de service a sa clientèle. D'une certaine façon.

La banque, qui est l’archétype d'une économie traditionnelle, n’échappe pas à la nécessite d’entreprendre et d’innover. Que ce soit dans les montages de crédit, dans les placements ou la gestion des dettes publiques et souveraines.

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