Risques psycho sociaux à l’hôpital public : le ministère de la santé persiste dans l’injonction contradictoire <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Risques psycho sociaux à l’hôpital public : le ministère de la santé persiste dans l’injonction contradictoire
©JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

CHU de Grenoble

Le risque psycho-social, en partie induit par la poursuite d'objectifs financiers dans les services, est l'un des fléaux majeurs de l'hôpital public. Le ministère de la Santé vient d'inviter le CHU de Grenoble à mieux le prévenir... tout en annonçant plus d'un milliard d'économies nouvelles dans les hôpitaux. C'est ce qu'on appelle une injonction paradoxale: on augmente la pression financière, mais on demande aux managers de ne pas la faire sentir sur le terrain...

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr Il vient de créer un nouveau site : www.lecourrierdesstrateges.fr
 

Diplômé de l'Ena (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un Dea d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

 

Voir la bio »

L'affaire vaut son pesant de cacahuètes! Le rapporteur du projet de loi de financement de la sécurité sociale 2018, Olivier Véran, a présenté un budget avec de fortes économies nouvelles dans les hôpitaux publics. 

On notera par exemple que les hôpitaux doivent trouver 1,215 milliard € sous le titre: "Améliorer la performance interne des établissements de santé et médicosociaux". Dans cette logique, on trouve l'optimisation des achats, mais aussi l'amélioration de la performance interne des établissements. Toutes ces expressions sont bien connues des personnels soignants, puisqu'elles riment avec une pression sur le terrain pour l'atteinte d'objectifs financiers. 

Le risque psycho-social au coeur de l'hôpital public

Le même Olivier Véran, au demeurant ancien député socialiste, est aussi salarié du CHU de Grenoble, où la mise en place des objectifs financiers se traduit par une pression forte sur le personnel. La pression est même devenue si forte que le ministère de la Santé, qui ordonne les réductions de dépense, a dû dépêcher une mission pour apaiser les esprits. 

Le rapport rendu par le ministère en dit long sur la mentalité des services centraux de l'administration, qui prennent des mesures drastiques mais invitent les managers de terrain à ne les appliquer que dans la joie et la bonne humeur. Les conclusions de ce rapport sont d'ailleurs sans appel: 

"Le style de management, qui maintient de manière permanente une certaine pression sur les équipes et qui priorise le résultat [...] doit s'infléchir", souligne-t-il, pointant son orientation prononcée "vers les problématiques budgétaires".

Faites des économies, mais sans pression sur le personnel!

Du coup, le député Véran qui fait adopter des économies dans les hôpitaux reprend sa casquette de médecin pour dire:

"cette situation pourrit la vie des soignants au quotidien".

Il ne fait décidément pas bon être manager dans l'hôpital public. 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !