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Qu’attendent les Fillonistes (et le Canard enchaîné ou Mediapart accessoirement) pour enfin s’intéresser un peu à l’emploi évanescent d’Anne Hidalgo à l’Inspection du travail ?
©Reuters

Double inconstance

Le maire de Paris semble avoir cumulé pendant des années les postes de Premier adjoint, de conseiller régional et de secrétaire national du PS tout en travaillant à l'Inspection du travail !

Google et Yahoo, internet

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président d'Aimer Paris et candidat à l'élection municipale de 2020. Il est l'auteur de La marche des lemmings ou la 2e mort de Charlie, et de Nous-Fossoyeurs : le vrai bilan d'un fatal quinquennat, chez Plon.

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C’est l’une des plus belles performances de la République : cumuler pendant des années les très lourdes fonctions de Premier adjoint au maire de Paris en charge de l’urbanisme, de conseiller régional d’île-de-France et de secrétaire nationale du PS tout en travaillant à temps complet à ... l’Inspection du travail, bien mal nommée en l’occurrence !

Et qui est l’auteur de cette incroyable exploit ? Anne Hidalgo pardi ! Depuis 2011 agent retraité de la fonction publique à 52 ans à peine et depuis 2014 maire de Paris. 

Décidément, une championne des cumuls suspects ...

Résumons les faits : Anne Hidalgo, inspectrice du travail, après avoir oeuvré pour Aubry a occupé les fonctions de conseillère technique chargée des relations sociales et du statut des fonctionnaires de novembre 2000 à juillet 2001 au cabinet de Marylise Lebranchu, garde des sceaux. 

Elle devient soudain "chargée de mission" au sein du même cabinet, à partir du 12 juillet 2001. Elle n'a plus alors de portefeuille de compétences clairement défini. 

Que s'est-il passé ? Bingo ! Vous avez trouvé : elle a d'abord été bombardée tête de liste PS dans le 15ème arrondissement à l'automne 2000 et a fait naturellement campagne. Des fonctions dans un cabinet ministériel sont peu compatibles avec cette période préélectorale intense dans le plus grand arrondissement de Paris mais passons ... 

En avril 2001, Delanoë l'emporte et voilà Hidalgo élue au Conseil de Paris et désignée première adjointe au maire de Paris, qui plus est chargée de l'énigmatique "bureau des temps" et de l'égalité homme/femme. S'occuper du statut des fonctionnaires devient délicat. Hidalgo reste néanmoins rétribuée par le cabinet Lebranchu sur ce fameux poste de "chargé de mission". Pendant ce temps, elle cumule traitement de détachement et indemnités d'élue parisienne. 

Les choses deviennent encore plus brumeuses après le 21 avril 2002 quand Jospin est politiquement trucidé et son gouvernement avec lui. 

Hidalgo retourne au ministère de la santé, affectée à l'Inspection du Travail. Elle continue d'y accumuler de l'ancienneté administrative puisqu'en 2011 elle peut se targuer de 29 années de services. Elle n'est donc pas en disponibilité, ce qui lui assure logiquement un traitement. 

Parallèlement, elle est toujours première adjointe à Paris et fait de la politique de manière intense : membre du bureau national du parti socialiste depuis 2003 et, après le congrès de Dijon en 2005 secrétaire nationale à la culture. Depuis 2004, elle a même une fonction supplémentaire : elle est élue au conseil régional d'Île-de-France ! Quadruple cumul : inspection du travail, première adjointe au maire de Paris, parti socialiste et région ! Dont trois fonctions rémunérées. Y'a bon ... 

En avril 2008, après les élections municipales, elle demeure première adjointe et se voit attribuer la très lourde délégation à l'urbanisme. Cette seule fonction est, là aussi, de nature à occuper à temps plein son homme ou sa femme. Peu importe néanmoins pour Hidalgo qui continue comme si de rien n'était à l'inspection du travail. 

C'est au grade de directeur du travail qu'elle prend finalement sa retraite en juillet 2011, à 52 ans à peine. A noter que si elle a pu jouir d'une retraite anticipée si généreuse, c'est précisément parce qu'elle a continué à accumuler des droits à pension à l'inspection du travail de 2002 à 2011. Triple bénéfice pour elle, triple peine pour les contribuables parisiens, franciliens et nationaux. 

Pour ces 10 années, il est légitime et tentant de faire le bilan des activités qui ont pu justifier qu'elle soit payée par l'Etat. Sur Internet, nous ne sommes pas parvenus à trouver de rapport ou document substantiel rédigé par Hidalgo en tant qu'inspectrice du travail durant ces années : voir par exemple en cliquant LA sur le site du ministère du travail et de l'emploi. 

Être correctement premier adjoint au maire de Paris et conseiller régional est déjà une gageure. Alors inspecteur du travail en plus ... on aimerait comprendre comment cela fut possible. 

Le "coût total employeur" pour l'Etat d'un agent de ce grade est en effet au minimum de 5 000 euros par mois, soit plus de 500 000 euros sur la période concernée. Sans compter la majoration de la pension de retraite d'Hidalgo jusqu'à la fin de ses jours. Bref, plus que ce qui est reproché à Pénélope Fillon ! Les contribuables ont de quoi s’indigner.

Depuis plus de trois ans, dans ces colonnes et dans celles du Delanopolis, je pose la question à Hidalgo et à son employeur : qu'a-t-elle fait d'avril 2001 à décembre 2011 à l'Inspection du travail pour justifier sa rémunération ? 

Toujours aucune réponse ... 

On peut désormais interroger également Benoît Hamon qui connaît bien son Hidalgo : il a partagé son bureau au cabinet d’Aubry et le mari de la maire de Paris, Germain, est désormais son directeur de campagne.

Allo, le Canard ? Allo Mediapart ? Allo Hamon ? Allo ? Allo ?

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