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Ce qu'a dit Nicolas Sarkozy 
pour rassurer les députés UMP 
sur le sommet européen...
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Sommet de Bruxelles

Si le Président de la République ne voit le salut de l'Europe que dans un nouveau traité, Angela Merkel semble pessimiste quant à la possibilité de mettre d'accord le couple franco-allemand : les discussions s'annoncent difficiles...

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Le salut de l’Euro réside-t-il dans un nouveau Traité, dans une refondation de l’Europe ? Nicolas Sarkozy en est convaincu et il s’accroche à cette perspective : « Je fais le choix de refonder l’Europe et la repenser. On ne peut pas continuer à être le marché le plus ouvert au monde et accepter des produits de pays qui ne respectent aucune règle », a-t-il déclaré aux députés UMP reçus à Élysée pour le déjeuner mensuel, ouvrant les perspectives d’une TVA sociale, car, dit-il, « il va aussi falloir qu’on avance sur le modèle social,un sujet capital: comment rééquilibrerson financement »,afin qu’il ne soit pas uniquement basé sur le travail ». Les syndicats ont quelques idées sur le sujet.

A la veille d’un sommet européen qualifié de crucial, (plus crucial que les 23 sommets cruciaux qui se sont tenus depuis 2008, début de la crise), la dramatisation est extrême dans toute l’Union Européenne. Le chef de l’État a tenté de positiver et de rassurer les Français en s’adressant à leurs représentants. Peut-être a-t-il aussi tenté de se rassurer lui-même. En ces temps de menace de dégradation du triple A, avec une mention particulière pour la France, le Chef de l’Etat ne pouvait pas cacher que le « risque d’explosion est prégnant tant que les décisions prises avec Angela Merkel ne sont pas effectives ».

Ces décisions sont contenues dans l’ébauche de nouveau Traité « instaurant une gouvernance renforcée pour assurer la discipline budgétaire ainsi qu’une croissance forte et une compétitivité accrue » ; le texte prévoit aussi que les décisions pourront désormais se prendre à la majorité qualifiée de 85% des voix et non plus à l’unanimité.

Mercredi à Berlin, on se déclarait « plutôt pessimiste » quant à l’issue de ce sommet dans les sphères gouvernementales. Madame Merkel n’entend pas transiger sur les questions de discipline budgétaire, ( à laquelle les Etats européens se sont toujours soustraits), quand bien même elle a infléchi sa position à propos du rôle de la Cour de Justice Européenne à laquelle elle souhaitait confier le rôle de juge budgétaire. Ce «pessimisme » étalé sur la place publique, c’est à la fois une façon de faire monter la pression sur ses partenaires et de laisser planer la menace : « C’est à prendre ou à laisser ! » 

Alors, ce sommet va-t-il prendre les « bonnes » décisions, selon Berlin et Paris ? Va-t-il s’achever par un beau communiqué qui ressemblera à s’y méprendre au compromis franco- allemand élaboré lundi à Paris ? Dans le meilleur des cas les vingt-sept dirigeants européens l’auront paraphé. Le nombre de signataires pourrait aussi se réduire aux dix-sept membres de la zone Euro, ce qui constituerait un début de réponse aux agences de notation, et singulièrement à Standard and Poor’s qui fait vivre un véritable supplice aux Européens en multipliant les menaces de dégradation contre les Etats, les Villes, les régions, les banques françaises….

C’est sans doute pour cela que Nicolas Sarkozy tient « à l’accord politique en attendant l’accord juridique ». Avant de franchir les étapes pour graver la réforme de la gouvernance dans le marbre, une réunion mensuelle des dirigeants de la zone euro montrant qu’il y a un pilote dans l’avion, constituerait un signal envoyé aux marchés, aussi sensibles à l’absence de gouvernement économique qu’à la réduction des déficits. Mais faire adopter un nouveau Traité, est une œuvre de longue haleine ; et quand on se souvient des péripéties qui ont conduit à l’échec du Traité de Rome 2 en 2005, les réticences ne sont pas infondées.

Les responsables des instances européennes, Herman van Rompuy et José Manuel Barroso ne sont pas chauds pour engager ce long processus. Au moment où le Parlement français se prononce en faveur du référendum d’initiative populaire, on voit poindre le danger d’un nouveau rejet populaire. Pour l’heure on parle surtout de discipline, et pas de relance de l’activité économique. On s’en alarme à Gauche, mais aussi à Droite. C’est pourquoi, en dépit des volontés politiques, il faut aussi envisager le scénario du pire à Bruxelles, c'est-à-dire qu’aucun accord ou compromis ne soit trouvé au terme de deux ou trois jours de négociations au finish. Une absence d’accord signifierait le saut dans l’inconnu pour la monnaie européenne et pour l’économie des pays concernés. Marine Le Pen parle de « chaos économique et social », pendant que la plupart des acteurs politiques restent silencieux pour le moment, pétrifiés de peur.

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