Saint Valentin : si vous faites partie des victimes en série de la fête des amoureux, voilà l’explication de ce qui vient de vous arriver<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Style de vie
A l'approche de la Saint Valentin, de nombreux couples décident de rompre.
A l'approche de la Saint Valentin, de nombreux couples décident de rompre.
©

Epée de Damoclès

Si la Saint-Valentin est un moment privilégié pour de nombreux couples, de nombreuses idylles prennent fin à l'approche de la fête des amoureux. Une échéance propice aux questionnements affectifs.

Dominic Anton

Dominic Anton

Psychothérapeute systémicien, Dominic Anton débute sa carrière au sein d’hôpitaux spécialisés en psychiatrie. Formé en 1992 à la thérapie familiale au Centre Monceau (Paris) puis en 2000 à la thérapie de couple à l’Espace Famille 92 (Boulogne Billancourt), il s’oriente vers la psychothérapie systémique afin d'apporter aux personnes en difficultés des modes de thérapies efficaces et créatrices de bien être. Installé en libéral à Montrouge depuis décembre 2012, Dominic Anton initie les thérapies familiales à domicile et fait également partie des novateurs dans la thérapie pour personnes isolées, handicapées par le biais de skype ou du téléphone. Pour en savoir plus Site web : http://www.dominicanton.fr Blog : http://www.dominicanton.fr/category/blog/
Voir la bio »

Atlantico : Un sondage montre que 22% des Britanniques ont déjà rompu avec quelqu’un à l'approche de la Saint-Valentin. Comment peut-on l’expliquer ? 

Dominic AntonLa Saint-Valentin représente pour notre culture la célébration de l’amour que l’on porte à notre compagne/compagnon, or notre société porte un message très paradoxal sur ce que peut être l’amour dans un couple. Il est avancé que pour faire exister la relation il faut s’aimer comme au premier jour. Mais l’amour n’est pas inscrit de la même façon au travers du temps qui passe, et la passion du début d’une relation s’estompe au profit d’un sentiment plus raisonné. Ainsi quand sonne le 14 février, on peut constater que l'on ne ressent plus les mêmes impulsions passionnelles, on n'a plus cette envie de retrouver cette sensation qui emporte tout sur son passage, qui impulse cette envie d’être toujours en contact avec "l’autre". Il peut donc nous arriver de rompre une relation que l’on n’aura pas pris le temps de construire.

Alors on renonce à cette histoire simplement car elle est à l’étape de l’engagement imprégné d’une forme amoureuse qui demande une vraie rencontre de son partenaire et force donc à renoncer à l’amour passion (l’article avance les raisons suivantes : c'est un événement qui peut rapprocher, en rappelant aux couples à quel point et pourquoi ils s’aiment, ou séparer, en leur donnant l’impression de célébrer quelque chose auquel ils ne croient plus ou ne ressentent plus et il y a aussi le stress de l’engagement). 

Cela veut dire que ces couples, jusqu’à la Saint-Valentin, n’ont pas réalisé qu’ils ne s’aimaient plus ?

Ne plus s’aimer n’est pas l’exacte définition, je dirais plutôt que les sentiments évoluent et que l’on ne s’aime plus de la même façon avec le temps qui passe. L’amour espéré et divulgué par la presse, l’écriture, le cinéma…. reste une image d’Epinal, un fantasme sociétal en lien direct avec le mouvement romantique du XVIIIe et XIXe siècle. Un regard sur l’amour au travers du prisme de clichés qui restent imprégnés de chimères oniriques. S’aimer, c’est vouloir partager avec cette personne dans une relation de reconnaissance et de communication, c’est arriver après la période euphorique du début à se sentir, sous une forme relationnelle plus rationnelle, dans l’envie de construire la relation avec cette personne. C'est arriver à s’aimer autrement dans un rapport de respect de l’existence de chacun, dans l’acceptation de la différence et son partage pour créer un lien riche et adulte. Ne plus s’aimer comme aux premiers temps d’une relation ne veut aucunement dire que l’amour à disparu, mais au contraire que nous rentrons dans la phase de rencontre de l’autre.

Quels sont les signes précurseurs de cette rupture ?

Les signes restent ceux qui sont interprétés au travers des filtres que notre société nous impose comme curseurs d’un amour existant. A savoir l’autre ne m’apparait plus juste comme "l’être aimé" donc quasi déifié, mais comme il est, avec ses qualités et défauts, l’autre redevient humain, et soudainement le petit quelque chose qui faisait sourire, devient agaçant, l’envie d’être constamment à proximité s’estompe pour retrouver les espaces individuels, les attentes auxquelles je répondais avec empressement deviennent source de questions. En clair, nous quittons notre habit de lumière qui nous faisait renoncer à "nos repères" pour reprendre notre réalité de vie. C’est alors que surgissent les remises en cause, les frustrations, les interprétations...

Y a-t-il d’autres moments de l’année, d’autres événements, propices à cela ?

Chaque instant peut me renvoyer à l’idée de l’amour que je porte à l’autre, c'est un regard que l'on se porte à soi-même. Evidemment, on peut évoquer la date anniversaire de la rencontre, ou encore les anniversaires respectifs, mais ce sont simplement des espèces de relais temporels qui ne font que renvoyer chacun aux ressentis qui sont les siens, et bien sûr peuvent remettre en question la réalité de ce que l’on ressent dans la mesure ou les repères évoqués restent dans l’idée qu’aimer c’est être dans un espace déraisonné sans limites, qui rend euphorique, où le besoin d’être en constant contact avec l’autre est obsédant, une relation non pas qui construit mais qui met chacun dans un état second, un état de plaisir au travers de l’autre et donc en s’oubliant, jusqu’au jour où nous reprenons notre place.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !