Quand Jean-Yves Archer tente de donner les repères qui manquent si souvent aux débats économiques contemporains<!-- --> | Atlantico.fr
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Jean-Yves Archer publie "Les économistes face à la notion d'ignorance chez Diderot"
Jean-Yves Archer publie "Les économistes face à la notion d'ignorance chez Diderot"
©Wikimedia Commons / DR

Economie

Il s’agit de la recension du livre de Jean-Yves Archer intitulé « Les économistes face à la notion d’ignorance chez Diderot ».

Michel Ruimy

Michel Ruimy

Michel Ruimy est professeur affilié à l’ESCP, où il enseigne les principes de l’économie monétaire et les caractéristiques fondamentales des marchés de capitaux.

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Depuis Diderot, il est impossible de se contenter d’un stupide « je ne savais pas ». Toute sa vie, le philosophe a combattu pour une instruction humaniste et éclairée. Il voulait chasser l’ignorance et l’obscurantisme qui déchirent les hommes, faire du savoir une chance et non plus un pouvoir. Son Encyclopédie, somme de 17 volumes de textes et 11 volumes d’illustrations, a contribué à instiller, à diffuser et à disséminer les idées des Lumières dans l’ordre de l’Ancien Régime. Etonnante par la modernité de ses questionnements, elle a été, sans nul doute, le premier moteur de recherche.

Pour autant, « qu’avons-nous fait des apports des Lumières ? En sommes-nous intrinsèquement restés dignes ? » s’interroge Jean-Yves Archer, membre de la Société d’Économie Politique, dans sa dernière livraison : «Les économistes face à la notion d’ignorance chez Diderot».

Dans une actualité préoccupante, marquée par une perte de repères et par une certaine ignorance des fondamentaux de notre système de pensée, l’auteur décide d’inscrire sa réflexion dans un ouvrage, bien enlevé, où, tel un peintre exécutant sur le vif une pochade, il fait le choix, tout d’abord, de sensibiliser le lecteur aux enjeux de la quête de sens devenue aujourd’hui obsédante pour souligner, ensuite, que « Demain sera beau ! ». Mais, surtout, il y confronte le concept d’ignorance de Diderot à divers apports de l’économie politique. Les idées, nourries par une réflexion tramée par la diffusion de ces principales tribunes publiées, ces cinq dernières années, dans divers media (Les Échos, Atlantico, Revue de l’ENA, Revue Politique et Parlementaire), sont claires et convaincantes. L’écriture fluide et la pertinence des textes choisis font de l’ouvrage, un livre propice à la réflexion et au partage, un « support du monde des idées comme chez Umberto Eco ».

Un livre peut-il changer la face du monde ? Les auteurs aiment à le penser en nous projetant dans un autre cadre d’analyse. Je répondrais plutôt qu’un livre peut, dans un lieu et un temps donnés puis, par sa trajectoire dans d’autres lieux, d’autres temps, changer les représentations et la relation aux dogmes, aux autorités. Mais ce qui fait essentiellement qu’un écrit peut avoir un impact, ce sont les appropriations, multiples et parfois contradictoires, dont il est l’objet. C’est un des objectifs du livre de Jean-Yves Archer, et ce n’est pas le moindre intérêt !

Facile à lire et à comprendre, même pour ceux qui ne sont pas familiers avec la théorie économique, ce livre est à recommander vivement à ceux qui sont intéressés par l’histoire de la pensée économique. Savoir est toujours un devenir. Ignorer, c’est demeurer. En cela, savoir nous fera toujours grandir grâce notamment à la lecture de cet ouvrage revigorant et salutaire. A certains moments forts de notre histoire, nos aînés ont su apporter des réponses inspirantes. À nous, désormais d’inventer et cet écrit nous y aide certainement.

Jean-Yves Archer publie "Les économistes face à la notion d'ignorance chez Diderot"

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