Pourquoi 2014 sera "l'annus horribilis" pour les impôts des ménages français <!-- --> | Atlantico.fr
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Le déficit pourrait dépasser 4% l’an prochain.
Le déficit pourrait dépasser 4% l’an prochain.
©Reuters

Éditorial

Le nouveau budget qui vient d’être définitivement voté par le Parlement va demander une charge supplémentaire de plus de dix milliards aux foyers Français.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Contribuables, mes amis, qui avez manifesté bruyamment votre ras-le-bol fiscal et qui avez pu croire que le gouvernement allait finir par vous écouter et décréter une pause dans le tour de vis qu’il vous inflige, vous n’avez encore rien vu. Car le nouveau budget qui vient d’être définitivement voté par le Parlement est une véritable soupe à la grimace. En dehors des célibataires payés au Smic et de certains cas particuliers, la potion va être particulièrement indigeste pour la grande masse de la population.

C’est une charge supplémentaire de plus de dix milliards qui va être demandée aux ménages selon un saupoudrage machiavélique destiné à opérer un certain camouflage dans un pays où il existe 380 impôts, rappelait hier le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, où 20% des règles fiscales en vigueur changent chaque année. L’imagination des députés s’est montrée particulièrement fertile, avec un véritable tir sur les classes moyennes. Celles-ci devront subir la mise au barème de l’impôt sur le revenu des dividendes et intérêts sur les placements, le plafonnement des niches fiscales, la fiscalisation des heures supplémentaires, le coup de rabot sur le quotient familial, sans parler de la hausse de la TVA ou des impôts locaux qui ne vont pas tarder à repartir à la hausse sitôt passées les élections municipales.

L’opinion n’a pas encore conscience de ce qui l’attend, car elle en prendra la mesure seulement lorsqu’elle aura achevé d’acquitter la facture, c’est-à-dire à l’automne prochain. Alors la révolte pourrait gronder à nouveau avec des formes plus violentes que celle des derniers mois, où nos compatriotes se sont surtout efforcés de trouver des recettes pacifiques pour échapper à l’impôt comme le travail au noir ou le refus de certaines consommations.

D’ici là, les déclarations gouvernementales sur la modernisation de l’action publique et la recherche des économies pour réduire le train de vie de l’Etat apparaissent comme des moulinets qui brassent le vent d’une communication souvent contradictoire des responsables. Le chef de l’Etat réaffirme que le retournement de la courbe du chômage se produit au moment où les experts de l’Insee ne prévoient pas de changement avant l’été prochain en raison du caractère "poussif" de la reprise économique.

C’est dire que la dette publique va s’emballer de plus belle, car les rentrées fiscales sont déjà inférieures aux prévisions officielles marquées par des projections irréalistes de nos dirigeants mais aussi parce que rien n’est véritablement engagé pour réduire la dépense publique. Le déficit pourrait ainsi dépasser 4% l’an prochain alors que la France paraît avoir définitivement abandonné l’idée de revenir à 3%. Et rien n’est pire que de donner aux Français le sentiment d’une incapacité de l’Etat à se réformer alors que le fardeau que celui-ci leur impose est l’un des plus lourds de l’Europe. François Hollande continue de pratiquer la méthode Coué, en préférant se livrer à des hypothèses sur l’année 2025, en esquivant les problèmes d’aujourd’hui qui sont les seuls à intéresser nos compatriotes. C’est toujours le grand silence sur des lendemains que les Français appréhendent, car le chef de l’Etat refuse toujours d’afficher le cap, sans doute parce qu’il est le premier à ignorer le lieu où il devrait conduire les Français.     

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