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Quand Le FMI fait la revue des risques potentiels de l’économie mondiale, il nous annonce un été compliqué
©REUTERS/Yuri Gripas

Danger

Attention aux années en 7 ! 1987 : le krach d’octobre, 1997 : les pays émergents en crise et 2007 : début des subprimes. Si nous sommes bel et bien parvenu à la fin d’un cycle économique, estimé à 10 ans, alors que nous réserve 2017 ? Il existe des foyers potentiels de crise, comme le souligne les instances de gouvernance mondiale

Aude Kersulec

Aude Kersulec

Aude Kersulec est diplômée de l' ESSEC, spécialiste de la banque et des questions monétaires. Elle est chroniqueuse économique sur BFMTV Business.

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On note une baisse des estimations de croissance mondiale. Le FMI s’attend pour cette année à une hausse du PIB mondial de 3,5%. Les deux grosses puissances qui tiraient la croissance mondiale jusqu’à présent, sont pointées du doigt par les économistes. Un retour en arrière pour les Etats-Unis, alors que la Chine s’occidentalise de plus en plus. Etat des lieux de l’économie mondiale et de ses risques.

Le premier des risques est celui concernant la première puissance mondiale, les Etats-Unis. L’opposition permanente de son président face aux autres dirigeants mondiaux le montre encore. L’entêtement de Donald Trump va isoler les Etats-Unis et leur causer du tort. Ce n’est pas America is back, mais America goes back, par un recul de la croissance du PIB. C’est déjà ce que prévoit le FMI, en abaissant ses prévisions de croissance pour 2017 et 2018 : 2,1% pour ces deux années pour une estimation précédente à 2,3% et 2,5%.

Donald Trump effraie plus qu’il ne rassure.  "La croissance devrait se rapprocher progressivement du taux de croissance potentielle de 1,8%", selon Nigel Chalk, responsable de la mission américaine du FMI.

En cause, une montée des inégalités dans le pays, "Il y a des contraintes qui pèsent sur cette économie en raison de la polarisation des revenus et du niveau élevé de pauvreté".

En deux, la transformation du dragon chinois. Même si la Chine est dans une situation bien différente de celle des Etats-Unis, puisqu’elle continue d’accroître son ouverture avec les autres pays, mais qu’elle opère une mutation dans sa production.

Le ralentissement de la croissance chinoise est normal et attendu, puisque d’une économie très productiviste, tournée vers l’exportation, on se dirige de plus en plus vers à un boom du secteur des services, pour plus de consommation intérieure. Un salarié sur deux travaille maintenant dans le secteur tertiaire.

Mais le gouvernement chinois a encore du mal à laisser filer la croissance vigoureuse qu’il a connue ses dernières années. Il soutient toujours ardemment l’économie par des dépenses publiques, quitte à reporter la mise en place de réformes. Du coup, la croissance attendue est toujours à un très bon niveau, 6,7% pour 2017, mais cette croissance artificielle et l’hyper-endettement du secteur privé risquent d’éclater un jour, selon les experts du FMI.

Le problème de ces deux grosses puissances, c’est évidemment l’effet de contagion que cela peut avoir sur le reste des économies. Si la croissance mondiale de la Chine ne ralentit ne serait-ce que d’un point, c’est 0,25 points en moins sur la croissance mondiale. Et les Etats-Unis en sont un moteur historique. Comme le montre la bonne santé des bourses mondiales, américaines en tête.

Les marchés sont dans une forme remarquable, mais les actifs sont très probablement survalorisés. Le Dow Jones a franchi la barre des 21 000 points, ce serait justifié économiquement avec une croissance mondiale à 8%, alors qu’elle n’est aujourd’hui que de 3,5%.

Toujours selon le FMI, est pointé du doigt  «un démantèlement du renforcement de la régulation financière», qui était intervenu après la crise de 2008, avec le risque que cela «ne conduise à un affaiblissement des capitaux propres et des réglementations, entraînant des conséquences négatives pour la stabilité financière mondiale». 

Sans oublier les risques que font peser les cyberattaques, de plus en plus nombreuses et touchent des multinationales. Quand elles surviennent, elles paralysent les systèmes informatiques et donc les flux normaux à l’intérieur de l’entreprise. Du coup, les conséquences économiques sont importantes, même si les entreprises restent toujours très discrètes. Certains groupes ont néanmoins communiqué sur les pertes engendrées : Mondelez, l’américain qui commercialise des marques comme Côte d’Or ou Milka, a déjà anticipé un repli de ses revenus de 3% pour le trimestre.

Dans 4 ans, les dommages liés à la cybercriminalité seront 3 fois supérieurs à ceux des catastrophes naturelles. La cybercriminalité, nouvelle catastrophe technologique?

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