Si vous pensez que la température du corps humain est de 37,2 degrés, vous vous trompez<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Santé
Un travailleur médical prend la température d'une femme pour déceler tout signe de symptômes de grippe porcine à l'Université Centro Escolar de Manille.
Un travailleur médical prend la température d'une femme pour déceler tout signe de symptômes de grippe porcine à l'Université Centro Escolar de Manille.
©JAY DIRECTO / AFP

Santé

La température moyenne du corps humain ne s'élèverait pas à 37 °C. Selon les chercheurs, la température moyenne de notre corps est plus faible, à environ 36,5 °C.

Christophe de Jaeger

Christophe de Jaeger

Le docteur Christophe de Jaeger est chargé d’enseignement à la faculté de médecine de Paris, directeur de l’Institut de médecine et physiologie de la longévité (Paris), directeur de la Chaire de la longévité (John Naisbitt University – Belgrade), et président de la Société Française de Médecine et Physiologie de la Longévité.

Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, notamment de "Bien vieillir sans médicaments" aux éditions du Cherche Midi, "Nous ne sommes plus faits pour vieillir"  chez Grasset, et "Longue vie", aux éditions Telemaque

Voir la bio »

Atlantico : La température moyenne du corps humain ne serait pas équivalente à 37,2 degrés. Pourquoi remettons-nous la en cause aujourd’hui ?

Christophe de Jaeger : La température moyenne du corps humain est très importante sur le plan médical, car elle va permettre de définir la limite au delà de laquelle nous sommes face à des maladies, plus particulièrement infectieuse. Une élévation de la température peut être le seul signe d’une infection parfois grave à une bactérie ou un virus. C’est un élément clinique d’importance majeure qui appartient à notre panoplie de cliniciens depuis la nuit des temps. La première chose qu’on va mesurer le plus souvent lors d’un examen clinique est la température du corps, dont la moyenne établie il y a plus de 150 ans est remise en cause aujourd’hui.

À l’époque, un médecin allemand, le docteur Carl Wunderlich, a mesuré plusieurs fois la température chez 25 000 personnes, soit un million de mesures. En faisant la moyenne de toutes ces mesures, il a trouvé la valeur de  37,2 degrés Celsisus.

Mais un certain nombre de praticiens estiment aujourd’hui que la température de référence de notre organisme ne doit plus être 37.2 ° C, mais moins. Cela signifie que même une température de 37,2 peut être un signe de fièvre traduisant une réaction du corps à une infection à bas bruit. Par ailleurs, les moyens de mesurer la température ont changé, permettant d’être plus précis dans le calcul de la température de référence de notre organisme.

Que signifierait concrètement si la température moyenne était plus basse ?

Une température moyenne plus basse ferait apparaître autant de pathologies potentielles chez des gens qui ont une température qui est plus élevée qu’elle ne devrait être en réalité.

La température diffère en fonction d’où l’on prend la température...

En France, on s’appuie davantage sur la température rectale, qui est plus élevée que la température prise dans la bouche ou encore sur le front.

« Un meilleur traitement des infections, de meilleurs soins dentaires et le développement et l'utilisation de médicaments tels que les statines et les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent avoir contribué à une diminution de l'inflammation depuis le 19e siècle, ce qui a fait baisser la température moyenne des personnes », a déclaré le Dr Parsonnet. Que peut-on en dire ?

Il y a 150 ans, il y avait beaucoup d’infections (dentaires, sinusiennes, urinaires, cutanées, etc), qui créaient des inflammations parfois latentes et qui conduisaient à une réaction de défense de l’organisme, en augmentant la température du corps. Mais c’est un argument à postériori, car personne ne peut évaluer la situation de l’époque. Tout au plus, peut on dire qu’elle n’était pas fameuse au plan infectieux.

Doit-on plutôt parler de fourchette de température ?

L’âge et le sexe sont déterminants pour fixer cette fourchette, mais il y a aussi la musculature. Les muscles sont des centrales thermiques et plus on a de muscles, plus on fabrique de la chaleur. Quelqu’un qui a une faible quantité de muscles aura tendance à avoir une température plus basse. Il faut donc prendre en compte plusieurs facteurs pour connaître la température idéale de l’individu.

La température à prendre est toujours mesurée le matin, avant même qu’on se lève, car dès que vous vous réveillez, vous mettez en marche les centrales thermiques que sont les muscles. 

Enfin, plus que parler de fourchette, il faudrait que chaque personne connaisse sa température « de santé », qui peut varier entre individus, afin de savoir s’il commence ou non un syndrome infectieux.

Christophe De Jaeger publie "Médecine de la longévité : une révolution !" chez Guy Trédaniel éditeur

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !