Quand la Corée du Nord et Kim Jong-Un tombent amoureux des baguettes et de la pâtisserie françaises<!-- --> | Atlantico.fr
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A Pyongyang, les baguettes se vendent comme des petits pains
A Pyongyang, les baguettes se vendent comme des petits pains
©REUTERS/Jonathan Ernst (

J'aime la France

L'année dernière, l'usine Kumkop de produits alimentaires pour les sportifs a envoyé ses chefs pâtissiers étudier en France pour maîtriser l'art de la baguette et des gâteaux à la patate douce, rapporte le journal Choson Sinbo.

Si vous vous êtes déjà baladés dans Séoul (Corée du Sud) vous avez dû remarquer avec amusement l'enseigne "Paris Baguette". Bien qu'elle ne propose pas de baguettes typiquement françaises, contrairement à ce que son nom indique, elle témoigne de l'engouement des Sud-Coréens pour les douceurs occidentales. Dans la péninsule, la mode des pâtisseries françaises est telle qu'elle a même atteint la République démocratique de Corée, où les baguettes se vendent aujourd'hui comme des petits pains (dans la capitale du moins).

L'année dernière, l'usine Kumkop de produits alimentaires pour les sportifs, créée en 2011, a envoyé ses chefs pâtissiers étudier en France pour maîtriser l'art de la baguette et des gâteaux à la patate douce, a rapporté le Choson Sinbo, journal des Nord-Coréens du Japon, mercredi 25 mars. "Mais d'autres opérations de formations et d'échanges avaient déjà été conduites auparavant entre la France et la RPD de Corée dans le domaine de la boulangerie", explique le site amitiéfrancecorée.com.

En avril dernier, des officiels de la dictature avaient voyagé jusqu'à une école fromagère de la Franche-Comté, près de Besançon. Ils voulaient former leurs concitoyens à l'"art de faire du fromage". Ces deux représentants nord-coréens "sont venus visiter nos installations, voir l'établissement", avait alors expliqué Véronique Drouet, la directrice de l'école nationale d'industrie laitière (Enil) de Mamirolle (Doubs). Selon Le Parisien, elle dit les avoir reçus "sans a priori", comme d'autres visiteurs étrangers."J'imagine qu'ils ont cru qu'ils avaient trouvé une école [qui leur convenait] et que ça ne faisait pas l'ombre d'un doute que ça allait marcher", a-t-elle déclaré. Toutefois, "il n'y a pas matière à aller plus loin avec la Corée du Nord" car un tel partenariat "ne rentre pas dans nos priorités et notre stratégie".

L'introduction de la baguette en Corée du Nord s'inscrit dans une démarche de diversification de la production. Car, depuis quelques temps, Pyongyang essaye tant bien que mal de diversifier ses habitudes alimentaires. Kim Jong-Un veut par exemple vendre des chwing-gum dans son pays. En janvier 2015, le leader nord-coréen a visité l'usine Kumop et "a déclaré que l'usine devrait investir une dynamique pour développer et produire de la nourriture comme le chewing-gum qui est désespérément demandé par les sportifs et qui convient à la constitution des Coréens", avait alors rapporté l'agence de presse officielle KCNA.

Mais pendant que la classe privilégiée de Pyongyang s'empiffre de baguettes françaises et autres produits exotiques, le reste de la population meurt de faim dans les campagnes, rappelle CNN. Selon les Nations Unies, un quart des enfants souffrent de malnutrition. En septembre dernier, le Word Food Progamme faisait état d'une situation de pénurie "sévère" dans le pays, où les rations étaient descendues au plus bas en trois ans.

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