PSG/Dortmund 0/1: Le PSG éliminé : pas d'Emir Awards pour le PSG cette fois encore !<!-- --> | Atlantico.fr
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Le défenseur néerlandais de Dortmund Ian Maatsen célèbre la victoire de Dortmund devant Kylian Mbappe à la fin de la demi-finale retour de l'UEFA Champions League à Paris, le 7 mai 2024.
Le défenseur néerlandais de Dortmund Ian Maatsen célèbre la victoire de Dortmund devant Kylian Mbappe à la fin de la demi-finale retour de l'UEFA Champions League à Paris, le 7 mai 2024.
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Destin cynique

On connait tous des déceptions. Tenez, par exemple, on veut tous épouser la femme idéale, grande, blonde, avec un corps de rêve... Et puis la vie passe, et on se rend compte qu'on a laissé tomber en cours de route trois critères sur trois... Ben, avec le PSG, en Ligue des Champions, c'est pareil.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Chaque année on se prend à rêver, à envisager la victoire finale, à fantasmer sur le grand sacre européen, tout ça... Histoire de jubiler un peu... ou de nous transporter au paradis de quelque chose... 
Seulement, chaque année, assis sur le vieux canapé du salon, le regard en porte-à-faux, les mains sur les joues, les coudes sur les genoux et devant des paquets de chips éventrés, on déchante. On déchante et on vitupère. Contre qui ? Contre quoi ? Contre tout, évidemment. Les dirigeants du club d'abord, pas foutus de construire un effectif équilibré malgré des centaines de millions dépensés... Contre un entraîneur, ensuite, qui, au-delà d'utiliser un langage qu'on ne comprend pas, semble vouloir imposer un football contraire aux qualités de ses joueurs... Contre les cadres de l'équipe, aussi, tous aussi défaillants les uns que les autres les grands soirs... Et contre un destin cynique, enfin, qui semble forcer ce club à ouvrir systématiquement les portes à tous les représentants en mauvais souvenirs.
Franchement, avec un bilan pareil, vous avouerez qu'il y a de quoi s'éplucher la prostate, non ? Je pourrais continuer longtemps comme ça mais on m'accuserait de céder à l'amertume. Je me contenterai donc de vous raconter l'essentiel, à savoir que les Parisiens n'ont jamais su emballer la partie ou sortir des dogmes imposés par leur entraîneur, ce qui revient au même. Pour le dire autrement, il aura manqué un peu de tout... partout... De l'intensité, de la technique, des dépassements de fonctions, de la vitesse (car rien ne bat la vitesse) et surtout un peu de folie. Bref, tous ceux qui attendaient l'étincelle n'y ont vu que du feu. Ce qu'ils ont vu, en revanche, c'est un vétéran surclasser Beraldo de la tête pour ouvrir le score, donner deux buts d'avance aux siens (Hummels, 49e) et accroître la somme de nos doutes, qui n'attendaient que ça.
La réaction parisienne ? Des velléités de la tête par Ramos, une jolie frappe de Mendes, ou encore Mbappé, Marquinhos ou Vitinha (59e, 65e, 79e, 81e et 86e). Mais pas de quoi forcer la chance (4 poteaux hier soir et 6 sur l'ensemble des deux matchs, et peut-être un penalty non sifflé sur Dembélé !) ... pas de quoi obliger les regrets à changer de camp... pas de quoi qualifier une équipe qui s'est mise à jouer dans la dernière demi-heure, c'est-à-dire quand c'était trop tard.
Et maintenant quelques appréciations individuelles, toutes négatives, résultat oblige.
Mbappé : son dernier match européen à domicile est raté, tout simplement. Avec 18 ballons perdus, une frappe sur le poteau hier soir et une activité globale largement insuffisante sur l'ensemble des deux matchs, il est indéniable qu'il s'éloigne en ce moment de l'image qu'il a de lui-même. Ses adieux au Parc ? Aussi gris qu'un ciel d'hiver.
Beraldo : en lâchant le marquage sur Hummels et perdant le duel qu'il ne fallait pas perdre, il a évidemment compliqué la soirée de toute son équipe. La suite ? Pas si mauvaise, avec notamment de bonnes relances, mais ce n'est pas ce que l'histoire retiendra.
Dembélé : dommage, on a retrouvé le Dembélé du début de saison. Celui qui cumule les choix douteux, les frappes imprécises et les pertes de balles. C'est ce qu'il a produit durant plus d'une heure. Plus remuant sur la fin, mais stérile et brouillon jusqu'au bout, il n'en a globalement pas suffisamment fait, mais en fignolant.
Ruiz : il tourne très bien sur lui-même, d'accord, mais il fait surtout perdre beaucoup de temps à son équipe. En accumulant les sorties où il ne rate pas grand-chose sans réussir quoi que ce soit, ce joueur trop neutre semble parfait pour les exercices de conservation mais finalement peu utile lors des confrontations.
Donnarumma : une parade magnifique au sol devant Adeyemi (34e), comme souvent, mais un but encaissé qui, malheureusement, lui ressemble aussi. Quelqu'un peut-il m'expliquer pourquoi un gardien de sa taille (1,99m !) ne sort pas dans ses six mètres sur corner ?
Luis Enrique : le technicien espagnol a passé la soirée entière à arpenter la ligne de touche, un schleu sur la langue, à maugréer et à maudire les malheurs de son équipe. Même s'il clamera publiquement le contraire, nul doute qu'il passera les prochaines soirées à remâcher les occasions gâchées et à se mouiller le médius, pour mieux feuilleter ses remords.
Puisque c'était un soir à marcher sous la pluie, pour ne pas voir les larmes, je conclurai en répondant aux questions que vous ne poserez pas. Car je vous entends fulminer d'ici : pourquoi supporter tout cela chaque saison ? Pourquoi toujours soutenir un club qui n'a de cesse de retomber dans les pièges à loup du passé ? Pourquoi encore espérer que le PSG soulève un jour la grande coupe ? Pourquoi s'infliger perpétuellement cette illusion qui a encore de l'avenir ? Eh bien, pour des tas de raisons qui n'ont rien à voir avec le foot et que je vais écrire ici : parce que j'en ai marre de n'avoir le choix qu'entre le fisc, le sexe triste, et les métastases et parce que j'en ai marre de vivre dans des rues qui ne m'aiment pas. Bref, parce que j'en ai marre de me sentir presque vivant dans une existence laxative. Voilà pourquoi je continuerai à me gaver de foot et à supporter le PSG. Ça vous va comme explication ? Et à toutes ces raisons déjà suffisantes, je rajoute celle-ci : au fond, la vraie différence entre le foot et la vie, c'est que même les soirs de défaite, le foot est plus supportable.
À la prochaine.

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