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Renault voudrait fusionner avec Nissan pour faire une offre sur Fiat
©LLUIS GENE / AFP

Grandes manoeuvres

Selon les informations du Financial Times, Renault souhaiterait fusionner avec son partenaire Nissan, dans un objectif de rachat du groupe concurrent Fiat-Chrysler.

Jean-Pierre Corniou

Jean-Pierre Corniou

Jean-Pierre Corniou est directeur général adjoint du cabinet de conseil Sia Partners. Il est l'auteur de "Liberté, égalité, mobilié" aux éditions Marie B et "1,2 milliards d’automobiles, 7 milliards de terriens, la cohabitation est-elle possible ?" (2012).

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Atlantico : Comment évaluer la pertinence industrielle d'un tel projet ? Quelles seraient les forces et les faiblesses d'un tel géant mondial ? 

Jean-Pierre Corniou : La mondialisation de l’industrie automobile est un processus qui s’est accéléré dans les années soixante-dix avec l’arrivée des constructeurs japonais, puis coréens sur les marchés américains et européens jusqu’alors concentrés sur les marques nationales. L’entrée de la Chine dans l’Organisation Mondiale du Commerce en 2001 a accentué cette transformation en ouvrant le marché chinois à tous les constructeurs mondiaux par le truchement des co-entreprises. L’industrie automobile, constructeurs et équipementiers,  est une industrie mondiale qui exploite parfaitement les économies d’échelle en mutualisant les coûts de R&D et de développement des véhicules sur le nombre le plus élevé possible de véhicules. Cela se fait par l’adoption de plate-formes, ensemble de composants standards, sur lesquels on installe des pièces visibles différenciatrices qui donnent aux marques leur personnalité. Cette logique a été particulièrement développée dans le groupe Volkswagen. 

Dans cette logique industrielle, la taille est un facteur de compétitivité essentiel car elle abaisse le temps et le coût de développement d’un nouveau véhicule.

Au regard des tensions d'ores et déjà existantes entre Tokyo et Paris concernant la relation entre Renault et Nissan, peut-on estimer que ce projet comme "crédible" dans sa faisabilité politique ? 

Avec une gourvenance apaisée, comme Dominique Sénard est parvenu en quelque semaines eulement à l’installer, l’intensification des liens entre les partenaires de l’Alliance ets parfaitement possible. Mais est-ce que la fusion capitalistique est le bon moyen ?

Les défis auxquels font face les constructeurs automobiles aujourdhui sont-ils annonciateurs de tels rapprochements "géants" pour l'avenir ? 

Pas nécessairement. Qui croyait à l’émergence d’un acteur nouveau comme Tesla ? Les critiques contre Elon Musk ont été nombreuses et ironiques.

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