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Si la Tour Eiffel devenait une entreprise comme les autres ? Mais pas tant que la CGT en sera la patronne
©BERTRAND GUAY / AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

"La Tour Eiffel est l’une des œuvres mondiales la plus remarquable. Mais tout aussi remarquable, par une gestion catastrophique qui s’explique par 3 lettres : CGT".

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Un fait paraissant anodin s’est déroulé en septembre dernier. La Maire de Paris, dont on connaît le talent pour épuiser les talents, et accroître les embouteillages, a limogé une brillante gestionnaire, qui dirigeait depuis 2 ans la Tour Eiffel. Une femme remarquable qui a fait ses preuves dans tous ses postes précédents, mais qui avait le défaut de vouloir faire de la Tour Eiffel une belle dame, certes, mais surtout une dame qui donne à Paris, une occasion supplémentaire de se « louer » aux touristes, qui ne demandent qu’à la « consommer » plus totalement. La Tour Eiffel est l’une des œuvres mondiales la plus remarquable. Mais tout aussi remarquable, par une gestion catastrophique qui s’explique par 3 lettres : CGT.

Dès son arrivée, ceux qui connaissent le dossier de l’intérieur savaient le désespoir de Anne Yannick, qui signifiait clairement qu’elle était la « patronne » sur le papier, selon son titre affiché sur ses cartes de visite, mais que la toute puissance appartenait à la CGT, avec la bénédiction de son inspectrice du travail, faite femme politique. Anne Hidalgo. Cette concession déléguée non à la SETE, comme on pourrait le penser, mais à la CGT, prouve à quel point le passé anti-entrepreneurial, profondément communiste, d’Anne Hidalgo, l’emporte toujours sur tout autre sentiment.
Pour l’entrepreneur que je suis, la Tour Eiffel reste magique, même pour celui ou celle qui l’admire au quotidien. Son spectacle lumineux éclaire de le cœur et l’âme des touristes, mais également celui des Parisiens qui en restent fiers et épris. Cette grande dame est leur amoureuse. Elle doit une partie de son immortalité et sa splendeur, au fait qu’elle n’était pas destinée à durer. Elle devait être universelle, mais détruite. Elle est vivante et éternelle.
Passé ce sentiment quasi humain, reste le potentiel économique. Si nous pouvions faire de cet amour, une source de profit, nous pourrions associer l’utile à l’agréable. A ce jour, c’est impossible. Anne Hidalgo considère qu’augmenter le prix des PV de stationnement est plus rentable pour renflouer les caisses d’une marie mal gérée, que d’exploiter nos trésors nationaux. 
La Tour Eiffel est un fief syndical. Impossible d’y être recruté sans payer sa carte rouge. Les postes se « refilent » entre amis. On approche d’un recrutement testamentaire. Celui qui meurt la transmet à ses amis ou sa famille. Personne ne quitte un emploi à la Tour Eiffel, et pour cause, les salaires y sont 30 à 40% plus élevés que n’importe où ailleurs. La paix syndicale ou les amitiés politiques, s’achètent ainsi. Près de 5000eur de moyenne salariale, pour une « entreprise » qui n’a presque pas de cadres. Le portier gagne plus qu’une infirmière expérimentée. Pour moins d’heures.
La Tour Eiffel est un potentiel totalement inexploité. Les syndicats ont obtenu que rien ne puisse vivre sur ses espaces privatisables au delà de 23H, et chassent ceux qui paient une petite fortune, à partir de 22H30. Vous aviez bien entendu, sur la Tour Eiffel, c’est le couvre-feu en période de paix ! Les demandes affluent du monde entier, proposant privatisation, soirées nocturnes, nuits à prix d’or. La réponse syndicale est invariablement la même : NON. Pas possible. Gagner de l’argent ? Vous n’y pensez pas. Il faudrait travailler plus, et quand on est déjà aussi bien payé, quel en serait l’intérêt ? Ce n’est pas notre ancienne inspectrice, qui dira le contraire.
Un gâchis. Là où tous les pays du monde, tentent de trouver des moyens de capitaliser sur leurs monuments, qu’ils ont souvent en moins grand nombre que les nôtres. Là où des dizaines d’entreprises et d’entrepreneurs seraient prêts à rentabiliser cet espace au quotidien, ils s’affrontent à un mur. A une tour, plus exactement. Je serais curieux de savoir combien d’autres monuments subissent le même calvaire pour la France et le même refuge, les mêmes privilèges pour les syndicats.
Si la France de nos monuments devenait entrepreneuriale, nous pourrions multiplier nos revenus, sans avoir à toujours chercher un contribuable de plus à plumer, quand le budget de l’état l’exige. Pourquoi ne pas déléguer leur gestion aux entrepreneurs ?

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