Revenu universel : une si belle idée… plombée par Benoît Hamon <!-- --> | Atlantico.fr
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Benoît Hamon, prononce un discours lors d'un meeting au cirque d'Hiver à Paris, le 6 décembre 2018,
Benoît Hamon, prononce un discours lors d'un meeting au cirque d'Hiver à Paris, le 6 décembre 2018,
©ERIC FEFERBERG / AFP

Bonnes feuilles

Marc de Basquiat publie « L’ingénieur du revenu universel » aux éditions de l’Observatoire. L’auteur décrypte pourquoi une idée simple (distribuer à tous le même socle de revenu chaque mois) s'est transformée en une véritable épopée mondiale. Depuis le milieu des années 2000, Marc de Basquiat mène une bataille continue auprès des administrations et des élus pour défendre ce qui est pour lui un véritable projet de société : le revenu universel. Extrait 1/2.

Marc de Basquiat

Marc de Basquiat est consultant, formateur, essayiste et conférencier. Fondateur de StepLine, conseil en politiques publiques, il est chercheur associé du laboratoire ERUDITE. Il préside l’Association pour l’Instauration d’un Revenu d’Existence (AIRE) et intervient comme expert GenerationLibre. Il est diplômé de SUPELEC, d'ESCP Europe et docteur en économie de l'université d'Aix-Marseille. 

Son dernier ouvrage : L'ingénieur du revenu universel, éditions de L'Observatoire.

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À la fin de l’année 2015, le gouvernement finlandais attirait l’attention du monde entier en annonçant sa décision de lancer une expérimentation d’un revenu de base inconditionnel à grande échelle. L’analyse technique du système redistributif finlandais montrait en effet que la générosité de l’État providence finlandais supprimait tout intérêt financier à la reprise d’un emploi pour beaucoup de chômeurs et que les bas revenus voyaient leur augmentation de salaire quasiment annulée par la diminution symétrique des prestations sociales. La longue période d’étude préalable au lancement effectif de l’expérimentation prévu au premier janvier 2017, conduite par l’économiste Olli Kangas de l’institution de sécurité sociale KELA, a été l’occasion de relancer le débat dans plusieurs pays dont la France. Analysant avec mes collègues de l’AIRE les modalités concrètes de l’expérimentation finlandaise, nous partagions la certitude que les résultats ne seraient pas très probants, sachant que les deux  mille personnes sélectionnées étaient toutes des chômeurs âgés entre 25 et 50 ans, pour qui l’allocation expérimentale de 560 euros par mois serait conservée en cas de reprise d’activité. Confirmant notre analyse, les résultats définitifs publiés en 2020 ont montré un effet positif mais assez limité en matière de retour à l’emploi.

En  2016, le Sénat mettait en place une « mission d’information sur l’intérêt et les formes possibles de mise en place d’un revenu de base en France ». Cette démarche inédite, impliquant des sénateurs de tous les groupes politiques, a permis d’auditionner quatre-vingtdix-neuf personnes, tant des promoteurs du concept de revenu universel que des opposants. En tant que président de l’AIRE, j’ai eu l’honneur d’être le premier auditionné, puis j’ai suivi la majeure partie des auditions publiques. J’ai ainsi constaté la curiosité et l’écoute des sénateurs impliqués, visiblement conscients qu’ils étudiaient une idée forte de notre siècle. Il était également apparent que l’adhésion au concept transcendait les clivages politiques, des sénateurs LR, UDI, PS, EELV ou communistes réagissant souvent à l’unisson. Le rapport consensuel présenté en novembre 2016 à l’issue de leurs travaux est un document unique dans l’histoire de cette idée en France.

Début 2017, la primaire du Parti socialiste pour l’élection présidentielle a pris un tour inattendu avec la proposition du candidat Benoît Hamon d’un revenu universel. Lors des débats entre les sept candidats de gauche, le challenger Benoît Hamon s’est rapidement trouvé au centre du jeu, étonnamment soutenu par l’un de ses adversaires contre l’alliance des cinq autres. Il est avéré que le succès inattendu de Benoît Hamon lors de cette primaire a été le résultat de sa proposition innovante, qui a séduit de nombreux sympathisants de gauche. En revanche, lors de la campagne face à Marine Le Pen et François Fillon à droite, Jean-Luc Mélenchon à gauche, Emmanuel Macron en arbitre au centre, les approximations d’une proposition insuffisamment travaillée sont apparues au grand jour, poussant Benoît Hamon à faire appel aux économistes Thomas Piketty et Julia Cagé pour la consolider, mais l’image n’en a été que plus troublée. Même des promoteurs de longue date du revenu de base, membres actifs du Mouvement français pour un revenu de base (MFRB), ont préféré voter pour Jean-Luc Mélenchon plutôt que soutenir la proposition de Benoît Hamon, jugée sévèrement.

Si le concept de revenu universel a gagné en popularité ces dernières années, des millions de personnes se déclarant en faveur et des millions d’autres opposées, la compréhension du dispositif technique précis est encore très peu partagée. Il est donc temps de dévoiler le grand secret du revenu universel : en France, techniquement, il est à portée de main !

Extrait du livre de Marc de Basquiat, « L’ingénieur du revenu universel, Voyage d'une idée pour notre temps », publié aux éditions de l’Observatoire.

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