Quand la Chine veut devenir la première nation du football (y compris en nous piquant Zlatan) <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
Quand la Chine veut devenir la première nation du football (y compris en nous piquant Zlatan)
©Reuters

Après le Qatar, la Chine ?

Acheter Zlatan Ibrahimovic au PSG pour 75 millions d'euros par an, acquérir des clubs européens, créer une école de football à 166 millions d'euros, etc.La Chine déverse des tombereaux d'argent afin de décrocher l'organisation de la Coupe du monde...Pour la gagner.

C'est une offre démentielle pour la star du Paris Saint-Germain, le club chinois, le Beijing Guoan, veut recruter Zlatan Ibrahimovic cet été pour un salaire de... 75 millions d'euros par an ! Il gagnerait ainsi cinq fois plus que ce qu’il touche actuellement et deviendrait le joueur le mieux payé de l’histoire du football, loin devant Lionel Messi et ses 23 millions d’euros et autant que les salaires annuels de Benzema, Bale et Cristiano réunis...

Une stratégie pour devenir une puissance mondiale du foot

Ce salaire entre dans une stratégie menée par le président de la République populaire de Chine, Xi Jinping, qui s’est donné pour objectif de faire de son pays une puissance mondiale du football. Cet hiver, les clubs chinois ont déboursé 331 millions d’euros pour recruter des stars mondiales telles qu’Alex Teixeira, Jackson Martinez, Ezequiel Lavezzi et Gervinho. Il manque cependant une tête de gondole capable d’attirer l’attention des médias du monde entier. Celle-ci pourrait bien être Zlatan Ibrahimovic, en fin de contrat en juin avec le PSG.

A l'image du Qatar qui a massivement investi dans le football en Europe avec le rachat du PSG avant de réussir à organiser la Coupe du monde 2022, la Chine rêve d'organiser la sienne. Et elle s'en donne les moyens. Le puissant conglomérat chinois Wanda, spécialisé dans l'immobilier et le divertissement, contrôlé par l'un des hommes les plus riches de Chine et dont le directeur de la division Sports n'est autre que le neveu de Sepp Blatter... est devenu un nouveau sponsor de premier plan de la FIFA, explique L'Equipe. L'accord, dont le montant n'a pas été révélé, est valable jusqu'en 2030.

Rachat de clubs en France et en Europe

En plus de cette politique de recrutement massive à coup de cash, les Chinois investissent en force dans le foot européen. Emblématique, le rachat du FC Sochaux entrait dans cette stratégie. Mais tout ne se passe pas comme prévu et le club est dans la zone rouge. Son président depuis juillet 2015 et patron de Ledus (éclairages LED), Li Wing-Sang, a indiqué, mi-janvier, qu'il était là " à long terme. Nous voulons développer le club, son académie. Nous ne sommes pas des traders. Nous espérons monter en L1 au plus vite. Aujourd’hui, nous avons le cinquième budget de L2. Si nécessaire, nous sommes prêts à investir 10, 20 ou 100 millions d'euros ", a-t-il expliqué dans L'Equipe. Pour l'instant, seuls deux clubs européens appartiennent à des Chinois: Sochaux donc et le Slavia Prague. Mais ce chiffre va rapidement augmenter, selon CNBC. Six rachats seraient en préparation avec des clubs en Angleterre, en Allemagne et en Espagne. Déjà, le groupe Wanda (cité plus haut) a pris 20 % de l'Atlético Madrid et Manchester City, propriété du milliardaire émirati cheikh Mansour qui a ouvert son capital aux Chinois à hauteur de 13 %, soit 400 millions de dollars.

Les futurs entraîneurs chinois se forment en France

En 2015, 240 professeurs de sports chinois se sont formés en France et dans les cinq ans à venir, ils seront près de 5 000, a annoncé la chaîne France 24, repris dans un papier des Echos. Pour cette formation, Pékin a payé 2 millions d’euros à trois universités françaises (Bordeaux, Toulouse et Montpellier) pour un programme d'une durée de trois mois. Ces profs de sport, devenus entraîneurs, ont appris la tactique du jeu, la psychologie des joueurs, et l’éthique du football pour les sensibiliser à la corruption et à la pratique des pots de vins. Le syndrome FIFA... Depuis, ils sont rentrés en Chine enseigner leur art.

Une école pour les enfants a 185 millions de dollars

Sur 68 hectares, l'école de football Guangzhou Evergrande, qui ressemble à un décor de carton-pâte façon Disneyland, est dans la démesure totale. En seulement 10 mois, pour un coût de 185 millions de dollars (166 millions d'euros), la société immobilière Evergrande a transformé une région rurale du Sud de la Chine en la plus grande école de football dans le monde, explique CNN. Devant ses portes, trône un trophée géant de la Coupe du monde d'une hauteur de plus de 12 mètres, comme un rappel quotidien de l'objectif ultime. L'école, qui a signé un partenariat avec le Real Madrid, forme 2 800 élèves, dont 200 filles, et possède plus de 50 terrains de football. Le coach espagnol constate que " les enfants ont un niveau technique élevé, mais que la plus grande différence " avec les petits Européens " réside dans la tactique et en particulier dans le processus de prise de décision ". Il enseigne depuis quatre ans et a vu des améliorations spectaculaires, mais admet que les jeunes Chinois ont encore un long chemin à parcourir. Chaque samedi matin, les 50 terrains de foot sont utilisés par les équipes de l'école qui se mesurent entre elles pour mettre leurs compétences à l'épreuve. Les pelouses sont manucurées et les 30 millions de dollars d'arbres venus d'Asie du Sud-Est jouxtent des potagers stériles, des cabanes en bois et des routes déglinguées. Pour transformer leurs rejetons en champions, les parents paient 9 200 dollars par an.

Faire vivre un championnat incontournable

La politique préconisée par Xi Jinping prévoit de rendre le football obligatoire à l'école, et de créer 50 000 académies de foot en quelques années. Considéré comme un nain du football mondial, la Chine investit des millions pour arriver à terme à créer un championnat incontournable. Pour ce faire, le gouvernement dote les régions de fonds importants pour créer des académies et des écoles de football. Et il y a aussi la volonté de tirer l’équipe nationale, 96ème au fond du classement FIFA, vers le haut en dotant les clubs de gros moyens pour faire progresser les joueurs chinois. La Super League chinoise va, à l'évidence, connaître un développement considérable dans les prochaines années. Ses droits TV annuels vont être multipliés par 25 : ils s'élevaient à seulement 11,2 millions d'euros en 2015, ils seront de 280 millions d'euros dès 2018, soit le tiers de ceux de la Ligue 1, analyse le blog sportif du Monde. Son principal adversaire, dans cette ascension, sera la Major League Soccer, la ligue Nord-américaine, qui monte en puissance et devrait compter 24 équipes d'ici 2020. Les jeunes joueurs français, en plus d'apprendre l'anglais et l'espagnol, vont devoir très vite se mettre à l'apprentissage du mandarin.

Un ticket pour organiser et remporter la Coupe du monde

Le numéro un chinois a affirmé publiquement espérer que la Chine puisse accueillir et remporter une Coupe du monde. Avec l'argent qui coule à flôt dans le football chinois, ce rêve peut certainement devenir réalité. Obtenir l'organisation d'un Mondial ne devrait pas poser trop de problèmes: le Qatar a réussi l'exploit pour celle de 2022, même si les conditions de son attribution sont encore loin d'être éclaircies... En revanche, gagner la coupe des coupes s'annonce plus compliqué. Mais en rendant le football obligatoire dans les écoles et en continuant à injecter des sommes folles dans ce secteur, cela reste évidemment possible...

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !