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Quand l’Allemagne s’apprête au freinage de son économie qui fragilise l’Europe
©JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

Edito

Le poids lourd de l’économie européenne, l’Allemagne est victime d’un trou d’air dont on ne peut encore mesurer l’ampleur, mais qui va perturber le fonctionnement de ses partenaires du vieux continent.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Le comité des Sages de Berlin, composé de cinq économistes conseillers du gouvernement vient d’attirer l’attention dans un rapport de 450 pages sur les menaces qui pèsent sur le pays, car l’environnement économique qui avait propulsé l’Allemagne à un véritable état de surchauffe n’est plus porteur. La décélération est déjà à l’œuvre depuis plusieurs mois. Un premier coup de semonce a été donné par l’industrie automobile sous le double effet des mesures prises par Donald Trump à l’encontre des grosses cylindrées d’outre-Rhin pour lesquelles il veut réduire le débouché américain, mais aussi en raison des nouvelles normes d’homologation des voitures qui vont déjà entraîner cette année une diminution de la production de sept pour cent en moyenne pour Daimler, BMW et dans une moindre mesure Volkswagen. Ce secteur phare va affecter par contagion l’ensemble des grandes entreprises et un dégonflement de l’activité. Certes, le pays avait besoin de souffler après une année 2017 impressionnante, marquée par la création de 638 000 emplois – deux fois et demi de plus qu’en France – et une pénurie criante de main d’œuvre malgré les importations massives de travailleurs étrangers au cours des année qui précédaient, obligeant à recourir à des embauches de personnels de moins en moins qualifiés faute de mieux, au détriment de la productivité et de la qualité. Pour freiner la surchauffe, on aurait eu recours à un relèvement des taux d’intérêt, impossible aujourd’hui avec l’euro dans la mesure où la banque centrale européenne entend maintenir un niveau bas du loyer de l’argent.

C’est pourquoi le Comité des Sages envisage une baisse de l’activité, car un trop fable chômage finit par appeler la récession. Ainsi le rythme de croissance pourrait tomber de 2,3% à 1,6% seulement cette année et 1,5% en 2019. Une chute particulièrement sensible, qui s’accompagnerait d’une réduction de l’investissement avec un impact sur les autres partenaires européens. La Commission de Bruxelles vient d’ailleurs de revoir à la baisse les performances attendues des différents Etats membres, d’autant qu’à côté de l’Allemagne où la panne de gouvernance commence à se faire cruellement sentir, l’Italie inquiète, alors que son économie pourrait quasiment stagner en raison des divergences que la coalition au pouvoir affiche publiquement. C’est aussi une mauvais nouvelle pour la France, dont l’Alle magne est le premier partenaire commercial avec un déficit qui pourrait encore se creuser.

Mais c’est toue la planète qui est concernée par un ralentissement général comme le redoute Christine Lagarde, la directrice du Fonds Monétaire International, qui vient d’abaisser les prévisions de la croissance mondiale à moins de deux pour cent l’an prochain. D’autant que les Etats-Unis pourraient donner le la du fléchissement si les résultats des élections de mid-term se traduisaient par un blocage institutionnel dont l’économie ferait les frais. Au demeurant, les milieux financiers commencent à penser que les marchés s’attendent plutôt à un recul d’ici la fin de l’année, recul qui a déjà gagné le marché du pétrole, en repli de vingt pour cent en quelques semaines, ce dont le gouvernement français ne pourrait se plaindre car cela l’aiderait à résoudre le casse-tête pétrolier à quelques jours d’une manifestation délicate contre la hausse récente des taxes qui affectent l’or noir.

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