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Rigueur, répression, ruralité : quel potentiel pour les 3 R de la ligne Wauquiez ?
©ROMAIN LAFABREGUE / AFP

Les Républicains

Laurent Wauquiez retrouve des couleurs auprès des sympathisants LR, tandis que François-Xavier Bellamy se fait une place dans le paysage politique.

Fabrice Veysseyre-Redon

Fabrice Veysseyre-Redon

Fabrice Veysseyre-Redon est journaliste. Il travaille pour le groupe Ebrapresse. Il est également consultant pour CNEWS et Public Sénat. Il est l'auteur de Laurent Wauquiez, l'iméptueux

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Atlantico : Le débat politique proposé par BFMTV le 20 mars dernier a permis à Laurent Wauquiez de présenter une ligne politique fondée sur un tryptique : rigueur,  ruralité, et répression. Dans quelle mesure cette ligne des trois "R" peut-elle se différencier de la ligne de LREM, et trouver un électorat ? 

Fabrice Veysseyre-Redon : Laurent Wauquiez ne semble pas chercher à se démarquer de la République en Marche mais à réaffirmer ce qu’il appelle les valeurs de la droite.

Sur la rigueur, notamment en matière de gestion et de réduction des impôts, c’est un signal envoyé aux classes moyennes dont il a fait son cheval de bataille depuis une dizaine d’années. Quant à la ruralité, il en fait un marqueur fort qui vise autant Emmanuel Macron –perçu comme un président des villes- que Marine Le Pen qui tend à séduire de plus en plus dans les milieux agricoles et ruraux. Sur la question de la répression, il s’engouffre dans les difficultés que rencontre actuellement le ministre de l’Intérieur. Wauquiez n’a jamais caché être autoritaire. Ses amis politiques en savent quelque chose ! Ce rappel à l’ordre, c’est manifestement pour lui une façon de se démarquer du mouvement Gilets jaunes auquel il avait souscrit dans un premier temps.

Au regard des priorités des Français dans un contexte marqué par la crise des Gilets jaunes, une telle ligne politique peut-elle permettre de construire une majorité ? 

Sa difficulté est d’exister entre Le Pen et Dupont-Aignan. Il a pris le pari de siphonner une partie de leur électorat sous 36 mois. Il a entamé cette démarche au lendemain du deuxième tour de la présidentielle.

Un sondage BVA pour RTL, Orange et la Tribune paru jeudi 21 mars montre un Laurent Wauquiez en forte progression (62%, +16), avec le candidat qu'il a imposé pour les Européennes, François-Xavier Bellamy qui fait une bonne entrée dans le classement (44%). Comment expliquer cette retour en grâce de la ligne Wauquiez ?

Le choix de Bellamy, inconnu du grand public, c’est finalement le choix de la synthèse pour Les Républicains. Wauquiez entretient lui-même un style mêlant chiraquisme lorsqu’il va taper l’arrière train des vaches et sarkozysme par une forme d’énergie incontrôlable. Il a confié contre toute attente à François-Xavier Bellamy le soin d’incarner la ligne filloniste qui, rappelons-le, avait déjoué tous les pronostics à la primaire de la droite.

Le plus cocasse est que Wauquiez gagne 16 points grâce au lancement de la campagne européenne qu’il pressentait comme la plus difficile de sa carrière. Il démontre une fois de plus que l’opportunisme reste payant en politique. Cependant, rien ne dit que la liste du RN sera pas en tête aux Européennes, a fortiori dans le cas de l’effondrement des listes Gilets jaunes.

Fabrice Veysseyre-Redon est l'auteur de "Laurent Wauquiez L'impétueux" aux éditions Mareuil

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