POLITIQUE
Sauver des vies (et lesquelles) ou l’économie : l’équation politique infernale du gouvernement
Les plus menacés par le virus d'un point de vue sanitaire sont aussi le coeur de l'électorat d'Emmanuel Macron. Mais les plus menacés économiquement sont ceux qui pourraient faire dérailler 2022 si une nouvelle explosion sociale devait intervenir.
Atlantico.fr : Au regard l'évolution de l'épidémie de coronavirus, comment doit-on arbitrer aujourd'hui entre le fait de devoir sauver l'économie et la nécessité de sauver des vies ?
Mathieu Mucherie : Les données de l’équation ont changé. Premièrement, le virus est aujourd’hui moins virulent qu’il y a quelques mois. Les formes graves de la maladie sont en déclin comparativement à mars - avril. Ensuite, nous connaissons mieux ce virus. Les retours d’expérience de la Chine et d’autres pays touchés avant nous par la Covid 19 nous ont permis de définir les risques et de réduire le nombre d’incertitudes de l’équation. Nous savons par exemple aujourd'hui que le virus se transmet essentiellement par les mains et que le masque est utile dans les endroits confinés, clos. Le masque obligatoire toute la journée partout pour tout le monde n’a aucun sens.
Enfin, au regard de notre économie, totalement soviétisée, convalescente, il n’y a plus d'hésitations à avoir sur le choix de la stratégie économique que nous devons appliquer. L’équation n’est plus ce qu’elle était il y a 3 mois avec la santé d’un côté et l’économie de l’autre : nous avons aujourd’hui les moyens de réconcilier les deux. Il y a quelques mois se posait la question de « combien de vies perdues pour combien de points de PIB perdus ? ». Aujourd’hui, malgré une certaine hausse du nombre de cas signalés, les gens ne meurent pratiquement plus de la Covid 19. Un préservant les personnes âgés, en respectant les gestes barrières, l’économie peut et doit redémarrer. Il n’y a plus de raison de s’effrayer. La communication anxiogène du gouvernement va exactement dans le sens inverse.
Quelles sont les vies qu’il faudrait sauver ?
Aujourd’hui, pour sauver des vies supplémentaires, il faut des moyens considérables. Les personnes les plus vulnérables au coronavirus restent les personnes de plus de 75 ans. Nous ne sommes plus dans une situation où nous avons le couteau sous la gorge comme il y a quelques mois où les lits en réanimation étaient tous pleins. Nous ne sommes plus aujourd’hui dans une situation où nous devons arbitrer entre la vie et l’économie.
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