Précarité et insécurité alimentaire : et si les solutions (libérales) étaient à portée de main ? <!-- --> | Atlantico.fr
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Des membres des Restos du coeur distribuent des produits alimentaires.
Des membres des Restos du coeur distribuent des produits alimentaires.
©PHILIPPE DESMAZES / AFP

Réformes vitales

La pauvreté et la précarité sont-elles vraiment des fatalités ? La reforme de la fiscalité du logement et le revenu universel pourraient être des leviers efficaces contre les inégalités.

Marc de Basquiat

Marc de Basquiat est consultant, formateur, essayiste et conférencier. Fondateur de StepLine, conseil en politiques publiques, il est chercheur associé du laboratoire ERUDITE. Il préside l’Association pour l’Instauration d’un Revenu d’Existence (AIRE) et intervient comme expert GenerationLibre. Il est diplômé de SUPELEC, d'ESCP Europe et docteur en économie de l'université d'Aix-Marseille. 

Son dernier ouvrage : L'ingénieur du revenu universel, éditions de L'Observatoire.

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Pierre Bentata

Pierre Bentata

Pierre Bentata est Maître de conférences à la Faculté de Droit et Science Politique d'Aix Marseille Université. 

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Philippe Crevel

Philippe Crevel

Philippe Crevel est économiste, directeur du Cercle de l’Épargne et directeur associé de Lorello Ecodata, société d'études et de conseils en stratégies économiques.

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Atlantico : Le cri lancé par le président des Restos du cœur comme le rapport du secours populaire ont mis en lumière la précarité et l’insécurité alimentaire qui existent et se creusent dans le pays. Nombre de responsables politiques en ont profité pour pointer du doigt une montée des inégalités -que ne reflètent pas les statistiques françaises- qui serait due selon eux à un abus de libéralisme et à des gouvernements au service exclusif des riches. Que répondre à ces affirmations proclamées comme s’ils étaient des évidences incontestées ?

Marc de Basquiat : Comme souvent, une simple donnée factuelle se transforme au fil des échos médiatico-politiques en sujet politique déclenchant des passions. En l’occurrence, le président des Restos du Cœur, Patrice Douret, a expliqué au JT de 13h de TF1 que « l’inflation est d’une violence inouïe », qu’elle fragilise dramatiquement ses activités jusqu’à risquer de conduire son association à la faillite dans 2 ou 3 ans. Compte tenu de la place particulière dans le cœur des Français de cette institution créée par Coluche, l’émotion suscitée est compréhensible.

Quatre jours plus tard, le Secours Populaire dévoile un sondage Ipsos montrant une aggravation de la pauvreté ressentie en France, comme dans 10 pays européens, qui s’explique à 90 % par la montée de l’inflation. Ce mercredi 6 septembre, Anne Brunner, du très militant Observatoire des inégalités, explique sur RMC que « L’inflation est un phénomène inégalitaire qui touche les plus modestes ». Voilà donc l’inflation redéfinie comme marqueur des inégalités dans notre société.

Le fait que le richissime Bernard Arnault déclare donner 10 millions d’euros aux Restos du Cœur apporte du crédit à cette requalification, ce don étant vilipendé par un député LFI (Th Portes) expliquant aimablement : « Je ne dis pas merci à des gens comme Bernard Arnault qui ne payent pas l'impôt à la hauteur qu'ils devraient le payer ».

Bilan de l’affaire : alors que la France est un des trois pays dont le très onéreux système socio-fiscal atténue le plus fortement les inégalités économiques, les riches y sont quasiment accusés de profiter de l’inflation au détriment des pauvres. On rêve.

Rappelons que l’inflation est d’abord une très mauvaise nouvelle pour ceux qui ont placé des économies, dont la valeur s’érode mois après mois. Beaucoup de détenteurs d’assurances-vie ont vu leur patrimoine financier fondre de plusieurs pourcents en 2022 et cela pourrait être pire en 2023. Pendant ce temps, le SMIC et les minima sociaux ont été réévalués régulièrement pour amortir les effets du choc inflationniste. Bien sûr, la consommation n’est pas la même pour tous et les produits les plus nécessaires ainsi que l’énergie sont les plus malmenés, mais acceptons de considérer qu’il n’y a pas de gagnant dans ce phénomène contre-coup des mesures déployées pendant la crise Covid et largement amplifié par la guerre en Ukraine.

Bref, l’inflation est désagréable pour tout le monde, et est évidemment plus difficile à encaisser pour les plus fragiles économiquement, mais évitons de plaquer là-dessus le débat idéologique habituel, très français, sur les inégalités.

Pierre Bentata : Tout d’abord, il faut rappeler qu’il ne s’agit pas d’évidences incontestées, contrairement à ce qui peut être dit en effet. Aucune donnée scientifique ne permet de l’affirmer en l’état. L’enrichissement de certains entraîne-t-il le besoin ou la nécessité, pour d’autres, d’aller au Secours Populaire ? Nous n’en avons pas la preuve à ce jour. Plus intéressant encore : si on regarde le temps long, on réalise que depuis les années 60, la population s’enrichit de plus en plus vite (le pouvoir d’achat a été multiplié par cinq en France) et cela n’a pas engendré de famines ou des queues interminables aux aides alimentaires…

Pointer du doigt les riches, c’est une stratégie populiste assez simple à mettre en place, qui consiste à désigner un responsable tout trouvé… que l’on peut théoriquement taxer davantage. Mais cela n’en fait pas une preuve.


Les choix macro économiques faits au niveau européen comme au niveau national ont-ils leur part dans cette précarité ?

Pierre Bentata : Oui, en partie. Au-delà de la réglementation du travail ou de l’immobilité, il faut aussi s’attarder sur certains des effets les plus pervers du marché, que les choix macro-économiques faits au niveau européen (ou, parfois, au national) ont eu tendance à favoriser. Je pense, en l'occurrence, à la création d’un droit de la concurrence complètement grotesque en Europe. Il tend à ouvrir les frontières pour des entreprises qui voudraient concurrencer des salariés au coût du travail plus élevé. Le problème vient du fait que nous n’avons pas pensé à créer, au préalable, des géants économiques capables d’imposer leurs propres critères ailleurs. En l’état actuel des choses, il est impossible d’imaginer une entreprise française capable d’emmener avec elle des salariés en Roumanie, par exemple, et les payer comme s’ils travaillaient en France. Dès lors, il nous est impossible de profiter de ces marchés.

Et nous ne pouvons de toute façon pas créer des géants, dans la plupart des secteurs : le droit de la concurrence l’interdit. C’est l’assurance de s’asseoir sur un grand nombre d’emplois, notamment dans le secteur du numérique ou du high-tech puisque nos jeunes n’hésitent pas à partir pour des centres Google ou Amazon, ce que nous n’avons pas de notre côté. Cette politique trop concurrentielle nous empêche de profiter des bénéfices économiques auxquels nous pourrions avoir accès, autrement.

Il faut aussi parler de la réglementation au niveau européen, qui tend à réduire la taille de notre marché ainsi que notre dynamisme. Un exemple très parlant, pour le cas français, c’est le service de douanes. Même lorsque les douaniers font très bien leur travail, ils réduisent mécaniquement l’activité puisque plus on contrôle les activités portuaires, moins on a d’activité portuaire et de fret. On perd des marchés au profit de La Haye, de Barcelone ou même parfois de la Grèce. L’idée initiale consistait à récupérer un maximum de recettes fiscales à l’aide des droits de douanes, mais faute d’activité nous n’avons fait que détruire des emplois. Nos règles sont mal pensées parce qu’elles n’envisagent pas une seconde que les entreprises soient en capacité de s’adapter.

Quelle part les migrants ou immigrés récents représentent-ils dans cette précarité alimentaire ? Et peut-on dire qu’il y a de plus en en plus de Français concernés par la précarité ou aggravation des problèmes de ceux qui étaient déjà précaires ?

Pierre Bentata : Il est très difficile, aujourd’hui, de juger l’impact de l’immigration sur l’activité économique ou sur la précarité économique (faute de transparence sur les données). Les chercheurs n’ont pas encore réussi à dégager un consensus à ce niveau. Force est de constater, néanmoins, qu’il existe deux archétypes (sur le plan économique) de migrants. 

D’une part, on compte ceux qui ne sont pas en capacité de travailler. C’est le cas, notamment, des sans-papiers qui ne sont pas en mesure de travailler pour des raisons administratives (ce qui n’empêche pas toujours de bénéficier de certaines aides alimentaires, quoique cela n’ouvre pas la possibilité de toucher l’ensemble des aides sociales, soyons clairs).

Il y a aussi, d’autre part, les émigrés qui travaillent légalement alors qu’ils n’en ont en théorie pas le droit. On peut théoriquement embaucher quelqu’un qui n’a pas de papier, en déclarant que l’on a pas (en tant qu’employeur) sa carte d’identité ou son passeport. Il paiera des impôts, de même que l’employeur… mais n’aura droit à aucun des avantages sociaux pour lesquels il aura cotisé. Ces travailleurs là, souvent précaires, sont confrontés à une situation de quasi-esclavage administratif : il n’a droit à aucune des prestations pour lesquelles il a pourtant payé. 

Philippe Crevel : Attardons-nous, pour en savoir plus sur cette question, sur les derniers résultats rendus publics par l’Insee. L’organisme calcule le taux de pauvreté sur la base du revenu médian : il faut toucher moins de 60% de celui-ci pour être considéré pauvre, sur le plan statistique.

Force est de constater que le taux de pauvreté, en France, est stable depuis plusieurs années désormais. Il n’excède pas 14% depuis un moment et nous n’observons pas de forte augmentation. Cela s’explique notamment par les différentes politiques de soutien mises en place par les pouvoirs publics. De nombreuses prestations permettent de tirer vers le haut les populations susceptibles de tomber sous ce seuil. Néanmoins, l’Insee s’attarde aussi sur un second indicateur, qui témoigne cette fois d’une légère augmentation de la pauvreté (quoique dans des proportions moins importantes que celles affichées par le Secours populaire) : les conditions de vie. 

Pourquoi une telle différence ? Rappelons, en l’occurrence, que le Secours populaire fonctionne sur la base de sondages. Celui qui a permis d’identifier les données aujourd’hui proposées a été réalisé dans un contexte particulier, de hausse des prix et de forte incertitude. Les Français ont donc probablement tendance à répondre de façon pessimiste, ce qui est cohérent avec les résultats des dernières enquêtes de l’Insee sur le moral des ménages. Il est assez faible en ce moment. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de problème de pauvreté en France, mais il faut bien comprendre qu’il existe une différence entre la pauvreté telle que ressentie par la population et celle observée à travers la froideur des statistiques de l’Insee. 

Dire qu’un tiers des Français peine à s’alimenter c’est, peut-être, faire preuve d’un peu d’exagération. Mais il est vrai que certaines populations - comme cela peut être le cas de celles issues de l’immigration immédiate - peuvent-être plus difficile à appréhender pour les organes de statistiques officiels. Certains, cela va sans dire, sont des bénéficiaires des services du Secours catholique et cela peut peut-être contribuer à expliquer les différences de données précédemment évoquées. L’immigration légale, cependant, est prise en compte par l’Insee, ce qu’il ne faut pas perdre de vue. Il est vrai, par ailleurs, que les personnes issues de l’immigration représentent une part considérable des 20% de la population les moins aisées du pays. Cependant, cela est lié aux revenus et aux activités professionnelles qu’ils occupent.

La pauvreté et la précarité sont-elles vraiment des fatalités ? Vous êtes l’un des promoteurs d’un revenu universel, version libérale, que permettrait concrètement cette mesure ? Et en quoi la fiscalité peut-elle être un levier effectif contre la pauvreté et pas juste un instrument « de punition » des riches ?
Marc de Basquiat : Lorsque j’étais élève ingénieur, un professeur nous expliquait avec sagesse qu’il existe deux sortes de problèmes : ceux qui ont une solution et ceux qui n’en ont pas. Les ingénieurs s’intéressent aux premiers, pour les résoudre, et se désintéressent des seconds, qui passionnent plutôt les idéologues (pour nourrir leurs discours), les psychologues et sociologues (pour étudier comment l’être humain y fait face). Que dire de la pauvreté ? Peut-on lui trouver une solution ?

Depuis le livre de Lionel Stoléru « Vaincre la pauvreté dans les pays riches » (Flammarion, 1974), nombre d’ingénieurs et d’économistes partagent la conviction qu’il est possible d’éradiquer la pauvreté matérielle absolue, mais qu’on ne peut pas décréter un niveau de vie confortable pour toute une population. En effet, si un mécanisme quelconque réalisait ce rêve utopique d’une vie confortable pour tous, les incitations à se battre pour améliorer son quotidien disparaîtraient. Ce serait évidemment un désastre, qui invalide totalement l’idée d’offrir une vie de farniente à tout un peuple. Oublions cela.

L’enjeu est donc plutôt d’éradiquer les conditions de vie indignes, ce qui est réalisable et souhaitable, sans effet pervers. Stoléru disait souvent : « lorsqu’un pauvre se lève le matin sans savoir ce qu’il va manger dans la journée, il ne cherche pas un travail mais de la nourriture ». Ainsi, assurer simplement à chacun un minimum de subsistance (une quinzaine d’euros par jour suffit pour se nourrir) n’empêche personne de s’activer intelligemment, au contraire.

Le drame de nos systèmes actuels est double. D’une part la fiscalité et les cotisations sociales ont atteint un tel niveau que le travail paie relativement peu. D’autre part les 10 prestations sociales rassemblées sous le vocable « minima sociaux » emprisonnent leurs bénéficiaires. Ce facteur est aggravé pour les familles éloignées de l’emploi qui cumulent parfois jusqu’à 10 dispositifs d’aides conditionnelles, obtenus à force de démarches pénibles et récurrentes, dont il leur est impossible de s’extraire sans prendre des risques économiques insensés. 

Pour en sortir, il nous faudrait retrouver la voie de la modération, à trois niveaux :

1-    Eviter les revendications « à la LFI » sur la taxation sans limite de ceux qui font tourner l’économie ;

2-    Unifier les multiples dispositifs d’aides, compliqués et désincitatifs, pour instaurer un mécanisme fiscal unique et stable (impôt négatif) ;

3-    Accepter que l’aide ne vise pas à atteindre un niveau de confort mais seulement un strict nécessaire pour les bénéficiaires, qui ne doivent pas être démotivés de participer à la société. Le travail ne manque pas.

Le dernier point est évidemment choquant pour nos esprits formatés au « toujours plus » des militants abreuvés au marxisme, mais il est nécessaire pour identifier une réelle solution et non une utopie dangereuse.

Y-aurait-il autant de précarité en France s’il était possible d’y vivre sans que la part du revenu disponible consacrée au logement  soit aussi lourde ?
Marc de Basquiat : Alors que le logement représentait environ 20 % du budget des ménages modestes au début du siècle, on en est à 30 % voire 35 %. C’est très lourd.

Le prix du marché immobilier (l’achat) a énormément monté, aboutissant à ce que Jacques Friggit décrit comme la sortie d’un « tunnel » comparativement aux revenus locatifs que peuvent espérer les propriétaires bailleurs. En arrosant copieusement les ménages lors de la crise Covid, le gouvernement n’a pas arrangé les choses, bien au contraire : les liquidités disséminées généreusement ont cherché où se poser, ce qui a nourri l’inflation spécifique de l’immobilier. Dans le même temps, les ménages moins aisés, à la recherche de biens en location, n’ont pas les moyens de payer plus, ce qui diminue la rentabilité de l’investissement locatif. Ajoutons les nouvelles contraintes écologiques qui découragent également les investisseurs. Résultat : la construction neuve est franchement à la peine.

Les prix de l’immobilier ont tendance à se tasser depuis quelques mois. Ce serait plutôt positif si ceci se répercutait dans une plus grande fluidité du parc. Pour l’instant, c’est bloqué. L’augmentation des taxes foncière, très fortes dans certaines villes, n’est pas forcément un frein pour la mobilité. En contrepartie, il serait intéressant que l’Etat étudie la réduction voire la suppression de taxes nocives, en particulier les droits de mutation et l’imposition des revenus locatifs.

Mais ceci est bien trop ambitieux dans le contexte politique actuel… J’arrête de rêver !

Pierre Bentata : Non, en effet. Par définition, le logement est catégorisé dans ce que l’on appelle les “biens inférieurs”. C’est un bien auquel on consacre une part de plus en plus importante de ses revenus à mesure que ceux-ci diminuent. Pourquoi ? Parce qu’on est bien contraints de dormir quelque part ! Il va donc falloir payer, même si le prix du logement augmente. Il n’y a pas d’autre solution que de rogner sur toutes les autres dépenses… y compris, in fine, sur l’alimentaire. La France fait d’ailleurs face à une situation très particulière à ce niveau : la crise du logement, qui ne résulte pas du libéralisme mais bien de la réglementation. 

A Paris, une immense partie du parc immobilier a été préemptée pour la construction de HLM. Sans questionner les éventuelles bonnes intentions à l’origine de tels projets, force est de constater que si l’on n’est pas éligible à l’offre HLM, l’offre est beaucoup plus faible qu’avant… alors même que la demande ne cesse d’augmenter. Mécaniquement, cela a entraîné une explosion des prix de l’immobilier. Ajoutons à cela la difficulté que les propriétaires ont à louer leur bien (notamment parce qu’il devient complexe de se retourner contre des locataires mauvais payeurs, par exemple) et on obtient le boom de location en AirBnB qui rend l’accès à la location très difficile pour les habitants les plus précaires. Tout cela entraîne une raréfaction de l’offre, laquelle est à la base de la trappe à pauvreté que nous avons créée en voulant préserver les plus fragiles financièrement. 

Dieu se rit des hommes qui chérissent les causes des effets qu’ils déplorent. La gauche radicale mérite-t-elle qu’on se rit d’elle au regard du poids qu’elle a exercé sur la politique économique et la gestion de l’Etat en France (que ce soit en matière de lutte contre la pauvreté ou de logement par exemple) ?
Pierre Bentata : Nous pourrions peut-être en rire… si la situation n’était pas aussi dramatique. Le problème est là : les conséquences sont réelles et graves. Les effets de ces politiques touchent les plus pauvres et, non moins importants, de telles idées sont encore largement partagées par une partie conséquente de la population. C’est sans doute le fruit de la méconnaissance des mécanismes de la réglementation ainsi que par méconnaissance du fonctionnement de l’économie.

Si nous étions capables d’expliquer à une majorité de la population que l’objectif - quand bien même l’économie de marché n’a pas de réel objectif en soi - est de permettre aux plus défavorisés d’avoir le plus de cartes en main pour s’en sortir, nous aurions certainement moins de problèmes. Mais il va de soi que, d’un point de vue cognitif, il est plus simple de considérer que le problème émane de l’existence de riches et de propriétaires de logements méchants. 

Dans les faits, tout s’explique par les incitations auxquelles nous sommes exposés et c’est là ce qu’oublie toujours la gauche, les critiques du marché. Ces gens-là sont convaincus qu’une règle ne changera pas le comportement d’autrui et suffira à augmenter les recettes… ce n’est pas le cas. Quand les règles changent en cours de partie, les comportements aussi : les propriétaires louent moins, les entreprises embauchent moins et cela touche dès le départ les personnes dans la situation la plus compliquée. Quand on a beaucoup d’argent et une source de revenus stables, on peine moins à trouver où se loger que quand on ne peut pas s’appuyer sur ces avantages. 

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