La propagande russe à son sommet !
« Si tu veux un smartphone, engage-toi en Ukraine… »
C’est alléchant et simple.
Benoît Rayski
Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.
Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.
Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.
Il s’agit d’un compte de fée comme on en raconte en Russie. Ça commence mal mais ça finit bien. Et la bergère, in fine, est récompensée.
Des spots savamment étudiés sont vus des centaines de milliers de fois dans les régions les plus pauvres de la Russie.
Entre en scène la jeune Alyona. Elle est en train de mettre quelques petites pièces dans sa tirelire. Arrive le père : « chérie, j’ai besoin de ta tirelire car nous n’avons plus d’argent ». L’adolescente au bord des larmes : « mais papa, j'économise pour m’acheter un smartphone ».
Comment faire plaisir à Alyona ? Elémentaire, mon cher Vladimir ! Le père rencontre des amis, vétérans comme lui. Il leur fait part de son désarroi et de sa détresse. Ils lui répondent : « fais comme nous, engage-toi pour aller sur le front. Tu y seras utile et bien payé ». Ainsi, la jeune Alyona pourra avoir son précieux portable.
Il y a mieux que le smartphone : l’iPhone. Mais il est sans doute réservé à ceux qui sont volontaires pour rejoindre le groupe Wagner, une unité d’élite. Alyona aura donc le smartphone convoité. Ce que ce spot hallucinant ne dit pas, c’est qu’on peut aussi voler des smartphones aux Ukrainiens prisonniers ou tués !
PS : sur un autre spot du même tonneau, on voit un Russe avec son véhicule en panne. Pour payer les réparations, son petit-fils propose de s’engager en Ukraine. Le grand-père accepte : son véhicule semble plus important pour lui que la vie de sa descendance.
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