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Nouveau rebondissement dans l'affaire Natascha Kampusch : couvrirait-elle un deuxième ravisseur qui aurait tué des témoins ?
©Herwig Prammer / Reuters

Atroce

L'Autrichienne, qui s'est enrichie par la vente de son récit, vit recluse dans la maison de son ancien ravisseur...

Nous avons toujours eu une fascination étrange pour le sort des adolescentes enlevées par des psychopathes bien intégrés. La série Unbreakable Kimmy Schmidt ou le film oscarisé Room tentent de nous faire comprendre la difficulté de se réadapter quand la vie a été régie par des normes barbares.

L'histoire de Natascha Kampusch, par exemple, connaît des rebondissements très suivis. Cette Autrichienne a été kidnappée le 23 mars 1998 à l'âge de 10 ans, alors qu'elle se rendait à l'école. Des témoins ont déclaré à la police avoir vu un homme installer une fillette dans un van blanc - le jour de la disparition de Natascha.

Huit ans plus tard, un jour d'août 2006, une femme ouvre sa porte sur laquelle Natascha tambourine : elle a enfin réussi à échapper à son ravisseur. La police est prévenue. Le calvaire se termine. On apprend que l'homme est un informaticien de 44 ans, nommé Wolfgang Priklopil.

Malheureusement, ce dernier emporte ses secrets dans la tombe. En effet, quelques heures après l'évasion de Natascha, son corps est retrouvé près d'une voie de chemin de fer, décapité - apparemment un suicide. A la morgue, les enquêteurs assistent à ce qu'ils diagnostiquent comme la première manifestation du syndrome de Stockholm : l'adolescente pleure sur le corps de son ravisseur.

En outre, certains éléments de l'affaire restaient inexpliqués. Depuis 2006, un enchevêtrement de coïncidences louches font dire au Daily Mail que Wolfgang n'était pas seul.

A qui profite le crime ?

D'abord, il y a la bombe du Spiegel, le vieux et respectable journal allemand, qui donne la parole à deux médecins-légistes chargés de l'affaire Kampusch. Ils soutiennent que le corps de Priklopil n'a pas été soumis à une analyse "digne de ce nom", et que le rapport médico-légal "n'a aucune valeur". Ils affirment qu'il est très probable que Priklopil ait été tué avant d'être disposé sur les rails du train. Der Spiegel cite également un ancien président de la Cour suprême de Vienne, qui admet l'existence de "sérieux doutes".

Mais alors, si Priklopil a été tué, par qui ? De longue date, les soupçons se portent sur Ernst Holzapfel, son ancien associé, qui a récupéré les parts de l'entreprise de Wolfgang après sa mort. Une caméra de surveillance les avait repérés dans un centre commercial, entre l'évasion de Natascha et la découverte du cadavre décapité. Par ailleurs, Holzapfel, qui jurait ses grands dieux n'avoir vu Natascha qu'à une seule occasion, chez Priklopil, sans savoir qui elle était réellement, a admis depuis avoir menti à la police, parce qu'il craignait d'être faussement lié à l'enlèvement.

La police n'est pas en reste : une fillette de douze ans, témoin du kidnapping de 1998, affirmait avoir vu deux hommes dans le van blanc, et non un seul. Mais en raison de son âge, les policiers ne l'avaient pas crue.

En raison de ces soupçons, Holzapfel subit un procès médiatique depuis plusieurs années. Mais, sans vouloir mettre en cause la présomption d'innocence, il faut admettre que de nombreux indices étranges jouent contre lui - et pas seulement contre lui.

Ainsi, en 2012, Franz Kröll, l'enquêteur chargé de l'affaire Kampusch, est retrouvé mort chez lui, une balle dans la tête. La thèse officielle est celle d'un suicide, parce qu'une lettre est posée sur le bureau. Pourtant, son frère affirme que, récemment, Franz Kröll lui avait affirmé tenir "une piste sérieuse". Le détective s'était plaint à de nombreuses reprises qu'on lui refusait l'accès à six des sept rapports de police émanant des auditions de Natascha. Enfin, des graphologues ont trouvé d'inquiétantes similitudes entre l'écriture de la note et celle de Holzapfel - qui, d'ailleurs, refuse d'expliquer pourquoi il a été plus de cent fois en contact téléphonique avec Natascha depuis son évasion.

Y a-t-il des liens avec un groupe haut placé ? Les relevés d'appels de Priklopil ont montré qu'il contactait fréquemment un cercle pédophile. Natascha n'a jamais dénoncé d'autres individus, mais dans sa biographie, l'existence de tiers est souvent suggérée à mots couverts.

Cela signifie surtout que, pour les enquêteurs comme pour les journalistes, le premier mystère est celui de la jeune fille, dont la personnalité intrigue. Abandonnée par son père alcoolique, délaissée par sa mère dépressive, elle a vécu huit ans en captivité – il ne faut pas attendre de Natascha qu'elle prenne des décisions vraiment rationnelles. Rendue riche par la vente de ses récits, elle vit recluse dans la maison de son ravisseur. 

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