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Des manifestants et des militants antifascistes lors d'une manifestation à Paris, le 5 juin 2021.
Des manifestants et des militants antifascistes lors d'une manifestation à Paris, le 5 juin 2021.
©BERTRAND GUAY / AFP

Explications

Si ce titre vous intrigue, c’est justement l’effet recherché !

Nathalie MP Meyer

Nathalie MP Meyer

Nathalie MP Meyer est née en 1962. Elle est diplômée de l’ESSEC et a travaillé dans le secteur de la banque et l’assurance. Depuis 2015, elle tient Le Blog de Nathalie MP avec l’objectif de faire connaître le libéralisme et d’expliquer en quoi il constituerait une réponse adaptée aux problèmes actuels de la France aussi bien sur le plan des libertés individuelles que sur celui de la prospérité économique générale.
 
https://leblogdenathaliemp.com/

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Ainsi donc, à Nantes, vendredi soir, les « antifas », ces militants de l’ultra-gauche qui se flattent de lutter sans relâche contre la peste brune qui menace de répandre terreur et destruction dans les chaumières de France, nous ont offert, une fois de plus, l’affligeant spectacle de leurs propres violences et destructions. Je n’exagère nullement ; même la maire socialiste locale Johanna Rolland a condamné les violences, quoiqu’elle semble avoir du mal à désigner nommément les fauteurs de troubles :

Léger problème aux entournures, cependant, dans les rangs de la majorité municipale nantaise, car l’un des adjoints, l’écologiste Tristan Riom, avait relayé cette manifestation sur Twitter avec un ravissement certain :

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« Marche aux flambeaux contre l’extrême droite. Du monde, de la musique… De quoi interpeller la vie nocturne nantaise sur l’avancée des idées nauséabondes dans notre pays ! 
(Tweet effacé depuis)

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Sauf que la manifestation, qui entendait dénoncer « le fascisme, le capitalisme et l’autoritarisme » s’est déroulée aux cris de « À mort l’État, les flics et les fachos » et s’est achevée dans le saccage de plusieurs vitrines de magasins et des envois de projectiles sur les forces de l’ordre :

On déplore aussi deux blessés et des vitrines brisées dans « un bar réputé pour accueillir des militants d’extrême-droite », selon le média Nantes Révoltée qui organise et diffuse le calendrier des (nombreuses) luttes antifas dans la région. Aucun dérapage malencontreux en marge de la manifestation en l’occurrence, mais des dégradations délibérées. Les manifestants ont fait régner leur loi dans les rues de Nantes ; sans jugement, naturellement.

Réaction judicieuse des responsables du bar :

« Les fachos ce n’est pas nous, ce sont eux, ceux qui cassent ! »

Avec toutefois un petit bémol car, poursuit l’un des responsables du bar, « nous ne sommes pas des fascistes, nous avons toujours défendu le mariage pour tous. Ils se trompent de cible. » Comme si une cible mieux choisie aurait pu être l’objet de légitimes violences… 
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Les vitrines de l’Irish Bar et du magasin Zara de Nantes ont toutes été brisées.

Mais bref, bien embêté qu’il était, Tristan Riom, après coup. D’où une nouvelle série de tweets dès le samedi matin où il tente désespérément d’expliquer que non, pas du tout, il ne soutient ni la violence ni les dégradations. Ah, si seulement il avait pu prévoir ! D’ailleurs, il n’était même pas dans la manifestation, seulement dans un bar où il a vu s’enclencher de très intéressantes discussions citoyennes, très courtoises, sur les dangers de la montée de l’extrême-droite, etc… 

« Si j’avais su que ça allait tourner comme ça, je n’aurais pas fait ce tweet qui signalait cette manifestation, ça c’est clair. Je pense que je n’ai pas eu assez d’éléments, j’ai fait peut-être une mauvaise analyse de la situation ».

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J’hésite : naïveté ou hypocrisie ? Car franchement, où a-t-on vu une manifestation « antifa » se dérouler dans la sérénité ? 

Pas à Nantes en tout cas, qui bénéficie depuis quelques années de la présence de tous les « zadistes », autrement dit de tous les groupuscules actifs dans les luttes sociales et écologistes d’extrême-gauche qui ont convergé en Loire-Atlantique pour s’opposer au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Le projet, pharaonique, mal goupillé et au fond inutile, a été abandonné au début du quinquennat Macron, à juste titre selon moi, mais les zadistes, encouragés par ce qu’ils prennent pour une grande victoire de la convergence des luttes « fin du monde – fin de mois », sont toujours là.

Sont toujours là et bénéficient d’une évidente mansuétude de la part des pouvoirs publics. Ce n’est pas nouveau : déclarez-vous de gauche, et l’on vous pardonnera beaucoup, même le pire. Pourquoi ? Parce que, quoi qu’elle fasse, la gauche s’est persuadée et a réussi à persuader une large part de l’opinion publique qu’elle avait le « monopole du cœur ». Aucun de ses échecs, nulle part, n’a réussi à entamer cette belle réputation auto-proclamée.

C’est exactement ce que Jean-François Revel dénonçait sous le nom de « clause du totalitarisme le plus favorisé » lorsqu’il voyait la gauche française monter au créneau contre Pinochet toutes griffes dehors (et à juste titre) tout en détournant pudiquement les yeux de ce qui se passait chez Fidel Castro – et c’est là que le prétendu humanisme de gauche se fracasse lamentablement dans ses contradictions délétères.

Le résultat politique de ce « deux poids deux mesures » est absolument dément : il est devenu totalement naturel pour toute la gauche et une bonne partie de la droite de n’avoir d’autre projet politique que de « faire barrage à l’extrême-droite » alors que la bienveillance envers les zadistes, antifas et autres black blocs, une bienveillance qui n’a rigoureusement rien à voir avec la justice et l’État de droit censé protéger les personnes et leurs biens, peu importe leurs opinions politiques, concourt à renforcer l’attrait des partis d’extrême-droite tandis que la gauche, au moins électoralement, s’effondre.

Tant que nos dirigeants, nationaux et locaux, de gauche et de droite, n’agiront pas contre l’ultra-gauche, et plus largement contre tous les militants violents de quelque cause que ce soit avec la même impartialité, ils ne seront pas crédibles. Il n’y aura aucune chance de voir refluer le constructivisme d’extrême-droite et, parallèlement, aucune chance de voir émerger un discours politique en rapport avec les difficultés effectives de la France, autrement dit son État dominant qui entrave le plein accès des citoyens à la prospérité économique et aux libertés individuelles.

Pourtant, à Nantes, ne parlez surtout pas de zadistes au préfet Claude d’Harcourt qui y était en poste jusqu’à l’été 2020, car il vous taperait sur les doigts en ces termes :

« Cessez de dire que ce sont des zadistes. Ce sont des porteurs de projets ! »

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Encore un bel exemple d’aveuglement, car la ZAD (ou zone à défendre) de Notre-Dame-des-Landes se voit et se vit clairement comme une base arrière de toutes les luttes sociales et sociétales du moment : lutte anticapitaliste contre les implantations d’Amazon, lutte féministe contre le patriarcat, solidarité avec les zapatistes mexicains, le tout sublimé chaque année dans un grand happening intitulé… « rassemblement intergalactique » – non , je ne plaisante pas ! – qui est parvenu à attirer 2 000 personnes l’été dernier.

Quant à nos charmants zadistes, apparemment, ils s’appellent tous ou se font tous appeler Camille. Et là non plus, je ne plaisante pas. C’est du moins ce qu’il ressort d’une enquête du quotidien régional Ouest France sur la situation dans la ZAD de Notre-Dame-des-Landes trois ans après l’abandon du projet d’aéroport :

« Tous les autres habitants (de la ZAD) restent considérés comme squatteurs de leurs habitats, constate l’un des zadistes, qui se fait appeler Camille. »

« Le combat a été extrêmement difficile (…), résume un autre occupant de la ZAD, lui aussi surnommé Camille. »

« On veut être une base arrière pour les luttes sociétales, leur permettre de s’organiser, décrit un autre Camille. »

« La ZAD est un lieu d’expérimentation précieux, décrit encore une autre Camille. »

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Conclusion de Camille, à moins que ce ne soit Camille, voire Camille ou même Camille : « Construire et déconstruire, c’est ça la ZAD ! » 

On pense immédiatement aux activistes des Nuits Debout, enivrés par le lyrisme révolutionnaire de pacotille d’un Lordon ou d’un Ruffin. Ou aux jeunes en grève scolaire pour le climat, toujours prêts à « redécorer » la propriété d’autrui si autrui ne se conforme pas à leurs (très primaires) injonctions climatiques.

Camille ou Nuit Debout ou Youth for Climate, des enfants gâtés devenus de véritables petits tyrans manipulés et manipulateurs. Ça promet.

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