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Olivier Falorni à l’université d’été du PS : "Personne ne m’interdira jamais de fouler le pavé de ma propre ville"
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L'Été meurtrier

L'université d'été du Parti socialiste s'ouvrira ce vendredi à La Rochelle. Ségolène Royal, battue dans cette circonscription par le candidat dissident Olivier Falorni, sera absente. Ce dernier, quant à lui, compte bien y faire une apparition, malgré son exclusion du Parti. Car quelques propos venus de Paris ne peuvent pas faire oublier le soutien des militants socialistes de la ville.

Olivier Falorni

Olivier Falorni

Olivier Falorni est député de la 1ère circonscription de la Charente-Maritime.

Exclu du Parti socialiste pour ne pas avoir retiré sa candidature aux législatives face à Ségolène Royal, il a rejoint le groupe du PRG à l'Assemblée.

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Atlantico : L'université d’été du PS s’ouvre ce vendredi à la Rochelle. Après votre exclusion du parti pour ne pas avoir retiré votre candidature aux législatives face à Ségolène Royal, comment envisagez-vous cet événement organisé dans votre circonscription ?

Olivier Falorni : Cette université d’été va être bien différente pour moi car pendant huit ans j’en ai été l’organisateur. C’était un moment important, prenant, parfois stressant. Mais cette année, je serai à la Rochelle en tant que député de la circonscription. C’est un grand changement. Plus largement, l’été a été inhabituel pour moi, car j’ai toujours pris mes vacances en juillet pour être disponible en août et me consacrer entièrement aux universités. Cette année, j’ai dû être sur le pont en juillet en tant que député à la session extraordinaire de l’Assemblée nationale et, n’ayant plus à assumer l’organisation des universités d’été, j’ai pu prendre quelques vacances en août.

Cette université, je la suivrai d’un peu plus loin, ayant été exclu du Parti socialiste, mais je resterai tout de même présent à la Rochelle. Par ailleurs, je dois y retrouver beaucoup d’amis socialistes, militants et responsables. Je n’imagine pas que l’appareil du Parti socialiste m’interdise d’être dans ma propre ville. Mais si les universités se passent aussi bien que les sessions parlementaires à l’Assemblée nationale, je me sentirai comme un poisson dans l’eau ! Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en arrivant à l’Assemblée, je n’ai pas eu le sentiment d’être un paria ou un pestiféré, bien au contraire. J’ai été extrêmement bien accueilli par l’immense majorité de mes collègues députés socialistes. Les déclarations de quelques responsables nationaux de Solférino ne m’ont pas fait perdre mes amis, au contraire. Il ne  faut pas résumer les prises de parole médiatiques de quelques-uns, qui sont parfois des déclarations convenues ou de commande, car elles ne reflètent pas la réalité de ce que pensent beaucoup de socialistes.

Pourtant, il y a eu une véritable mise à l’écart, notamment due à votre exclusion du Parti. Comment l’avez-vous vécue ?

J’ai été exclu lorsque j’ai déclaré ma candidature en février, et je l’ai assez mal vécu. On ne milite pas pendant des années et on ne s’implique pas autant dans un mouvement sans le faire avec passion. Le Parti socialiste était ma famille politique naturelle, et l’est encore aujourd’hui, même si je n’ai plus de carte. C’est là où sont mes amis et où je retrouve mes principales valeurs. Mais le parti a commis, à mon avis, de graves erreurs, car il n’a pas respecté ses propres statuts.

Je crois que l’enjeu de ces universités, pour le PS, c’est de faire en sorte que la rénovation ne soit pas qu’un slogan mais une réalité. La première nécessité, à mon avis, c’est que le parti respecte ses propres règles, sa propre démocratie interne et qu’un candidat ne puisse plus être désigné sans une primaire ou sans le vote des militants. Cela me paraît être le B.A.-BA d’un parti ouvert et moderne. Par ailleurs, en matière d’ouverture, il serait bon que l’université d’été soit plus ouverte sur la cité, aux citoyens qui ne sont pas membres du PS.J’espère revenir au sein de ce mouvement un jour, mais je ne suis pas obsédé par ça : je mène mon travail de député et c’est ce qui m’importe le plus.

Quels rapports entretenez-vous avec les militants du parti aujourd’hui ?

Si on avait dû exclure tous les militants socialistes qui ont fait ma campagne, je pense qu’il n’y aurait plus de fédération en Charente-Maritime ! Plus de 80 % des militants ont été à mes côtés, cela laisse donc entendre comment je suis perçu dans ma région par les sympathisants. Me faire exclure par les Parisiens c’est une chose, ce n’est jamais très agréable, surtout de manière expéditive à la fin d’un bureau national, mais je suis en phase avec mes camarades à la Rochelle et sur l’île de Ré et c’est ce qui fait ma force. Il y a toujours quelques militants de Désirs d’avenir très vindicatifs ; mais les électeurs se sont prononcés très clairement et il est certainement temps de passer à autre chose.

On vous a reproché d’avoir été élu avec des voix de droite. Est-ce un faux procès ?

S’il y a bien un argument qui ne tient pas la route, c’est celui-là. François Hollande a été élu par des citoyens dont un certain nombre avait voté pour Nicolas Sarkozy en 2007. Et heureusement, sinon il aurait fait le score de 47 % de Ségolène Royal ! Michel Crépeau, qui a été pendant des décennies le député de la Rochelle, était élu régulièrement à plus de 60 % des suffrages, alors que le candidat socialiste à la présidentielle faisait toujours 10 points de moins.

J’étais en tête dans les 11 cantons de ma circonscription. 9 sont à gauche et 2 sont à droite. J’ai été en tête dans tous les quartiers populaires qui votent traditionnellement à gauche. Il est clair que j’ai su rassembler au-delà des électeurs socialistes, ceux qui venaient du Front de Gauche, d’Europe Ecologie, mais aussi des électeurs qui ont voté au centre voire à droite à l’élection présidentielle. C’était un argument utilisé par mon adversaire et qui montrait la pauvreté de ce qu’il y avait à me reprocher.

Ségolène Royal ne sera pas présente à la Rochelle cette année. Est-ce dû, selon vous, au désaveu des électeurs de la circonscription ?

L’agenda de Madame Royal ne me préoccupe pas du tout. Elle a pris la décision de ne pas venir et cela la regarde. Pendant des mois, nous avons été concurrents et les électeurs ont tranché très largement. Elle a pris sa responsabilité, elle sera en Afrique du Sud et moi à la Rochelle, chacun son chemin…

Propos recueillis par Célia Coste 

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