Euro 2012 : Vous n'aimez pas le foot ? Aimez les footballeurs !<!-- --> | Atlantico.fr
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France-Angleterre vu par une fille qui n'y connaît rien...
France-Angleterre vu par une fille qui n'y connaît rien...
©Reuters

A croquer

France-Angleterre vu par une fille qui n'y connaît rien... pour vous donner encore plus envie de suivre l'Euro 2012.

Laurence Lasserre

Laurence Lasserre

Laurence Lasserre est spécialiste de la communication publique et des medias.

 
 
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Pourquoi ai-je accepté, à l'insu de mon plein gré, de commenter ce premier match de l'équipe de France pour l'Euro? Malgré toute mon incompétence technique en matière de foot, je sentais confusément le caractère crucial des enjeux de cette rencontre entre nous et les Anglais. All we need is love : comme aurait dit notre Johnny national, il s'agissait, hier soir, de retrouver l'envie d'avoir envie … d'aimer les Bleus.

Commençons par les sentiments que nous inspire l'adversaire. Il existe de nombreuses raisons de détester les Anglais. Longtemps après nous avoir mis une pilée à Crécy, ils nous ont en effet obligés, pendant des années, à entrer dans Londres via la gare de Waterloo. Il y a aussi de nombreuses raisons de les admirer, particulièrement pour l'œuvre léguée à l'humanité par Paul Mac Cartney. Des raisons enfin de les prendre en pitié : outre le fait de manger régulièrement de la viande bouillie et de la gelée verte arrosés de l'ignoble thé Lipton Yellow, ils supportent stoïquement l'effroyable Camilla Parker Bowles, et leur étrange peau vire au rouge dès qu'elle est exposée au soleil de Provence. D'où le sobriquet affectueux de rosbif dont nous les affublons depuis des temps immémoriaux. Donc, globalement, on les aime bien, les Anglais.

Coté équipe de France, il y a du lourd coté passif dans la relation sentimentale entre eux et nous. Ainsi, c'est avec joie que nous les avons récemment vus accepter de 1/descendre du bus, 2/débrancher les ipods 3/parler aux gens, voire leur sourire et leur distribuer des autographes. Mais ce n'est pas ce qu'on leur demande en priorité, de parapher les photos souvenir, ni d'ailleurs de chanter la Marseillaise. Puisqu’aucun d'entre eux n'ouvre la bouche ne serait-ce que pour fredonner notre hymne national. Il faut croire que cette rengaine pompeuse n'est plus interprétée à tue-tête qu'à la toute fin des meetings de l'UMP. Quand retentit le très chic God Save The Queen, on ressent à quel point la civilisation anglaise est infiniment plus avancée que la nôtre.

Cependant, à quelques minutes du coup d'envoi, le cœur empli d'un espoir fou, je m'emploie activement à lutter contre mon tropisme pro anglais de midinette fan de David Beckham, tropisme qui dans mon inconscient se combine à un trauma récent incarné par la capuche baissée de Nicolas Anelka attendant l'avion dans un aéroport sud-africain.

25 minutes après le coup d'envoi, et malgré quelques belles actions, on s'ennuie ferme. J'en profite pour m'intéresser au physique avantageux et à la couleur des chaussures (rose-orangé fluo) de nos joueurs, aux twitts de Zahia Dehar, qui affirme que Ribéry a un sacré coup de reins, et aux commentaires désobligeants sur les kilos en trop de Mexès, dont je note avec intérêt, bien que sa queue de cheval soit atroce, qu'il a des étoiles tatouées dans le cou. Un œil sur ma TV, l'autre sur ma TL, je loupe le magnifique but de l'Anglois qui propulse d'un superbe mouvement de tête le ballon dans la cage française. Quelques minutes plus tard, Samir Nasriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii redresse la situation en égalisant, tout en envoyant aux tribunes de presse un explicite: « ferme ta gueule ». Twitter s'enflamme autant sur le but que sur le contenu et le(s) destinataire(s) de la citation. Il y a toujours, chez les Bleus, ce respect du maillot qui force l'admiration. C'est la mi-temps.

Le match reprend dans un relatif ennui, malgré une frappe genre boulet de canon de Karim Benzema pile poil dans le torse du gardien anglais, une sorte de Tony Stark spécialisé dans l'arrêt de ballons. Il ne se passe ensuite plus rien, en dehors du fait que Ribéry, pour des raisons mystérieuses, garde les yeux écarquillés et la bouche constamment ouverte. A la 84e minute, on relève la présence de Florent Malouda sur le terrain. Il faut dire qu'il sort. En même temps que Yohan Cabaye, que j'élève au rang de chouchou en titre, car il a l'air poli et bien élevé, en dépit du fait qu'il crache par terre avec autant de vigueur et de régularité que ses confrères.

« England expects that every man will do his duty » avait dit l'Amiral Nelson à ses troupes avant de remporter la bataille de Trafalgar. Le gardien anglais a assurément fait son devoir, et compte tenu de l'ampleur des traumatismes récents qui hantent encore nos âmes de supporters maltraités, on arrive presque à se satisfaire d'un match nul. Ah, les Bleus ... on a tellement envie de les aimer, qu'on se prend à rêver : et si, avec Laurent Blanc, le changement c'était maintenant?

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