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Politique de la ville : énième rapport accablant de la Cour des Comptes
©LUDOVIC MARIN / AFP

Constat

Régulièrement, avec une méritoire constance, la Cour des comptes épingle, dénonce, étrille, carbonise, le durable et criminogène monstre nommé "Politique de la ville" - en clair, la panoplie des ruineuses mesures servant à visser le couvercle de la marmite criminelle sur les zones hors-contrôle périurbaines. 2007... 2012.... 2016... 2019... 2020.... ajoutons-y les rapports des cours régionales des comptes : on en remplit une armoire.

Xavier Raufer

Xavier Raufer

Xavier Raufer est un criminologue français, directeur des études au Département de recherches sur les menaces criminelles contemporaines à l'Université Paris II, et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet. Dernier en date:  La criminalité organisée dans le chaos mondial : mafias, triades, cartels, clans. Il est directeur d'études, pôle sécurité-défense-criminologie du Conservatoire National des Arts et Métiers. 

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Précisions : il y a 1 514 de ces quartiers en France, 4,5 millions d'habitants dans 859 communes. Et cette "Politique" coûte de longue date 10 milliards d'euros par an, plus les fonds de la rénovation urbaine et les dépenses des collectivités locales - elles, "difficilement mesurables" dit poliment la Cour des comptes.

Tout ça pour rien : "empilement de dispositifs illisibles... manque de clarté... absence de stratégies communes et d'outils d'évaluation efficaces".

Ce rapport 2020 (2 ans d'enquête dans 8 secteurs et 4 régions affectées ..., 25 analystes), complète les précédents : "attractivité en berne, recul économique et commercial, dispositifs d'aide inefficaces, activités illicites florissantes". Encore : "paupérisation grandissante, insécurité...l'amélioration du bâti échoue à inverser la tendance".

Sauf rares allusions, ce dernier rapport de la Cour des comptes glisse sur la criminalisation de ces quartiers, où les forces de l'ordre sont d'usage absentes et où des bandes armées, embryons de milices narco-islamistes, imposent leur loi à des habitants effrayés.

Rien non plus sur ces émeutes désormais constantes en France métropolitaine et qui, 90 fois sur cent, secouent ces mêmes quartiers et leurs alentours.

Plus grave : la métastase criminelle de ces quartiers hors-contrôle sur le reste du pays. Car, comme tout être humain - espèce invasive s’il en est - le bandit accroit son territoire dès qu’ils le peut. On le laisse faire, par anarchisme mondain (Dupont-Moretti...) ou secrète sympathie pour la sœur Traoré & consorts ? Il prolifère vers de nouvelles « zones de virulence ». Exemples :

• En matière sanitaire, la région de Creil est un désert criminalisé. Plateau Rouher, 15 000 habitants et fief régional du narco-trafic, subsistent 3 généralistes, sur 11 médecins en 2008. Vu l’âge des "survivants", il n'en restera plus un en 2025. Pourquoi ces professionnels de la santé fuient-ils ? Médecins et secrétaires agressés... Pharmaciens braqués... locaux et bureaux cambriolés...  Au-delà dans le bassin de Creil, les braquages, cambriolages et attaques à la voiture-bélier se multiplient en 2020 : centre-ville, zone commerciale, zone industrielle, nul n’est épargné. Rodeurs, nomades ou « mineurs » : les raids nocturnes y sont « en pleine croissance ».

• Ensauvagement des centre-ville : Nantes, début 2020, 200 hôteliers, restaurateurs et cafetiers du centre-ville dénoncent la criminalisation ambiante : trafic de stupéfiants... bagarres et agressions à l'arme blanche jusqu’à l’aube... Vols de sacs et portables... En 2019, + 22% de vols avec violence dans la ville, 3e année consécutive - la clientèle fuit. En une semaine de février 2020, 28 cambriolages de commerces à Nantes : boulangers, buralistes, débits de boissons, restaurants, etc.

• Venus par RER « du nord de Paris » ou de la Seine-Saint-Denis, des « individus itinérants », voyous des cités, nomades ou « Mineurs Non Accompagnés » (souvent majeurs et chassant en meutes) pillent un paisible secteur de l’Essonne, Sainte-Geneviève-des-Bois (50 cambriolages par mois début 2020...) et villes voisines.

• Un gang de Seine-Saint-Denis (Bobigny, La Courneuve, le Blanc-Mesnil) vole désormais des voitures et accessoires (banquettes, autoradios...), dans toute l’Île-de France, plus l’Oise.

• Partant des quartiers "sensibles", les cambriolages se multiplient dans Bordeaux-centre et alentours : supermarchés, cafés-tabac, stations-service : vols avec armes par braqueurs violents ; employés et commerçants frappés, etc. Début janvier 2020, autant de braquages à Bordeaux que dans toute l'année 2019.

• Reims - pourquoi la « guerre » entre les quartiers Orgeval et Croix-Rouge, soudain déchaînée en 2016, perdure depuis lors ? Pourquoi ces « coups de feu tout le temps » ? Pourquoi « ces quartiers devenus le 9-3 » ? Du fait du relogement dans ces lieux de Reims- périphérie « de gens d’Île-de-France... de populations de Seine-Saint-Denis qui n’ont aucune limite, que ce soit avec les armes ou avec la drogue ».

Faits divers ! Disent les médias-du-système, confrontés à ces indéniables exactions ; bien plutôt, les éléments épars d'une vague criminelle que la population ne supportera peut-être pas indéfiniment. 

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