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PSG / OM: 3/1. Le show Di Maria sauve les apparences sans masquer les problèmes
©FRANCK FIFE / AFP

Classique

A l'issue d'une piètre prestation, le Paris Saint Germain punit (encore) son rival historique. Si ce matin, les Parisiens comptent vingt points d'avance sur leur dauphin Lillois, les Marseillais, eux, voient la Ligue des Champions s'éloigner.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Bien entendu, le football n'est pas la guerre. Mais chacun peut constater que même la paix peut faire de grands blessés. A tous les niveaux, les joueurs, les supporters et jusqu'au sommet de l'état-major, la défaite cauchemardesque du PSG contre Manchester United a laissé des traces indélébiles. Puisque l'échec en Ligue des Champions est devenu un mal héréditaire et que la Ligue 1 est (presque) déjà remportée, dire que la fin de saison offrira de joies mesurées au club Parisien et à ses fans est un euphémisme. Même la réception de Marseille, l'ennemi juré, ne pouvait constituer autre chose qu'une manière polie de présenter des excuses. Pour tous les grands favoris, lorsque le faux pas est interdit, la victoire n'est qu'un service minimum.

L'OM, en net regain de forme et revenu dans la course à l'Europe, désirait souffler sur les braises et, sur un malentendu, peut-être ramener un petit quelque chose du Parc des Princes. Un défi de taille lorsque l'on reste sur sept années sans victoires contre son meilleur ennemi...
Si les Marseillais n'ont pas à rougir de leur prestation, ils n'ont pas su créer les conditions de l'exploit face à un petit PSG. Tiraillée par ses récents mauvais souvenirs et les déséquilibres de son effectif, l'équipe Parisienne pouvait s'estimer heureuse et soulagée de mener à la mi-temps sur un exploit de Di Maria permettant à Mbappe (45ème) d'ouvrir son pied en même temps que le score. C'est toujours beau, quand deux talents s'amalgament. Lent dans sa production et ramené à ses tourments par un but de Germain dix-sept secondes après la reprise, le PSG montrait tous les symptômes d'une équipe sujette à l'enlisement. Et il fallu la classe d'Angel Di Maria (55ème) pour arracher un autre moment de grâce à ce qui constituait jusqu'alors des lambeaux de football. L'exclusion de Mandanda sonnait la fin du suspense et offrait l'occasion à Di Maria de réaliser un doublé à exposer dans un musée. Il ne s'en priva pas. Ce joueur a beau mettre des coups francs dans des cadres (66ème), il est évident que leur magie en déborde. 
Que retenir de ce classique de notre championnat ? Que seuls les miracles d'un ange resteront dans les mémoires. Car le match ne dura finalement que les dix minutes séparant l'égalisation Marseillaise du second but Parisien... Ce qui en fait le plus long court métrage jamais réalisé. Jouant sur un faux rythme et indigent au milieu, le PSG a étalé ses limites du moment. Des limites sportives qui plongent leurs racines dans les errements de la politique du club. Un club prêt à tous les excès, puisque obnubilé par la conquête Européenne. Un club qui semble donc possédé par ce qu'il ne possède pas. Aujourd'hui, il est manifeste que la marque PSG et son expansion commerciale sont très en avance sur le développement sportif et tout, ou presque, ne semble répondre qu'à la seule logique financière. Pourtant, les contre-exemples, comme l'Ajax ou Porto, existent. A force d'exhiber sa puissance économique et de clamer tout haut ses prétentions continentales, le club s'expose. Aux désillusions d'abord, au mécontentement du public ensuite. C'est qu'il en faut beaucoup pour satisfaire les désirs précis de la masse. Une masse qui n'aime pas être déçue puisqu'elle souhaite surtout se reconnaître au travers de ce qu'elle consomme. S'il ne comble pas suffisamment ses exigeants supporters, le club paie toutefois très cher le droit de céder au caprices de ses stars. A force de trop les gâter, le club provoque presque leurs caprices. Comme un symbole des temps modernes dévolus à la gloire de l'individu, la volonté affichée hier soir par Mbappe de tirer un penalty que le bon sens destinait à Di Maria. Un petit incident qui en dit beaucoup. Obsédé par la dictature imposée par ses statistiques, l'étoile montante n'a pas mesuré qu'elle aurait eu bien plus à gagner en laissant à l'Argentin la possibilité de réussir un triplé. Et tout ça pour confisquer maladroitement un ballon qu'elle ne réussira pas à mettre au fond... Cette fois aussi, nous avons assisté au retour du même (l'affaire Neymar/Cavani). Un autre signe des temps pour un club qui avance par à-coups et qui, sous l'ère QSI, semble nier l'histoire de l'institution antérieure à son arrivée (n'est-ce pas Zlatan ?). Un club, qui, pour finir, marque fortement la volonté de ne pas voir apparaître les anciennes gloires du club dans son organigramme.
L'objectivité convoque l'évidence. Ce matin, le PSG compte vingt points (!) d'avance sur le second, Lille, et vient de remporter sa quinzième victoire d'affilée (record et série en cours). Le championnat est presque gagné et la vitrine du club pourrait également accueillir une Coupe de France supplémentaire dans les semaines qui viennent. Mais ceci pointe un déséquilibre de plus: tout ce qui est raté sur le plan continental est réussi sur le plan domestique. En conclusion, le projet global et son ambition particulière sont au point mort et ce constat devrait engendrer prochainement des changements majeurs, jusque dans les plus hautes sphères. Souhaitons surtout au club de la capitale qu'il cesse, enfin, d'envisager l'avenir comme une succession de courts termes.

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