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Sarkozy dans la jungle (de Calais)… Heureux comme Tarzan !
©Reuters

Migrants, je vous aime

Partout où il va, l'ancien président de la République fait un tabac. Et là aussi, la foule était au rendez-vous.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Hollande a confié récemment à des journalistes "qu'il n'avait pas de bol". Son prédécesseur (et possible successeur) a, lui et par comparaison, le c… bordé de nouilles. Il était hier à Calais, ville symbole de l'invasion des migrants tant redoutée par certains. Une visite obligée pour tout candidat à la présidence de la République. La preuve : l'actuel détenteur de ce maillot jaune y sera la semaine prochaine.

Sarkozy était donc là dans le port, entouré de plusieurs huiles : Xavier Bertrand, le régional de l'étape, Natacha Bouchart, la maire de Calais, François Baroin et Gérard Darmanin. L'ancien Président, en élève sage, se faisait expliquer comment on détectait au scanner les migrants cachés dans les camions. Lorsque… Lorsque quoi ?

Lorsque – miracle aussi important que celui de Jésus marchant sur les eaux du lac Tibériade – d'un camion arrêté par la police, on vit sortir 12 Afghans et Syriens ! Nicolas Sarkozy, stupéfait, ne croyait pas son bonheur. On sait que les hommes politiques raffolent des "real people", des "vrais gens". Et là, il avait pour lui, rien que pour lui, des "real migrants", des "vrais migrants". On suppose que – ayant atteint le nirvana – il se retint (les caméras de télévision étaient là) de tambouriner avec ses deux petits poings sur sa poitrine en poussant des cris gutturaux brevetés par Tarzan…

Si l'on en croit le Figaro, qui rapporte cette scène digne des meilleurs films d'aventure, des journalistes aussi stupéfaits que l'ancien président crurent d'abord à une mise en scène. Trop beau pour être vrai… Après ça, impossible d'avoir des doutes sur la galopante bêtise qui règne dans certains médias. Eh oui, il y a des journalistes capables d'imaginer que Bernard Cazeneuve aurait organisé un spectacle juste pour les beaux yeux du mec qui veut faire la peau de son copain Hollande !

Il nous faut revenir à Nicolas Sarkozy, qui est quand même le héros et le bénéficiaire (ça va cartonner sur les télés…) de cette scène où le vécu a fait une irruption tonitruante. Ravi de l'aubaine, le candidat à la primaire de la droite et du centre en a profité pour aller papoter avec les flics. Ces derniers, conformément aux ordres reçus, ont laissé repartir les migrants dans la jungle : "leurs empreintes n'ont pas été prises, leurs identités non plus".

Et là, Sarkozy, comme tout lui était offert sur un plateau, a fait dans le genre père noble, père de la Nation. "Il y a quelque chose d'effrayant dans cette démission de l'État". Il a ainsi visé François Hollande sera dans quelques jours à Calais. On verra s'il fait mieux que Sarkozy. Peut-être lui trouvera-t-on 24 migrants au lieu de 12 ? Mais non, mais non : aucun migrant. C'est conforme à sa politique : sans migrants – rendus invisibles –, pas de problème de migrants !

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