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Quand Macron humilie ceux "qui trouvent que la soupe est bonne" (la sienne) !
©TOBIAS SCHWARZ / AFP

Masos de tous les pays...

Il ne mâche pas ses mots. Et pourquoi se gênerait-il?

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Vous connaissez sans doute la célèbre blague sur le sadique et le masochiste? Le masochiste suppliant s'adresse au sadique: "fais-moi mal!". Le sadique, avec un méchant rictus: "non !" Macron il n'est pas comme ça. Il fait ce que le masochiste lui demande.

Et le masochiste est content. Ainsi l'ancien l'ancien ministre de l’Économie, une incarnation sublimée de la gentillesse tout-terrain, a fini par se montrer sous un jour un peu plus rude, un peu plus brutal. Pourtant, ses premiers pas dans la campagne avaient tout d'une touchante love story.

Il aimait Brigitte et il aimait la France. Il aimait les pauvres et il aimait les riches. Il aimait la gauche et il aimait la droite sans oublier le centre. Il aimait Jeanne d'Arc et il aimait les Anglais... Sur ce chemin parsemé de pétales de roses il avançait d'un pas léger, et gracieux.

Les ralliements succédaient aux ralliements, les sondages les plus flatteurs suivaient d'autres sondages très flatteurs. Une foule fervente se pressait à ses meetings. Autant dire que le nom - le sien - du prochain président de la République était sur toutes les lèvres à défaut d’être dans tous les cœurs.

Confiant dans sa prochaine victoire, Emmanuel Macron décida de troquer ses gants de soie contre des gants de boxe. C'est que les ralliements en cascade venus d'une gauche aux abois risquaient de compromettre ses délicates contorsions de funambule: ni gauche ni droite. Il se devait donc de montrer qui était le maître (dans une relation SM ça a tout son sens…).

Alors le doux Macron se mua en dieu de colère. Et pour le châtiment désiré il y alla au fouet. Que des femmes et des hommes disent "je soutiens" ne signifie ni qu'ils auront une investiture aux législatives, ni qu'ils seront membres du gouvernement, ni qu'ils n'infléchiront la ligne politique.Les concernés ne pipèrent mot. Ils doivent aimer ça....

Puis pour que la punition soit encore plus sauvage et cuisante, il usa de la cravache. Il y a des gens qui nous rejoignent par intérêt, il ne faut pas être dupe, parce qu'ils trouvent que la soupe est bonneEt il a jouta à l'intention de ses ex-collègues du gouvernement venus lui manger dans la main. Nous n'avons pas fait cela pour voir les mêmes têtes.Et là non plus les concernés ne pipèrent mot. Ils doivent aimer ça....

Chez Macron, il y a du Rastignac : pour l'ambition. Du Bel Ami : pour la faculté de multiplier les conquêtes. Et ils disent quoi les conquis quand on leur dit qu'ils sont là, ou qu'ils veulent être là, pour la gamelle? Ils ne disent rien. Ils ne disent rien Delanoé, Braouzec, Cohn-Bendit, Robert Hue, Le Drian, Bartolone, Ayrault, Ségolène Royal. Non ils ne crachent pas dans la soupe. C'est que, comme le dit Macron, la soupe doit être bonne.

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