Quand l’affichage d’un statut de victime masque (souvent) des traits de personnalité inquiétants <!-- --> | Atlantico.fr
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Un patient dans une salle d'attente.
Un patient dans une salle d'attente.
©Loic VENANCE / AFP

Santé mentale

Certaines personnes feignent parfois d'être des victimes pour obtenir des récompenses. Ces individus sont plus susceptibles de présenter des traits de personnalité liés au narcissisme, au machiavélisme et à la psychopathie, selon une étude menée par des chercheurs de l'Université de la Colombie-Britannique.

Pascal Neveu

Pascal Neveu

Pascal Neveu est directeur de l'Institut Français de la Psychanalyse Active (IFPA) et secrétaire général du Conseil Supérieur de la Psychanalyse Active (CSDPA). Il est responsable national de la cellule de soutien psychologique au sein de l’Œuvre des Pupilles Orphelins des Sapeurs-Pompiers de France (ODP).

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Atlantico : Selon certains chercheurs, des individus à la personnalité sombre utilisent la victimisation comme stratégie. Ainsi, les humains feignent parfois d'être des victimes pour obtenir des récompenses. À quel point est-ce fréquent et comment expliquer ce phénomène ?

Pascal Neveu : Navré d’être plus lumineux que cette théorie sombre fumeuse, à travers une nouvelle étude anglo-saxonne totalement erronée via des pensées des années 2000 sans le moindre fondement.

Ils confondent et amalgament narcissisme, machiaviélisme et la psychopathie via leur triangulation qui ne tient pas la route ! Savent-ils qu’il y a 2 types de narcissisme autocentré sur soi ou en retour de satisfaction via autrui (personnel et professionnel ?) Ont-ils lu le Prince de Machiavel qui définit comment la fin justifie les moyens dans une Florence en proie à des troubles politiques et la façon dont les politiques en usent ? Ont-ils croisé des psychopathes ou serial-killers ? J’en doute… pour sortir une telle bêtise dont nous sommes habitués outre-atlantique.

En revanche la question de la victimisation est intéressante. Qu’est-ce qu’être une victime ?

Selon une étude publiée en 2020, les personnes qui se posent en victimes (et en vertueux) sont plus susceptibles de présenter des traits de personnalité de la triade noire. Ces traits comprennent le narcissisme (suffisance), le machiavélisme (exploitation stratégique et duplicité) et la psychopathie (insensibilité et mépris des autres). Une étude de 2014 a montré que les femmes considéraient le même homme comme plus séduisant lorsqu'il présentait des traits de la triade sombre. Comment l’expliquer ?

La définition de victime est la suivante : une personne qui asubi un préjudice ou un dommage physique, matériel ou moral.
Blessé ou victime ? Le sujet est vaste. Car l’analyse transactionnelle use du tryptique victime/auteur/persécuteur afin, devant les tribunaux, défendre chacun des protagonistes attaqués… afin que chacun se définisse comme victime !
Car ils ont subi un dommage matériel et un préjudice moral ?

Et la justice internationale ne juge pas de la même façon.

En France une victime peut avoir trois statuts :

• Victime participante : ce n'est pas dans la situation la plus favorable pour la victime, puisqu'elle tire un avantage du travail ou de l'ouvrage public. On lui applique donc un régime de responsabilité pour faute (c'est-à-dire de droit commun). C'est à la victime d'apporter la preuve de la faute de l'administration.

• Victime usager : elle doit faire un usage direct de l'ouvrage public. Il s'applique alors le régime de responsabilité de faute présumée de l'administration.

• Victime tiers : c'est le cas le plus «avantageux» pour la victime. La présomption de faute simple peut toutefois être renversée s'il n'y a pas de défaut d'entretien normal. Il s'applique le régime de responsabilité sans faute.
En droit suisse, une victime est définie comme une personne ayant subi une atteinte directe à son intégrité physique, psychique ou sexuelle (du fait d'une infraction)

Concernant ce que vous énoncez, nous restons dans le haschtag metoo néoféministe ambivalent. Ces femmes attirées par ces hommes les plus séduisants relevant ces 3 traits ? Mais elles vont vers lui ? Et leur reprochent ?

Psychanalytiquement cela relève du sado-masochisme à défaut de consentement.

Je vais me faire assassiner via mes propos, mais j’entends mes patients et mes patientes, outre des émissions,… mais tous hallucinent suite à de tels propos et études contradictoires.

Quand le naturel de l’amour, de la rencontre, de la découverte, de la séduction, vont enfin redevenir une normalité, une justesse, un respect, et de l’amour ?

Qui est l’homme le plus séduisant ? Aldo Macionne dans « L’aventure est l’aventure » ? ou Rocco Siffredi ? Sinon Marcello Mastroianni ou Alain Delon ?

La vertu est encore autre chose… La vertu est l'excellence morale. Elle est totalement à l’opposée du machiavélisme, du narcissisme.

Dans l'étude intitulée Signaling Virtuous Victimhood as Indicators of Dark Triad Personalities et publiée en 2020, les traits de personnalité de la triade sombre semblent être plus avantageux dans les sociétés occidentales. Quels bénéfices ces traits peuvent-ils apporter ?

Il y a victime et victime. Qui est la victime de l’autre ? J’en parlais avec des forces de l’ordre et des avocats. A nouveau je vais me faire insulter, sauf que combien se victimisent sans raison ?

Et d’autres sont des victimes qu’il faut soutenir et aider ?

D’un côté comme de l’autre il n’y a qu’un affrontement entre 2 sociétés que je ne veux pas opposer mais réconcilier.

Il n’y a aucun avantage ni intérêt sauf si pense que les traits sombres deviennent des forces de lumière.

En revenir à la pulsion de vie plutôt que la pulsion de mort.

J’ai lu des études mais je reste dubitatif.

In fine, les sociétés occidentales pourraient-elles avoir permis l’émergence de ces traits de personnalité sombres ? Comment expliquer que certains individus soient plus enclins à développer ces traits ?

A mon sens ce n’est aucunement une question d’occidentalisation, même si travaillant sur ces sujets…

Les personnalités sombres ne sont aucunement d’une appartenance ethnique.

Nous avons les chiffres de la délinquance, de violences et victimes en France… pas cette étude totalement contestable.

Ensuite, afin de répondre à votre question… c’est sans doute affreux de vous le dire… ce sont des personnalités, des psychoptahologies, des rencontres… Et je crois que nous sommes tous désolés, et moi le premier, de découvrir de telles choses.

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