Pourquoi observer les excréments de pingouins depuis l'espace pourrait bien leur sauver la vie <!-- --> | Atlantico.fr
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Des manchots Adelie au Cap Denison en Antractique.
Des manchots Adelie au Cap Denison en Antractique.
©Reuters

Beurk

En observant des oiseaux de mer depuis l'espace, des scientifiques ont découvert que la couleur de leurs excréments différait en fonction de leur âge et de leur espèce...

Aussi étrange que cela puisse paraître, le futur d'un grand nombre d'oiseaux de mer, parmi lesquels les pingouins, dépend de la couleur de leurs excréments et de ce à quoi ils ressemblent depuis l'espace.

Comme beaucoup d'oiseaux de mer, les pingouins vivent dans des endroits isolés et hostiles. Ceux qui vivent en Antarctique sont particulièrement difficiles à surveiller. C'est pourquoi, ces dernières années, les scientifiques se sont servis de caméras satellites pour les observer depuis l'espace.

En analysant les photos, ils ont fait une découverte des plus surprenantes : la couleur des excréments de pingouins, appelés guano, apparaît clairement sur l'imagerie satellite. La différence de couleur a également aidé à différencier les espèces de pingouins ainsi qu'à estimer leur âge. En effet, le guano des bébés est plus sombre que celui des adultes…

Ci-dessous une photo du British Antarctic Survey. 

Cette découverte a permis à Peter Fretwell, du British Antractic Survey, et son équipe d'identifier des sites de reproduction d'autres colonies d'oiseaux de mer en Antarctique, notamment à Marguerite Bay. Les chercheurs ont découvert des pingouins, des goélands dominicains, des labbes et des pétrels géants, comme le révèle l'étude récemment parue dans le journal Remote Sensing of Environnement et relayée par le site de la BBC.

Selon Peter Fretwell, la "signature" du guano permet aux chercheurs de situer les différentes colonies d'oiseaux de mer et de suivre leurs prochains mouvements. La densité de guano vue de l'espace permet également d'estimer le nombre d'oiseaux présents dans une colonie, ce qui était jusque-là très difficile à évaluer.

Ainsi, l'équipe de Fretwell a été la première à évaluer la population globale des manchots empereurs depuis l'espace. Elle a découvert qu'ils étaient deux fois plus nombreux en Antarctique que ce qui avait été précédemment estimé.

Ci-dessous une photo du British Antarctic Survey.

C'est une bonne nouvelle, souligne Fretwell. Toutefois, le réchauffement climatique risque de peu à peu détruire l'habitat des manchots empereurs. En effet, cette espèce est la seule à se reproduire sur l'eau gelée. Or cette dernière commence à fondre en Antarctique et, selon les estimations scientifiques, ce phénomène n'est pas prêt de s'arrêter.

"Dans quelques endroits, comme par exemple sur la Péninsule Antarctique, où nous avons vu beaucoup d'eau gelée fondre, une colonie de pingouins empereurs a été complètement perdue. Nous devrions en perdre encore au cours des cinquante prochaines années", se désole Fretwell.  

C'est pourquoi, selon lui, il est vital de surveiller les colonies d'oiseaux de mer au fil des ans afin d'évaluer la taille de leur population ainsi que leur mode de reproduction. Alors, peut-être, les scientifiques pourront-ils essayer de réduire les impacts négatifs du réchauffement climatique et de la pêche à outrance sur ces animaux.

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