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On croyait cet Américain mort en 2004, en réalité il aurait été kidnappé par la Corée du Nord pour enseigner l'anglais à Kim Jong-un
©Reuters/KCNA KCNA

Mystère

David Sneddon, qui a disparu en Chine sans laisser de traces en 2004, vivrait aujourd'hui à Pyongyang avec une épouse et des enfants.

Un étudiant américain qui serait mort soudainement en Chine en 2004 aurait été retrouvé vivant en Corée du Nord. Il aurait été kidnappé pour servir de précepteur à Kim Jong-un.

C'est une histoire incroyable. David Sneddon, étudiant de 24 ans, a disparu dans la province du Yunnan en Chine, sans laisser de trace. La police chinoise a classé l'affaire comme un accident de randonnée et il a été déclaré mort. Mais selon Choi Sung-yong, dirigeant de l'Union des familles des enlevés de Corée du Sud, il a été kidnappé par le régime Nord-coréen pour enseigner l'anglais à Kim Jong-un, alors héritier du régime. L'affaire a été rapportée ce mercredi 31 août par Yahoo News Japan. Selon Choi, Sneddon vivrait aujourd'hui à Pyongyang, où il enseignerait l'anglais et aurait une épouse et deux enfants.

Une disparition mystérieuse

La dernière fois où Sneddon a été vu vivant, c'était le 14 août 2004, à un restaurant coréen pas loin des Gorges du Saut du tigre. Il s'agit d'un lieu de randonnée prisé, mais également un point connu de la filière d'exfiltration de réfugiés Nord-coréens vers l'Asie du Sud-Est. Il a été déclaré disparu le 25 août, lorsqu'il n'est pas venu à l'aéroport à Séoul, où il devait accueillir son frère.

Les parents du jeune homme n'ont jamais cru l'histoire officielle. "Au départ, on a cru que la Chine l'avait enlevé parce qu'ils croyaient qu'il était impliqué dans l'exfiltration de réfugiés Nord-coréens, car un de ses compagnons de voyage avait donné des cours particuliers à une famille Nord-coréenne à Pékin", ont-ils expliqué au Daily Mail.

En 2011, ils ont été contactés par un certain Chuck Downs, du Comité pour les droits de l'homme en Corée du Nord, qui avait appris sa disparition par un des amis de Sneddon. Ils ont découvert que le kidnapping d'étrangers par la Corée du Nord, surtout en Asie, n'était pas un phénomène aussi rare qu'on aurait pu le croire.

Après avoir parlé de la disparition de leur fils sur une station de radio, ils ont reçu un coup de fil, d'un citoyen américain vivant en Corée du Sud. "Il a dit : 'ma femme était une réfugiée donc je suis en lien avec la communauté des gens qui ont quitté la Corée du Nord. Ils me disent qu'il y a quelqu'un qui correspond à la description de votre fils, et qu'il enseigne l'anglais à Pyongyang.'"

La nouvelle investigation de Yahoo News Japan confirmerait la rumeur, même s'il n'y a évidemment aucune certitude.

Pas un coup d'essai

L'enlèvement d'étrangers est une pratique relativement courante du régime Nord-coréen. Selon des statistiques Sud-coréennes, environ 3 800 citoyens Sud-coréens auraient été kidnappés depuis l'armistice en 1953, et 480 seraient encore détenus par le régime. Le cas le plus connu est celui de Choi Eun-hee, une actrice de cinéma qui fut kidnappée sur les ordres personnels de Kim Jong-il pour jouer dans des films de propagande du régime.

Entre 1977 et 1983, le régime Nord-coréen a régulièrement kidnappé des citoyens japonais, principalement pour enseigner le japonais. Si seules 17 personnes ont été officiellement reconnues comme ayant été enlevées, il pourrait y avoir eu des centaines de victimes, selon l'ONG japonaise COMJAN.

Des conséquences politiques

Plusieurs députés et sénateurs américains ont présenté une résolution demandant une action officielle du gouvernement américain pour découvrir la vérité sur le sort de David Sneddon. La résolution est notamment soutenue par le sénateur Marco Rubio de Floride, connu pour son engagement sur les questions internationales, qui a personnellement promis ses efforts à la famille Sneddon. Il faut encore cinq sponsors à la proposition de résolution pour qu'elle soit inscrite à l'ordre du jour du Congrès pour un vote, mais le Département d'État américain a d'ores et déjà annoncé une enquête officielle, rapporte Deseret News.

En attendant la vérité, les Sneddon ne perdent pas l'espoir. "J'imagine que, quand tout sera fini, on aura fait tout ce qu'on peut. Et qu'on regardera en arrière, et qu'on se dira : c'était un miracle, et on est heureux de l'avoir vu", a dit son père Roy.

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